Pour les médias de propagande, l’expérience municipale FN de 1995 a, au mieux, tourné en eau de boudin, au pire, été « catastrophique » : des affirmations démenties par les faits à Orange, à Marignane et à Vitrolles et qu’il faut fortement corriger à Toulon. Ni échec électoral, ni faillite financière, ni censure.
Échec électoral ? Trois maires sur quatre renouvelés en 2001 !
En 2001, Jean-Marie Le Chevalier fut sévèrement battu à Toulon mais ses collègues, quoique élus en triangulaires (Orange, Marignane) ou d’extrême justesse (Vitrolles) furent réélus. Trois réélus sur quatre, c’est une statistique plutôt bonne après un premier mandat, d’autant que les circonstances politiques (divisions du FN notamment) étaient très défavorables.
Faillite financière ? Non : redressement de la situation !
Sur ce sujet il n’y a pas photo : dans les quatre villes FN la situation financière a été redressée, la fiscalité maîtrisée, la dette réduite. Sur la longue durée le bilan d’Orange est remarquable et sert désormais de modèle à tout le Vaucluse et à la Drôme provençale.
Censure des bibliothèques ? Non : tentative d’y rétablir un minimum de pluralisme
Plus de 40.000 livres sont publiés chaque année en France. Les bibliothèques municipales en achètent quelques milliers, généralement à partir de listes établies par les syndicats et les associations de bibliothécaires, le choix mêlant classiques, nouveautés incontournables et œuvres « bien pensantes ». Les maires FN de 1995 n’ont nulle part voulu interdire ces achats, ils ont simplement voulu établir un minimum de pluralisme. En juillet 1995, Libération s’étranglait sur le thème : « À Orange, c’est pire que la censure, le maire a fait acheter des livres ». Dans un supplément récent du Monde sur « Le FN et la culture » on reprochait encore à Jacques Bompard « d’avoir fait acheter 70 livres » en 1995. Quelle horreur !
Affaires ? Persécutions judiciaires à Toulon
En dehors des habituelles polémiques, rien de sérieux en termes d’affaires à se mettre sous la dent à Orange, Marignane, Vitrolles. À Toulon, un maire adjoint (au logement) indélicat fut condamné et le maire Le Chevallier fit l’objet de plus de 10 poursuites : mais il finit, à une exception près, mineure d’ailleurs, par gagner tous ses procès, rarement en première instance, souvent en appel, toujours en cassation. Le seul problème c’est que les médias choisirent d’ignorer les décisions judiciaires lorsqu’elles lui donnaient gain de cause.
2014 : que les électeurs se rassurent, les maires FN seront bien surveillés par l’appareil d’État
Le précédent de 1995 ne doit donc pas dissuader les électeurs de tenter une expérience municipale Front national. Mais il est certain que les maires FN n’auront pas la tâche facile. Car ils se heurteront à une triple partialité :
- celle des médias ;
- celle des conseils régionaux et généraux qui tenteront de leur refuser toutes subventions (en contradiction avec le principe d’égalité) ;
- celle de la direction politique de l’appareil d’État qui les « criblera » dans son contrôle de légalité administratif et financier comme il l’avait fait après 1995.
Mais, après tout, ce dernier point peut rassurer les électeurs : les édiles qu’ils se seront choisis seront bien surveillés !
Jean-Yves Le Gallou
25/03/2014
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