Si la Commission européenne voulait donner des verges pour se faire battre, elle ne s’y prendrait pas autrement.
Depuis quelques jours, l’Europe entière se scandalise, à juste titre, d’une vaste fraude, aux ramifications toujours plus larges, qui a permis à des industriels de faire avaler aux consommateurs quelque 750 tonnes de viande de cheval maquillée en « pur boeuf ». Et que vient de décider la Commission ? Tout simplement de préconiser à nouveau, dans l’Union, le recours aux farines animales pour nourrir une partie des animaux d’élevage. Elle souhaite autoriser ces farines dans le secteur de l’aquaculture dès le 1er juin, puis, « pas avant 2014 », pour les porcs et les volailles. Cela revient, ni plus ni moins, à renouer avec une pratique d’élevage dont les dérives ont provoqué l’une des plus graves catastrophes sanitaires qu’ait connues le continent, il y a moins de vingt ans : la crise de la « vache folle »…
Source : Extraits de l’éditorial du quotidien Le Monde des 17 et 18/02/2013