Par Frédéric Malaval, essayiste, auteur de Vers l’EcoHumanisme ♦ La crise du Covid-19 est loin d’être terminée. L’épidémie s’étend dans le monde entier et les conséquences directes et indirectes seront nombreuses en Europe dans les mois à venir. Mais il est déjà possible de tirer des enseignements de cette grande crise sanitaire. Dans une série de textes, Frédéric Malaval analyse la situation avec un regard écologique. Voici le sixième texte de cette série.
Polémia
« Une épidémie cesse quand les personnes devant mourir sont mortes ! »
Cette phrase choquante pour la majorité d’entre nous est ce qui se dit chez les épidémiologues. C’est tout à fait cohérent avec l’approche écologique des épidémies envisagées comme facteur d’hygiène des populations éliminant les individus n’ayant aucune fonction écosystémique, – on parle d‘utilité sociale pour les humains -, tout en ramenant ces populations à des niveaux démographiques écologiquement viables. Rappelons à cet effet que l’existence d’individus dans une population, elle-même insérée dans une communauté au sein d’un écosystème reposant sur des relations trophiques entre ses constituants, est conditionnée à sa capacité à faire vivre cet ensemble. Là est le fondement de la dynamique écosystémique.
Paradoxalement en favorisant artificiellement, c’est-à-dire par la techno-médecine, les personnes condamnées compte tenu de leur faiblesse immunologique, on entretient l’épidémie. En effet, ces personnes sont autant de foyers favorisant la propagation des virus dont elles facilitent la duplication. Quand un troupeau d’animaux domestiques est touché par une épidémie, le troupeau entier est isolé et éliminé dans des conditions très encadrées afin de détruire définitivement les germes pathogènes et protéger les autres troupeaux. Hier, les victimes d’épidémies étaient soigneusement isolées et brûlées une fois mortes, les germes étant alors condamnés. Pour les humains, aujourd’hui, c’est impossible d’agir ainsi. Les polémiques suscitées par le traitement des épidémies dans les camps de prisonniers pendant la dernière guerre ne facilitent pas les choses. Cela n’aurait cependant pas empêché les autorités italiennes de ne pas soigner les personnes infectées âgées de plus de 80 ans, après les avoir soigneusement confinées. La décision est sage médicalement, mais moralement très critiquable. Apparemment, on aurait fait la même chose chez nous.
Il est à craindre dans le futur que de telles décisions se généralisent pour les personnes âgées. Les mutations démographiques que connaît le continent européen, notamment le vieillissement des boomers, nés entre 1944 et 1964, laisseront peu de chance à ces derniers pour solliciter des soins alors que notre territoire aura une démographie très métissée avec grosso modo 50 % de la population de souche européenne et le reste issu du monde entier, mais majoritairement de l’Afrique. Pas de chance, l’auteur de ces lignes est un boomer, jeune certes, mais boomer quand même. Cela laisse augurer que ces mesures seront d’autant plus strictes que le boomer sera en queue de sa génération. Il faut s’y préparer…
Les personnes âgées ne sont pas les seules concernées par l’action écologique des germes de toutes sortes. Il y a aussi les malades chroniques et les immigrés. Avec ces trois catégories sont réunis les immunodépressifs, c’est-à-dire ceux dont le système immunitaire n’a pas les capacités de combattre une infection. Les gens âgés, parce qu’ils sont usés ; les malades chroniques parce que leur maladie est le signe d’une déficience ayant des conséquences immunologiques, leur survie dépendant de la techno-médecine ; les immigrés car ils sont découplés de leurs écosystèmes d’origine et donc dotés d’appareils immunologiques inadaptés. Un organisme, quel qu’il soit, est toujours consubstantiel à un espace écologique. Dès qu’il en est découplé, il est fragile.
La crainte des mondialistes
Comment alors traiter ces épidémies sur le plan politique ? Cela est quasiment impossible de le faire par les moyens de la techno-science animant la médecine aujourd’hui. Un jour ou l’autre, quelles que soient les mesures prises, un germe franchira toutes les sécurités mises en place et trouvera son hôte. Le temps qu’un vaccin soit au point, le germe aura muté, rendant le vaccin obsolète. Ce qui crée l’épidémie n’est pas le virus, mais les conditions de sa propagation. La réaction vitale des urbains aborigènes a été de se réfugier à la campagne, diluant ainsi la population française de souche sur tout le territoire. Là est le message fort à faire passer d’un point de vue écologique. La seule manière de prévenir les épidémies est donc de limiter la densité des populations et de tout mettre en œuvre pour favoriser la performance de leur système immunitaire. Aussi, pour un écologue, d’un point de vue purement théorique, la meilleure manière de traiter une épidémie est de ‘laisser-faire, laissez-passer’. L’instinct nous guide… Comme disaient les médecins d’antan: « il faut que la maladie fasse son tour… ».
Alors que le credo des mondialistes est d’abolir toute entrave à la circulation des individus, des capitaux, des connaissances, des marchandises, etc., paradoxalement la panique les gagne quand un virus venu de Chine s’invite ailleurs. Il y a là un paradoxe à interroger. En effet, l’étude des grandes épidémies montre qu’elles sont les éléments décisifs à l’origine de mutations fondamentales dans l’organisation des sociétés humaines.
La variole fit tomber les civilisations sud-américaines pré-colombiennes. En Europe, la Grande Peste du 14ème siècle fut particulièrement étudiée. Apparue alors que le 13e siècle avait été un âge d’or à l’origine d’une explosion démographique de la population européenne, la peste en aurait éradiqué de 30 à 50 % selon les territoires et engendra une autre manière d’envisager le futur. Au 18ème siècle, les maladies vénériennes décimant la noblesse en France n’assumant plus alors sa fonction sociale favoriseront la Révolution et le triomphe de la Bourgeoisie. Cela aboutira à la société d’aujourd’hui qui objectivement apparaîtra comme un âge d’or pour les historiens de demain.
Des chiffres ont été maintes fois évoqués pour illustrer cela. Depuis la moitié du XXe siècle la population humaine a plus que triplé, la durée de vie a augmenté, la quantité de biens et de services disponibles est infinie, il n’y a plus de famine, les pauvres ont à manger, les mourants survivent grâce à une époustouflante technomédecine, etc. Les mondialistes s’enorgueillissent de ces succès qu’ils s’attribuent. Au passage, ils ont bâti des fortunes leur permettant de contrôler les appareils politiques des États. Or, tout ceci pourrait s’effondrer à cause d’un bricolage de protéines, – les virus -, au même titre qu’une petite bactérie mit à bas 1000 ans de christianisme et provoqua la sécularisation des sociétés européennes.
Les mondialistes qui nous gouvernent ne craignent-ils pas in fine que ce virus considéré comme bénin bouleverse une organisation politique dont ils tirent un profit exorbitant ?
Malgré le stress entretenu par la Dominance, forcément acquise au mondialisme, le bilan létal du coronavirus reste objectivement faible. En outre, avec quelques notions de statistique et de métrologie, on conclut vite que cela est loin d‘être simple d’identifier incontestablement les causes réelles ou supposées de décès. Le climat anxiogène actuel ne favorise pas le recul nécessaire pour évaluer la situation et mesurer les enjeux. Pour le moment, la frontière, – pas simplement politique-, retrouve grâce auprès de tous. Le confinement est une frontière… Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à prendre acte de la réaction négative des ruraux lorsqu’ils virent déferler les urbains dans leurs résidences secondaires.
Voilà qui inquiète les mondialistes confrontés à des réactions fragilisant les fondements de leur pouvoir et de leur prospérité. En, effet, au même titre qu’un organisme, quel qu’il soit, existe à partir d’une frontière nette avec ce qui n’est pas lui, – l’Être est toujours consubstantiel à un Milieu, mais séparé -, la réaction primitive face à une épidémie est de se barricader, d’où les mesures de confinement prescrites par nos pouvoirs mondialistes, mais aussi de s’isoler des foyers viraux, donc des trois catégories sus-mentionnées.
Même au cœur de la Dominance, des personnalités ont alerté sur les limites d’une économie mondialisée quand des évènements inquiétants survenaient. Ainsi les Français ont découvert à cette occasion que de nombreux médicaments et objets essentiels n’étaient plus fabriqués chez nous et donc impossible à utiliser, les pays de fabrication les gardant pour eux.
Il est préférable d’être blanc, jeune et bien portant
Toujours est-il que les mesures prises bouleversent toute l’économie du risque. Objectivement, le cœur de la société française, – c’est à dire des individus francophones viables de race blanche engendrés par ce territoire – est à l’abri de COVID19 ou d’un autre virus. C’est vrai qu’en Europe, il est préférable d’être blanc, jeune et bien portant. En matière d’épidémie, c’est d’autant plus vrai. COVID19 a touché des personnes malades, âgées, allogènes. Pourtant, l’impact économique des mesures prises dans une société ayant fait de l’argent l’alpha et l’oméga de nos pratiques sociales défie toutes les analyses coûts-avantages ou coût du mort évité au fondement de l’analyse économique du traitement des risques. Espérons que dans un avenir proche des économistes indépendants chiffreront exactement ce que cela a coûté et calculeront le coût du mort évité. Cela devrait faire exploser tous les usages en ce domaine… Une certitude s’impose toutefois. Il est nécessaire encore une fois de faire tourner la planche à billets ou de s’endetter pour sauver des entreprises condamnées par l’arrêt de leurs activités. Cela n’a toutefois pas empêché la mondialisation de fonctionner. Ainsi, le matin du 22 mai 2020, des poires venues d’Afrique du Sud étaient à la vente dans un magasin de la grande distribution. Or, sauf contre-information, on cultive beaucoup de poires en Europe, mais c’est vrai qu’il faut attendre l’automne pour les savourer ! Cependant, pourquoi fragiliser l’économie indigène par des mesures de confinement et laisser des poires venir du Sud de l’autre hémisphère ? Au nom de l’Éducation nationale, la volonté du ministre a été ouvertement de sauver ‘Mamadou SEGPA’, lui aussi produit de la mondialisation, disparu dans les jungles urbaines. On pourrait multiplier les situations où tout a été fait pour sauver la Mondialisation. La Bourse en aurait pris acte en survalorisant les entreprises en profitant le plus.
Il n’est pas possible de répondre aux interrogations suscitées par COVID19 sans envisager que tout a été fait pour préserver la Mondialisation d’un rejet des populations aborigènes, – de toutes les populations aborigènes de l’anthroposphère -, que cette crise aurait pu créer. C’est la mutation redoutée par les globalistes.
Frédéric Malaval
22/08/2020
Frédéric Malaval est un contributeur régulier de Polémia. Docteur en Sciences de l’environnement, philosophe, essayiste, il est l'auteur d'une vingtaine de livres portant sur l'écologie, les écosystèmes et l'environnement dans nos pratiques sociales. Il intervient dans l’enseignement supérieur depuis 1995 en France, en Russie et au Canada.
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