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« Vivre ensemble ». Des agents municipaux pour protéger les Parisiennes

« Vivre ensemble ». Des agents municipaux pour protéger les Parisiennes

par | 24 avril 2019 | Société

« Vivre ensemble ». Des agents municipaux pour protéger les Parisiennes

Par Paul Tormenen, juriste ♦ En mai 2017, plusieurs femmes habitant le nord de Paris ont lancé une pétition afin que des mesures soient prises contre le harcèlement de rue. La situation ne semble pas s’être améliorée : en témoigne l’annonce récente par le premier adjoint de la maire de Paris d’une action de « facilitation » de la circulation des femmes dans l’espace public. Si cette initiative est affligeante dans ce qu’elle illustre, des enseignements sont à en tirer.


De mai 2017 à aujourd’hui : de charybde en scylla

Il y a deux ans, au printemps 2017, plusieurs femmes habitant le quartier de la Chapelle, au nord de Paris, lançaient une pétition (1). Elles se plaignaient de devenir une « espèce en voie de disparition ». Elles demandaient des mesures énergiques aux pouvoirs publics pour remédier aux insultes, vols et autre incivilités. Les réactions ont été à gauche du déni outragé à la proposition d’une militante féministe … « d’élargir les trottoirs ». (2).

Les problèmes n’étant pas résolus à ce jour, le premier adjoint à la maire de Paris a annoncé à la presse le 15 avril dernier les principales mesures d’un plan d’actions pour les « quartiers populaires ». L’élu municipal précisait une des actions visant à assurer un « espace public apaisé »: « Sur la place de la Chapelle et ses abords, (des agents de la ville) faciliteront la circulation des femmes dans l’espace public, rendue difficile par la présence en très grand nombre de jeunes hommes »(3).

Cette annonce est passée inaperçue dans le catalogue des mesures parfois baroques pour « améliorer le quotidien des parisiens des quartiers populaires ». Elle est pourtant révélatrice tant d’un phénomène social que d’une certaine conception de la vie en société.

Les grandes villes françaises deviennent des « hubs »

L’origine des auteurs de harcèlement de rue au nord de Paris n’a pas été, ou fugacement, évoquée dans les différents articles que les journaux ont consacrés il y a deux ans à ce phénomène. Pourtant, les parisiens, et de nombreux français, savent que certains quartiers du nord de Paris ont été investis par une population étrangère et que les campements illégaux y prolifèrent. Ces occupations ont un but : la « mise à l’abri ». Le « tuyau » que se donnent les migrants en région parisienne est : « Il faut aller porte de la Chapelle »(4). D’incessantes mises à l’abri sont en effet organisées par la préfecture quand les clandestins deviennent trop nombreux. C’est le début d’un long parcours qui voit parfois des ressortissants de pays sûrs faire une demande d’asile en France, dans l’espoir de disparaître dans les méandres du cheminement administratif.
Ce phénomène est observable non seulement à Paris, mais également dans les principales villes de France. Les campements illégaux sont ainsi devenus des « hubs », des centres d’attente avant la mise à l’abri dans des structures d’hébergement toujours plus nombreuses (5).
Partant d’une intention louable, ne pas laisser des hommes et des femmes dormir dehors, l’impéritie du système d’asile et d’immigration est exploitée par des individus qui ont parcouru avant d’arriver en France de nombreux pays de culture proche de la leur, où ils auraient pu tout à loisir y déposer une demande d’asile ou de titre de séjour.

Une politique d’inclusion promue par l’Union européenne

Une autre réalité que la « facilitation » de la circulation des femmes dans un quartier de Paris met à jour est une certaine conception de la vie en société. Le modèle assimilationniste français a fait long feu : l’Union européenne ne le reconnait pas et prône l’intégration, qui est « un processus dynamique à double sens d’acceptation mutuelle de la part de tous les immigrants et résidents des états membres » (6). Dans le cas présent, le processus dynamique des résidents consiste à mettre en place un « accompagnement » des femmes dans certaines rues de Paris. Accompagnée, une femme ne sera pas considérée comme « facile » et pouvant faire l’objet de propositions plus ou moins salaces. Le processus est très dynamique, on le voit, mais pêche par le bilatéralisme voulu par l’Union européenne… C’est encore une fois à l’autochtone de s’adapter aux mœurs étrangères.

Un autre choix politique aurait pu être de réprimer systématiquement les attitudes agressives et les campements illégaux et d’organiser l’éloignement immédiat des clandestins du pays. Telle n’est pas l’option retenue pour les« actions ciblées », pourtant annoncées comme étant réalisées en lien avec la préfecture de police (7). Quelques verbalisations ont tout au plus été annoncées, afin de calmer l’opinion publique (8).

 La maire de Paris insiste depuis plusieurs années sur la nécessité de « mettre à l’abri » les populations « fragilisées » attirées par les « villes monde » et d’accroître les capacités d’accueil (9).  Dans une interview en septembre 2015, elle écartait catégoriquement la thèse de l’appel d’air entraîné par la création d’un camp d’accueil porte de la Chapelle. Quatre ans plus tard, en dépit (ou à cause) de l’augmentation incessante des structures et des places d’hébergement (10), en dépit également d’une répartition administrée des demandeurs d’asile sur le territoire, la situation migratoire ne s’améliore pas. Au contraire, elle se dégrade.

A la fin du 19e siècle, Jules Ferry avait pour ambition qu’il soit possible à une femme seule « de voyager sans péril jusqu’aux confins de Sahara » (11). Par un étonnant retournement de l’histoire, c’est dans la capitale française qu’il est parfois périlleux pour une femme seule de circuler.

Ce que nous dit cette affaire, c’est que la figure du « migrant », présenté comme le nouveau damné de la terre, est caricaturale. Au milieu d’authentiques réfugiés politiques, toute une population interlope s’est immiscée, et elle arrive à rester sur le territoire. Elle exploite les carences d’un système dont la situation nous montre l’urgence à le réformer profondément.

Paul Tormenen
24/04/2019

(1) Pétition. « Les femmes en voie de disparition au cœur de Paris ». Change.org. Mai 2017.

(2) France Info. Interview de Caroline De Haas. 21 mai 2017. Voir à ce sujet l’article de l’OJIM « Quartier la Chapelle Pajol, chronique d’un buzz médiatique ».

(3) « Le plan d’actions de la mairie de Paris pour les quartiers populaires ». Le Parisien. 15 avril 2019.

(4) « De l’Afghanistan à Corbeil Essonne ». Le Parisien. 22 août 2017.

(5) Des campements ont été observés à Nantes, Rennes, Clermont Ferrand, Lyon, Strasbourg, Lille, etc.

(6) « Assimilation, la fin du modèle français ». Michèle Tribalat. Ed. Le Toucan. 2013.

(7) « Quartiers populaires : un nouveau plan d’actions ». Mairie de Paris. 19 avril 2019.

(8) « Loi sur le harcèlement de rue, on a eu environ 400 amendes qui ont été mises ». France Info. 26 mars 2019.

(9) « Il faut mener la politique pour un accueil digne des migrants ». L’Humanité. 18 septembre 2018.

(10) «  Le Préfet souhaite la création d’un sixième centre d’accueil et d’examen des situations ». Préfecture d’Ile de France. 16 avril 2019. « La France subit-elle une immigration de peuplement ? ». Polémia. 5 janvier 2019.

(11) Extrait de « Histoire de l’islamisation française 1979-2019 », page 57. L’artilleur. 2019.

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Domaine public, via PixaBay

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