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Vus par les Britanniques, 20 motifs en faveur du Brexit

Vus par les Britanniques, 20 motifs en faveur du Brexit

par | 3 juillet 2016 | Europe

Vus par les Britanniques, 20 motifs en faveur du Brexit

Titre original : 20 reasons you should vote to leave the European Union.

♦ Une lectrice du Salon Beige, qui a voulu garder l’anonymat, a traduit cet article paru dans le Daily Telegraph du 22 juin 2016, sur les avantages du Brexit pour les Britanniques, arguments dont les Français pourraient largement s’inspirer, dit-elle, pour au moins 18 d’entre eux !

Néanmoins, on ne peut pas dire que ces arguments relèvent tous de la politique raffinée à laquelle nous ont habitués les grands premiers ministres britanniques, mais plutôt, comme savent le faire nos amis d’outre-Manche avec calme, d’un humour qui tend à relever le peu d’admiration qu’ils éprouvent pour leurs députés européens.

Ces arguments sont accompagnés d’images, nous en avons relevé un minimum de trois qui, semble-t-il, sont d’un intérêt disproportionné pour le peuple britannique ! Polémia.
Voici les vingt arguments :


1) Nous pourrions récupérer notre argent
Certains de vos impôts vont à l’Union européenne. Une partie, mais pas tout, de cet argent revient à la Grande-Bretagne dans les subventions aux agriculteurs, les subventions aux universités et ainsi de suite. Combien ? En 2015, notre contribution brute était presque de £18 milliards, mais une « ristourne » budgétaire gagnée par Margaret Thatcher en 1984 l’a réduite à £13 milliards, environ £200 par personne en Grande-Bretagne. Le ministère des Finances a dit qu’environ £6 milliards nous reviennent en subventions et en prêts, ce qui signifie que nos paiements nets en faveur de l’UE sont un peu plus de £100 par habitant. En termes de trésorerie, la Grande-Bretagne est le deuxième plus gros contributeur au budget de l’UE après l’Allemagne.

2) Nous pourrions décider qui vient dans notre pays
Les membres de l’UE doivent permettre à tous les citoyens de l’UE d’entrer dans leur pays et d’y travailler sans restriction. Le « droit de libre circulation » a permis à des centaines de milliers d’Européens de vivre et travailler en Grande-Bretagne. Dans les 12 mois précédant septembre 2015, environ 257.000 ressortissants de l’UE sont arrivés au Royaume-Uni. Le Bureau national des statistiques estime qu’il y a plus de 2 millions de ressortissants de pays tiers travaillant au Royaume-Uni.

3) Nous pourrions faire nos propres lois à nouveau
Certaines lois britanniques sont votées et mises en œuvre à cause de décisions prises au niveau européen. Business For Britain, un groupe favorable à la sortie de l’UE, estime que 65% des nouvelles lois britanniques sont faites depuis Bruxelles. La bibliothèque de la Chambre des communes explique que, de 1993 à 2014, un total de 231 actes du Parlement ont été adoptés en raison de l’adhésion à l’UE, 24% du total. En 2010, le gouvernement britannique a estimé qu’environ 50% de la législation du Royaume-Uni avec « impact économique significatif » provenait de la législation européenne.

4) Nos tribunaux auraient le dernier mot sur ces lois
Lorsque la Grande-Bretagne a rejoint la CEE en 1972, le Parlement a accepté que le droit européen puisse avoir la primauté sur la législation du Royaume-Uni. Ce droit européen est in fine supervisé par la Cour de justice européenne à Luxembourg. Le pouvoir de cette cour n’a cessé de croître, et le Traité de Lisbonne lui a donné pouvoir dans 135 domaines politiques de justice pénale. La Grande-Bretagne a rejeté toutes ces mesures sauf 35, mais souscrit à la disposition de « mandat d’arrêt européen » qui confère à la Cour de justice européenne le droit d’exiger pour tous les ressortissants de l’UE (y compris les Anglais) d’être extradés pour un procès ailleurs dans l’UE.

5) Nous n’aurions pas à accepter des décisions qui nous sont imposées par d’autres pays

Beaucoup de décisions de l’UE sont prises en vertu des règles de la « majorité qualifiée », où la pondération des votes des pays dépend de leur taille. Cela signifie que les pays peuvent être mis en minorité, contraints d’accepter des décisions avec lesquelles ils sont en désaccord. La Grande-Bretagne est plus souvent que n’importe quel autre pays mise en minorité. Entre 2009 et 2015, la Grande-Bretagne était du côté des perdants pour 12% des décisions de la majorité qualifiée. En revanche, la France était du côté des perdants dans moins de 1% des votes. Les zones où la Grande-Bretagne était le plus souvent mise en minorité incluent le budget de l’UE, la politique étrangère et la politique de sécurité de l’UE.

6) Nous n’aurions pas à écouter beaucoup de présidents européens
L’Union européenne n’est pas un pays mais n’en a pas moins de cinq présidents : Donald Tusk est président du Conseil européen, le groupe composé des chefs d’Etat et de gouvernement ; Jean-Claude Juncker est le président de la Commission européenne ; Martin Schulz est le président du Parlement européen ; Mario Draghi est président de la Banque centrale européenne ; Jeroen Dijsselbloem est président de l’Eurogroupe des pays utilisant la monnaie unique. Ils ont écrit un rapport l’an dernier réclamant une encore plus grande intégration des pays européens, une nouvelle étape sur la route d’un super-Etat.

7) Nous n’aurions pas à écouter, ou à financer, la Commission européenne
La Commission européenne, c’est plus que la fonction publique de l’Union européenne. Elle a également le droit de proposer de nouvelles lois et réglementations. Elle emploie environ 23.000 fonctionnaires. En 2011, un groupe d’experts a estimé que plus de 10.000 membres de la Commission européenne ont été payés plus de £70.000.

8) Nous pourrions avoir de bons aspirateurs

Les aspirateurs

Les aspirateurs

En vertu d’une règle de l’UE qui est entrée en vigueur en 2014, les aspirateurs avec les moteurs les plus puissants (1.600 watts et plus) sont interdits. La Commission européenne dit que l’interdiction va économiser de l’énergie et encourager les dispositifs plus efficaces. « WHICH? », un groupe de consommateurs britanniques, dit que cela interdit certaines des meilleures machines actuellement sur le marché. Sir James Dyson, l’industriel britannique, explique que les critères d’efficacité ont été biaisés pour favoriser des aspirateurs allemands plutôt que les siens.

9) Nous n’aurions pas à nous soucier de la Turquie
L’UE veut devenir encore plus grande. Il y a cinq candidats officiels : Turquie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Albanie. Pour entrer, chacun doit adopter toutes les règles de l’UE et les normes politiques, puis « l’adhésion » doit être approuvée par les dirigeants et les parlements de chaque membre de l’UE. La Commission dit qu’il n’y a aucune perspective de nouveaux membres avant 2020 ; de nombreux politiciens européens pensent que la Turquie ne se qualifiera jamais, même si les deux parties se disent déterminées à son entrée.

10) Nous pourrions définir nos propres taux d’imposition
L’UE veut « harmoniser » le taux de la TVA et les produits auxquels elle s’applique. La TVA doit être d’au moins 15%, mais peut être réduite à 5% sur certains éléments spécifiés. Le consentement de l’ensemble de l’UE est nécessaire pour toute modification ; c’est pourquoi George Osborne a besoin d’une autorisation européenne pour réduire la TVA sur les tampons et serviettes hygiéniques.

11) Nous pourrions soutenir les entreprises britanniques en difficulté
Les règles de marché unique de l’UE dissuadent les gouvernements d’octroyer un soutien financier à des entreprises privées, pour s’assurer que les « champions nationaux » n’ont pas un avantage commercial sur leurs rivaux. Ces règles ont fait que nos ministres n’ont pas pu directement renflouer les usines de Tata Steel’s UK.

12) Poisson !
Les règles communes de la pêche dans l’UE tentent de gérer et de partager les ressources halieutiques en donnant aux pêcheurs de chaque pays des quotas sur ce qu’ils peuvent attraper. Les critiques disent que cela fait monter les prix pour les consommateurs, oblige les pêcheurs à décharger des millions de poissons morts dans la mer et décime les flottes de pêche nationales.

13) Nous pourrions nous débarrasser des parcs éoliens
Vous vous demandez d’où proviennent toutes ces éoliennes ? De Bruxelles, bien sûr. Les membres de l’UE sont convenus d’accroître la part de leur production d’électricité provenant de sources « renouvelables ». En 2020, la Grande-Bretagne est censée obtenir 15% de son énergie de cette façon et pourrait en théorie subir un procès si cet objectif n’est pas atteint.

14) Nous pourrions avoir des passeports bleus de nouveau…
Votre passeport est rouge parce que la Grande-Bretagne est dans l’Union européenne, et les membres de l’UE ont normalisé leurs passeports et

Les passeprots

Les passeprots

sont convenus que « Union européenne » est la première chose figurant sur la couverture. Le passeport rouge a remplacé l’ancien passeport bleu en 1988.

15) …et nos propres couloirs d’entrée dans les aéroports
Vous vous rappelez quand vous rentriez de vacances et qu’il y avait un couloir d’entrée marqué : « Titulaires d’un passeport britannique » ? Il n’est plus là, parce que les règles européennes obligent leurs membres à traiter tous les ressortissants de l’UE de la même manière, donc les Britanniques doivent faire la queue avec leurs amis européens quand ils veulent revenir dans leur propre pays.

16) Nous n’aurions pas à financer l’aide étrangère de l’UE
L’UE a son propre programme d’aide étrangère lui permettant de distribuer votre argent. En 2013, elle a dépensé presque €15 milliards (£11,8 milliards) pour l’aide étrangère, presque exactement autant que le gouvernement britannique.

17) Il serait plus facile de se débarrasser des réfrigérateurs

Les réfrigérateurs

Les réfrigérateurs

L’UE a son mot à dire sur la façon de se débarrasser des produits blancs, par la Directive 2012/19/UE. Avant l’arrivée de la directive sur les déchets électriques et électroniques (WEEE) D, vous pouviez vous débarrasser de votre réfrigérateur à votre décharge locale pour qu’il soit détruit par un gigantesque broyeur de métal. Mais maintenant les frigos sont classés dangereux et doivent donc être éliminés en toute sécurité dans des unités spéciales fermées (« installations agréées pour traitements autorisés »). Cela a donné naissance à une nouvelle industrie destinée à jeter les vieux réfrigérateurs de Grande-Bretagne et a irrité beaucoup de ménages.

18) Finis les stupides bacs de tri des déchets
L’incitation des communes à vous pousser à recycler davantage vos déchets vient en partie de l’Union européenne. La Commission européenne veut beaucoup moins de déchets dirigés vers les décharges, et sa directive de « décharge » a fixé des objectifs difficiles pour les communes. En conséquence, le gouvernement britannique impose de lourdes amendes aux communes pour l’utilisation de la mise en décharge, qui s’ajoutent à la facture des impôts locaux et encouragent la prolifération de différents types de poubelles.

19) Les députés britanniques au Parlement européen seraient licenciés
Chaque mois, le Parlement européen – des centaines de députés, leur personnel, des traducteurs et autres fonctionnaires, 10.000 personnes en tout – se déplace de Bruxelles à Strasbourg, où il siège seulement quatre jours. Ce « cirque ambulant » est largement considéré comme étant un incroyable gâchis : le parti conservateur en a estimé le coût à £130 millions par an.

20) Enfin, nous pourrions avoir à nouveau de bonnes ampoules électriques
Dans peut-être la plus infâme directive de l’UE ces dernières années, les ampoules à incandescence traditionnelles ont été limitées, au profit d’ampoules à faible consommation d’énergie, dont beaucoup de gens pensent qu’elles n’offrent pas le même niveau d’éclairage.

Rédaction de The Telegraph
30/06/2016

Sources : The Telegraph et le site Le Salon Beige
Correspondance Polémia – 3/07/2016

Image : « Vote leave, be free again 

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