Découvrez un nouveau texte incisif de Claude Meunier-Berthelot, professeur honoraire et essayiste, qui tire à boulets rouges sur le débat autour de l’uniforme à l’école.
Polémia
Un débat sur l’uniforme qui revient en boucle
Depuis quelque temps déjà, le sujet de l’uniforme scolaire est « sur la table » et nous revient en boucle dans les discours de ceux qui sont censés nous gouverner, relayés abondamment par les médias de grand chemin.
Quid ?
Si, à cet égard, il ne peut s’agir en aucun cas de résoudre le problème de fond de l’école publique de nos enfants – à savoir la résurrection d’une école en phase terminale de survie et en soins palliatifs, devenue un simple lieu de vie où l’éducation sexuelle et l’égalité des sexes et des races tient lieu de programme se substituant à ceux de français, histoire, sciences… –, néanmoins, serait-ce marquer une volonté de donner à l’école publique pour nos enfants une autre orientation que celle prise aujourd’hui ?
Ou bien ne serait-ce qu’une pantomime destinée à nous laisser croire à la volonté réelle d’un retour au sérieux dans la mesure où ceux qui sont censés nous gouverner – maîtres dans l’art du trompe-l’œil – n’ignorent pas que ce sujet est sensible, apte à être interprété comme un retour à la rigueur, à la discipline, au travail, aux chères études, toutes orientations tant attendues par tous, et au moment même où parents et personnel « enseignant » – qui enseigne de moins en moins – s’arrachent les cheveux quand ils n’ont pas pu scolariser leurs enfants ailleurs ou enseigner ailleurs.
Ainsi ne serait-ce que pour gagner du temps ?
Ou bien… ou bien… y aurait-il un loup quelque part ?
Creusons… creusons…
Déclarations de nos « vedettes » politiques sur l’uniforme
Le 11 décembre 2023, Gabriel Attal, Premier ministre, a déclaré que l’uniforme, expérimenté dans certains établissements scolaires volontaires, ne sera pas imposé à l’échelle nationale.
Autrement dit, le port de l’uniforme scolaire ne concernera que certains élèves. Reste à savoir lesquels ?
Par ailleurs, dans sa conférence de presse du 16 janvier, Macron a évoqué une centaine d’établissements volontaires pour cette expérimentation de « tenue unique » qui « efface les inégalités », expérimentation qui va concerner 20 000 à 25 000 élèves.
Les parents n’auront rien à débourser. Ce trousseau sera financé pour moitié par les collectivités et pour moitié par l’État.
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ne serait-ce pas déjà un indice quant aux publics bénéficiaires qui ne seront pas les payeurs ?
Comme Amélie Oudéa-Castéra, exigeons l’excellence scolaire pour nos enfants !
Rappel : deux systèmes qui coexistent
Rappelons que deux systèmes scolaires parallèles fonctionnent en France avec des objectifs et des moyens radicalement opposés ; situation peu connue du public dans la mesure où cette situation n’est jamais médiatisée par les hommes politiques pas plus que par les médias de grand chemin tant cette politique éducative met dangereusement en péril l’avenir de nos jeunes et celui de notre société.
Ainsi, d’un côté, l’école publique de nos enfants, en phase terminale de survie comme sus-indiqué, dont la situation ne résulte ni de la négligence ni de l’incompétence de nos gouvernants, mais d’une volonté politique qui a mis du temps pour aboutir mais qui arrive à ses fins,
D’un autre côté, l’école – également publique – destinée aux élèves issus de l’immigration, fonctionnant sur des bases totalement différentes de celles résultant de la refondation de l’école pour nos enfants, structures d’excellence disséminées sur l’ensemble du territoire et qui leur sont réservées : « cités de haute qualité éducative » scolarisant un million d’élèves (2/3 en primaire, 1/3 en collège), internats d’excellence – 20 000 places créées dès 2008, 33 000 places aujourd’hui – (1/3 collège, 2/3 lycée), classes préparatoires à l’enseignement supérieur de prestige…
Dans toutes ces structures, sont enregistrés des taux de réussite particulièrement élevés et pour cause ! Tous les moyens pédagogiques et financiers sont mis en œuvre sans compter, comme l’avait formulé Jack Lang, en son temps ministre de l’Éducation : « … donner le meilleur ou ce qui se fait de mieux… » !
La vérité sur la « mixité sociale » défendue par Najat Vallaud-Belkacem
Conclusion
En résumé, d’une part le fait que le port de l’uniforme scolaire ne soit pas prévu au niveau national, d’autre part le fait que cela soit gratuit nous mènent tout droit à la conclusion que cet uniforme est tout naturellement destiné aux élèves issus de l’immigration, scolarisés dans les structures d’excellence : ce qui est parfaitement logique compte tenu des objectifs poursuivis par ces structures et des moyens qui vont avec, quand l’école, lieu de vie et d’endoctrinement aux valeurs dites de la République, ne justifie en rien le port d’un uniforme.
Ceci étant, précisons que le port de l’uniforme n’est pas une nouveauté dans ces structures destinées aux élèves issus de l’immigration : il est porté, assorti d’un écusson, par les élèves dans les internats d’excellence depuis le démarrage du projet en 2008.
À cet égard, nous rendant sur le site du maire de Béziers qui a opté pour l’uniforme avec écusson, nous avons eu, sinon une surprise, du moins une confirmation.
Comme chacun sait, en principe, l’écusson est destiné à mentionner les signes distinctifs d’une institution, en l’occurrence d’une école.
C’est ainsi que, sur l’écusson porté par les élèves de Béziers, est représenté un… dromadaire, animal bien de chez nous ! familier des villages et des campagnes de France !
Félicitations, M. Ménard ! Au moins, c’est sans ambiguïté : nous savons pour qui vous roulez ! et pour qui roulent tous ceux qui sont investis dans cette aventure.
Et qui va encore payer sans bénéficier du dispositif ? Devinez !
Claude Meunier-Berthelot
22/02/2024
Crédit photo : Lycéennes anglaises, DFID – UK Department for International Development [CC BY 2.0]
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