Par notre envoyé spécial à Caracas, Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ Découvrez le récit glaçant de notre reporter au Venezuela, où la répression du pouvoir dépasse toutes les limites.
Le régime du président Maduro continue sa répression contre son opposition démocratique qui depuis plus de deux mois manifeste contre lui. Et aussi contre la pauvreté et contre la hausse des impôts et des taxes sur l’énergie qui frappent durement la population.
D’après nos informations et celles des défenseurs des droits de l’homme, les forces de répression du régime ont procédé à de très nombreuses arrestations de manifestants, y compris préventives. Les interpellations se font au prétexte, extrêmement vague et dénoncé par les avocats, de « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations ».
Selon l’hebdomadaire local l’Express, entre le début du mouvement de protestation et le 6 janvier dernier, 5 339 personnes auraient ainsi été placées en garde à vue ,plus de 800 jugées en comparution immédiate et 152 mandats de dépôt[1].
La justice du régime a en outre prononcé des peines particulièrement lourdes dans le but évident d’intimider la population.
Une répression féroce
Le défenseur des droits de l’homme ainsi qu’Amnesty International[2] ont aussi condamné l’usage disproportionné de la violence contre l’opposition démocratique par les forces de répression du régime : notamment le jet de grenades de désencerclement, les tirs directs de flashball ou de lanceurs de balles de défense (LBD)et l’usage de gaz contre la population civile. Différents observateurs ont relevé aussi le déploiement de blindés dans les rues de plusieurs villes du Venezuela.
Depuis le début du mouvement d’opposition démocratique au président Maduro, plus de 1700 manifestants y compris des journalistes, auraient ainsi été blessés , dont 93 grièvement[3].Certaines personnes ont également été tuées.
Le défenseur des droits a bien réclamé la suspension de l’usage des lanceurs de balles de défense en raison de leur « dangerosité », mais le ministre de l’Intérieur du régime a refusé .
Les ministres du régime de Caracas n’ont de cesse en effet d’accuser l’opposition démocratique de vouloir attenter aux institutions de la république bolivarienne et les médias officiels les diabolisent en permanence.
Le président Maduro méprise l’opposition démocratique
Dans son allocution du 31 décembre 2018, le président Maduroa violemment attaqué la « foule haineuse, qui s’en prend aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels ». Et plusieurs personnalités du régime ont évidemment accusé l’opposition démocratique d’être manipulée par l’étranger. C’est devenu une habitude au Venezuela ! Périodiquement la police politique du régime met d’ailleurs en scène de fumeux complots de « l’ultra-droite » qu’elle aurait bien entendu déjoués.
Le président Maduro se préoccupe avant tout des élections qui auront lieu le 26 mai 2019 et il s’efforce dans cette perspective de mobiliser ses partisans. Il a donc lancé un « grand débat national » et rencontre les élus locaux, mais c’est pour servir sa propagande. Car seuls quelques uns sont invités et les questions qu’ils sont autorisés à poser au président sont sélectionnées par avance !
Car le président Maduro fait tout pour masquer son impopularité : les sondages révèlent en effet que moins d’un quart des Venezueliens lui font confiance.
D’ailleurs quand il se déplace pour rencontrer les élus des municipalités, les villes sont quadrillées par les forces de répression du régime : les abords de la réunion sont interdits au public, les résidents doivent exhiber leurs papiers d’identité pour circuler et les manifestants sont expulsés ou menacés d’amendes illégales . Du jamais vu au Venezuela.
Le président Maduro aime le peuple, mais à la seule condition que ce dernier soit d’accord avec lui !
La pression internationale s’intensifie contre le régime
Les nombreuses violations des droits de l’homme imputables au régime du président Maduro soulèvent de plus en plus la réprobation internationale.
Le président Trump a relevé que les manifestants avaient raison de contester les taxes sur les carburants [4] , en soulignant la faible popularité du président et le fort taux de chômage de son pays[5].
Annegret Kramp-Karrenbauer, la nouvelle présidente de la CDU vient de son côté de déclarer que « ce qui se passe au Venezuela m’inquiète »[6].
On ne peut que souhaiter que le président Emmanuel Maduro mette un terme aux violences contre son peuple, qui pour manifester son opposition, a revêtu un gilet jaune depuis le 17 novembre 2018…
Michel Geoffroy
26/01/2019
[1] L’express.fr du 8 janvier 2019
[2] Le 17 12 2018
[3] Au 14 janvier 2019
[4] « L’accord de Paris est fondamentalement mauvais car il provoque une hausse des prix de l’énergie pour les pays responsables, tout en donnant un blanc-seing à certains des pires pollueurs au monde. » Tweet du 5 décembre 2018
[5] Tweet du 13 novembre 2018
[6] Le Monde du 19 janvier 2019
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