Par Frédéric Malaval, essayiste, auteur de Vers l’EcoHumanisme ♦ La crise du Covid-19 est loin d’être terminée. L’épidémie s’étend dans le monde entier et les conséquences directes et indirectes seront nombreuses en Europe dans les mois à venir. Mais il est déjà possible de tirer des enseignements de cette grande crise sanitaire. Dans une série de textes, Frédéric Malaval analyse la situation avec un regard écologique. Voici le premier texte de cette série.
Polémia
Les virus participent à l’hygiène des populations de la biosphère, garantissant ainsi leur viabilité. Aborder la question des épidémies à travers le prisme de l’Écologie aboutit à cette conclusion : les virus sont utiles à l’Humanité.
Introduction : penser le virus autrement !
Le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, eut recours à la jolie expression « ceinture et bretelles » pour qualifier l’attitude des experts sollicités pour donner un avis sur les événements Covid-19. Cette litote résumait leur prudence. Effectivement, dans le contexte actuel, il est plus que délicat d’émettre un avis. On entend le tout et son contraire à l’origine d’une défiance à l’égard des sachants. Par ricochet, les politiciens en charge de cette situation subissent la même opprobre. L’affaire des masques fut exemplaire : inutiles hier, indispensables aujourd’hui ! Force est d’admettre cependant que ce flou général est la conséquence de la nature des virus. Quelques lignes sur leur éthologie permettra de comprendre que jamais quiconque ne détiendra une vérité absolue sur leurs particularismes.
Une approche écologique reconnaît toutefois que ce sont des organismes fondamentaux pour l’hygiène et la viabilité de toutes les populations de la biosphère ; des bactéries à Homo Sapiens. Cette fonction est d’autant plus importante pour les humains qu’ils se sont mis à l’abri d’autres modalités de régulation en cours dans le monde naturel. Comprendre le rôle fondamental des virus impose donc de rompre avec le paradigme de la Modernité à l’origine de notre conception des épidémies et de la manière de les traiter.
En sortant de ce cadre, l’épidémie apparaît alors comme un facteur favorisant de meilleures pratiques biosociales plus adaptées aux déterminismes écosystémiques en cours. Porter un regard écologique sur le monde des virus incite à les envisager autrement que comme une engeance à éradiquer.
Par précaution, les lecteurs sensibles sont invités à ne pas lire ces lignes. Parmi eux, les émotifs comme cette actrice US insultant Donald Trump car elle avait perdu son grand-père de 90 ans, mort du Covid-19 peu après que le président des USA eut dit que nous étions confrontés à une grippette. Or, chaque hiver la grippe, – Covid19 ou autre -, ramène auprès de leur créateur pléthore de vieillards. C’est ainsi. On demandera aussi aux bien-pensants de détourner leur regard. Analyser la démographie humaine avec les outils de l’Écologie, et particulièrement ceux de la Dynamique des populations, les heurtera. En outre, convaincus que la vie humaine n’a pas de prix, ils pourraient être choqués qu’une épidémie puisse être envisagée à travers des approches fondées sur le prix de la vie humaine. Or, elle en a un. On le calcule très facilement. Et ce n’est pas le même selon les individus.
L’approche développée par ces lignes est résolument écologiste, donc bioconservatrice, avec en résumé que les virus sont indispensables à une bonne hygiène des populations en limitant leur taille à des seuils écologiquement viables et en écartant les individus immunodépressifs. Ces propos sont inadmissibles, n’est-ce pas ! L’auteur présente ses excuses par avance aux personnes outrées. Cependant, il assume de les écrire car il est convaincu que des moments difficiles, mais passionnants, attendent les générations suivantes si rien ne change.
Les épidémies provoquent le changement radical des sociétés engagées dans des impasses. Là est le fond de la pensée écologiste au regard de l’Histoire. Les mots-clé pour engager ce changement sont : décroissance, maîtrise démographique, remigration, identité, localisme, naturalisme, etc. En résumé, s’opposer au transhumanisme et au mondialisme est l’issue pour contenir les épidémies. Renouer avec les déterminismes naturels est la solution tout en admettant la singularité humaine. L’EcoHumanisme réalise cette synthèse.
Notre monde actuel réunit objectivement les signes avant-coureurs de la catastrophe salutaire, mais le prix à payer risque d’être très élevé. Or, il est encore possible de changer de cap sans trop de dommages. C’est l’objet de cette série « Un regard écologique sur le Covid-19 » de proposer de nouvelles perspectives.
Voici la liste des textes qui seront publiés prochainement :
Introduction – Penser le virus autrement !
1/ La crise Covid-19
2/ Virologie et incertitude
3/ Fonction écologique des virus
4/ Quel paradigme pour penser le virus ?
5/ Quelle posture face à aux épidémies ?
Conclusion – Et pour demain !
Frédéric Malaval
22/06/2020
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Domaine public