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Vague verte et racialisme – La revue de presse de Radio Courtoisie

Vague verte et racialisme – La revue de presse de Radio Courtoisie

par | 8 juillet 2020 | Politique, Société

Vague verte et racialisme – La revue de presse de Radio Courtoisie

La revue de presse du Libre journal de Dominique Paoli sur Radio Courtoisie du 6 juillet 2020 porte sur la vague « verte » en France et sur les revendications racialistes qui submergent l’Occident. Par Michel Leblay et Laurent Artur du Plessis.

Le second tour des élections municipales tenu le 28 juin 2020 achève les trois premières années du mandat présidentiel d’Emmanuel Macron ; sur une mandature de cinq ans, elles en constituent le cœur et la caractérisent. S‘ouvre la dernière étape qui mènera à l’élection présidentielle de 2022. Pour celle-ci et dans l’espoir d’une réélection Emmanuel Macron a opté pour un changement de Premier ministre. Si les intentions affichées ne manqueront pas, dans les circonstances présentes et à l’aune des trois années passées, il ne relève pas forcément d’un esprit mauvais de supposer que les évènements qui ne manqueront pas seront plus subis que maîtrisés.

Après dix-huit mois d’une crise sociale d’une durée sans égale depuis la Libération et une pandémie planétaire d’une ampleur inconnue depuis un siècle, le confinement auquel celle-ci obligea à peine terminée, une vague de contestation racialiste venue des Etats-Unis a frappé la France pourtant bien éloignée en ce domaine des problématiques américaines. Enfin, après les élections européennes intervenues en 2019, les élections municipales, première échéance nationale depuis 2017, se sont déroulées dans le contexte sanitaire, imposant une interruption du processus et pesant sur le résultat.

Les élections municipales

Nombre de commentateurs médiatiques ont interprété ces élections municipales à travers les résultats du second tour, qui ne concernaient que 4 800 communes environ sur près de 35 000, rassemblant un tiers des électeurs, y voyant une vague verte et donc une forte ascension de l’écologie politique. Les quinze semaines qui ont séparé les deux tours de scrutin ont ainsi amené certains à occulter la vision d’ensemble. Celle-ci a pourtant été le fait d’exégètes avisés. Ainsi Didier Beauregard dans une contribution publiée le 2 juillet sur Polémia observait Avec 7 villes de plus de 100 000 habitants à leur actif, les Verts sortent grands vainqueurs du scrutin des municipales. Une victoire incontestable, mais sans éclat, car remportée dans un paysage politique dévasté, où le seul vrai vainqueur est l’abstention. Une victoire par ailleurs portée, très en amont, par un formidable travail de propagande de mise en condition des masses sur le réchauffement climatique. Il ajoutait notamment : Au fond, ce scrutin ne change à peu près rien aux fondamentaux sociopolitiques du pays. Ni les victoires, ni les défaites apparaissent décisives : les écolos sont très loin d’avoir prouvé leur capacité à construire une force politique nationale présidentiable. Macron est fragilisé mais ses capacités de manœuvre ne sont pas anéanties… Le RN confirme son implantation durable, mais aussi son incapacité chronique à franchir des seuils décisifs, en dépit de la victoire symboliquement forte de Perpignan.

Christophe Boutin dans un article publié sur le site Atlantico, le 30 juin, Municipales : cette nouvelle guerre des France qui s’annonce avec la vraie/fausse vague verte a rappelé la caractéristique majeure du scrutin qui tient au taux d’abstention : seuls 45% des électeurs inscrits ont voté au premier tour et 41,6% au deuxième tour (soit 14% des électeurs inscrits compte tenu du nombre d’électeurs appelés a voté au second tour). Il dresse le tableau indispensable à une exacte compréhension des résultats globaux de ces élections de l’année 2020 : Alors, bien sûr, il faut tenir compte de l’évolution entre le dernier scrutin et celui-ci pour saisir les dynamiques, et EELV passe bien de 2 villes à 10, multipliant son score par 5, quand LR perd le quart des siennes, passant de 102 à 77, et le PS 1/5, de 51 à 42. Mais ce qui est intéressant est que cette perte concerne aussi d’autres partis « de l’ancien monde », les centristes (de 29 à 23) et une extrême gauche en fait ici largement communiste (de 25 à 18), tandis que la progression est le fait non seulement d’EELV, on l’a vu, mais aussi du RN (qui passe de 1 à 4), des divers droite (de 18 à 43) et des divers gauche (de 8 à 16).

Dans une approche sociologique essentielle dans le contexte présent d’une société non seulement fracturée comme ce fut le cas à certains moments de l’histoire mais éclatée entre différents groupes, lui faisant perdre son homogénéité de base, Jérôme Sainte-Marie remarque sur Figarovox, le 29 juin 2020 (« Lors de ces municipales, la “France périphérique” n’a pas pris la parole »),: Si le peuple des métropoles a pu s’exprimer idéologiquement, celui de la ruralité ou des petites villes en a été privé. La difficulté du « bloc populaire » à exister électoralement est patente. Il ajoute : Dès lors que l’on passe à une offre politique exhaustive et à l’ensemble des électeurs, le portrait politique de la France est donc très différent de celui présenté au soir des municipales. Il est probable que le succès des listes à direction écologiste dans un nombre significatif de grandes villes aura un effet performatif (qui réalise une action par le simple fait de son énonciation, NDLR) sur la vie politique dans les prochains mois, mais ces données d’opinion incitent à la prudence.

L’« écologisme »

Par l’emploi du terme performatif, Jérôme Sainte-Marie met en exergue l’ambiguïté que peut représenter pour l’électeur le parti écologiste qui attise une peur millénariste en se saisissant de prédictions alarmistes sur l’avenir de la planète pour assouvir ce vieux projet révolutionnaire de changer la société en transformant les mentalités. La coercition est alors consubstantielle à l’idéologie. Bien sûr, cette coercition ne s’applique qu’à ce qui relève de la liberté courante pour l’honnête citoyen. Au contraire, puisqu’il s’agit d’un projet visant à une forme de rupture sociale, la transgression pourvu qu’elle s’accorde avec l’idéologie promue est systématiquement privilégiée dans l’action militante.

Cette écologie politique s’est donc parfaitement encastrée dans le dogme dominant de défense des minorités développé à l’origine par la gauche américaine et qui s’est étendu à l’ensemble des sociétés occidentales. Certes, la défense de minorités, supposées soumises à un rapport de domination et les droits afférents dont elles devaient bénéficier s’accordaient fort bien avec le développement d’un marché mondial de producteurs et de consommateurs, affranchi des contraintes étatiques et du fait national. Si, dans une optique économique particulière les énergies renouvelables constituent une source de débouchés, la contestation de la croissance et la multiplication des taxes pourraient rebuter une oligarchie dirigeante tournée vers ce marché mondial. Néanmoins, l’initiative capitaliste est imaginative et elle peut trouver quelque intérêt au vu du champ des domaines possibles dans une économie avancée. Pour autant, le plus grand nombre n’y trouverait pas avantage en termes d’emplois et d’élévation du niveau de vie, ceci requérant une économie à forte valeur ajoutée.

Si l’écologie s’inscrit dans la pensée dominante et en est devenue l’une des expressions majeures du fait de ce qu’elle recouvre idéologiquement, sa base électorale est néanmoins limitée. Par rapport à celle-ci, il faut noter une réflexion originale qui reste à démontrer mais qui mérite d’être soulignée. Dans un article publié le 3 juillet 2020 sur Atlantico Villes vertes : mais que se passe-t-il dans la tête de ces cadres qui votent contre leurs propres modes de vie ? Michel Debout présente cette analyse : Une large part de la population urbaine appartient à la catégorie des cadres, voire cadres supérieurs, des universitaires, des professions libérales, des lanceurs de start up ce que le Président désigne souvent comme les premiers de cordée. Il est légitime de se demander si ces électeurs-là se donnent bonne conscience en votant pour des candidats dont les choix politiques vont remettre en cause leur mode de vie qui les amène souvent à utiliser les transports les plus rapides et performants c’est-à-dire voiture et avion, ceux – là même qui produisent le plus de CO2, aggravant ainsi le risque climatique.

Mais avant d’évoquer leur culpabilité il faut savoir si ces cadres ont véritablement choisi leur mode de vie, ou si en fait ils ne le subissent pas ?

Être cadre aujourd’hui oblige à s’impliquer dans une réalité quotidienne faite de vitesse, de performance et de concurrence, qui en permanence d’être disponibles réactifs et mobiles.

Quel sens a leur travail aujourd’hui lorsqu’il se résume à la course à la productivité ? Quel sens a leur travail lorsqu’il oblige des déplacements qui ne permettent même pas la découverte de lieux nouveaux ou différents ?

Quel sens a leur travail lorsqu’il cannibalise le temps disponible, celui consacré aux enfants, à la famille, aux activités culturelles et sociales ?

Le vote vert est bien un vote de dénonciation de ce mode de vie contraint et qui met en perspective le bien-être personnel et collectif.

Le vote écologiste exprimerait alors une protestation sociale de catégories professionnelles supérieures à l’encontre de leurs conditions de travail.

Quelles que soient les raisons qui expliquent le vote en faveur du parti écologiste, il n’empêche qu’il apparait à ce jour que toute formation politique, socio-professionnelle ou autres ne sauraient remettre en cause les croyances environnementales qui prévalent sans encourir le risque d’une mise au ban, d’une accusation de négationnisme climatique. Par une évolution classique renforcée par la prégnance des médias l’idéologie de conviction a mué en idéologie d’imprégnation.

La convention pour le climat

À cet égard La Convention pour le climat a un caractère emblématique. Si dans un article de Jean-Eric Schoettl et Pierre Steinmetz publié sur Figarovox le 22 juin 2020 (« La Convention citoyenne pour le climat, ou la fin des illusions sur “les vrais gens”») écrivent, Les errements de la Convention citoyenne le prouvent : la démocratie directe est une chimère dans une France de 60 millions d’habitants…  cette convention n’apparaît même pas comme un exemple de démocratie directe au vu de son mode désignation. 250 000 personnes auraient été tirées au sort à partir de numéros de téléphone (85% de téléphones portables et 15% de téléphones fixes). Beaucoup de messages auraient été laissés sans réponse, d’autres n’auraient montrer aucun intérêt enfin des contraintes professionnelles n’offraient pas les disponibilités nécessaires. Restaient probablement les plus convaincus ce qui obérait fortement le caractère représentatif des participants. Comme le soulignent fort bien les auteurs de l’article : Il n’est pas question de rendre obligatoire la participation au panel. Ne restent donc que les plus favorables aux thèses radicales et les plus grisés par la perspective de jouer un rôle national. De plus la convention était encadrée par des personnes acquises à la cause. Jean-Eric Schoettl et Pierre Steinmetz concluent justement : L’exécutif est pris dans le dilemme dans lequel il s’est lui-même enfermé. Soit donner suite aux conclusions de la convention, au risque d’infliger une énième épreuve à la société au plus mauvais moment, c’est-à-dire à l’heure où l’urgence est de réparer le monde d’avant et non d’improviser un monde d’après. Soit opposer une fin de non-recevoir à l’utopie en suscitant une vive déception qu’exploiteront avec gourmandise les milieux, pour une fois solidaires, du populisme et de l’écologie radicale.

En créant cette convention le pouvoir politique a ouvert la voie a un processus fort dangereux pour la démocratie. Parallèlement au Parlement, composé d’élus au suffrage universel soit une démocratie représentative, il a constitué une assemblée militante, non représentative lançant un ensemble de propositions sans qu’elles soient étudiées dans leurs effets et auxquelles les assemblées qui représentent la nation devraient se soumettre. En fait, il s’agit de la dérive d’un pouvoir en situation d’échec après qu’il se fut imaginé qu’il allait redresser la France et la transformer et qui cherche par tous les moyens possibles à assurer une réélection pour le moins aléatoire.

Les manifestations à la suite de la mort de George Floyd

À ce tableau déjà fort inquiétant s’ajoute les manifestations intervenues après la mort aux États-Unis de George Floyd. Elles relèvent du même ensemble idéologique. Là, elles ont associé une extrême-gauche militante à la recherche de tout phénomène de rupture et des populations d’origine immigrée, venues d’Afrique. En premier lieu, il est à noter le pouvoir d’influence que peut exercer une puissance dominante et sa culture. La situation des Afro-américains n’est aucunement comparable à celle des populations de couleur qui résident en France. La France n’a pas pratiqué la ségrégation raciale, tout citoyen Français a toujours joui des mêmes droits. C’est en 1912 que Gratien Condace fut élu député de la Guadeloupe à la Chambre des députés. Il fut rejoint par Blaise Diagne lors des élections de 1914 comme député du Sénégal. Blaise Diagne fut ensuite sous-secrétaire d’Etat aux Colonies de janvier 1931 à février 1932 sous les gouvernements dirigés par Pierre Laval. Il faudrait citer aussi Felix Eboué, Gaston Monnerville, Léopold Sedar Senghor… L’armée française assura aussi la promotion d’élites africaines. Le capitaine Charles N’Tchoréré, commandait la 5ème compagnie du 53ème régiment d’infanterie coloniale mixte en juin 1940 ayant ainsi sous ses ordres des hommes comme des cadres européens et africains. Il résista héroïquement à la tête de sa troupe à l’avance allemande à Airaines les 6 et 7 juin. Alors qu’il s’était rendu avec une poignée de survivants, il fut exécuté par les Allemands (des hommes de la 7ème Panzer division du général Rommel). Au moment où Colbert est fustigé pour le Code noir, il faut rappeler que c’est Louis XIV qui nomma le premier officier noir de l’armée française, Jean-Louis Anabia.

Loin d’éteindre une contestation montante, tout signe de faiblesse à travers concessions et repentances n’aboutirait au contraire qu’à la renforcer. C’est la défense d’une nation millénaire dont il s’agit, fondée sur une civilisation multimillénaire.

Michel Leblay et Laurent Artur du Plessis
08/07/2020

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Domaine public

Michel Leblay

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