Les médias se sont gargarisés du rebond automobile en France avec +8,9% en mars. En réalité, il s’agit d’une illusion, le marché automobile français étant désormais analogue à celui d’un pays pauvre.
55% des voitures immatriculées au premier trimestre étaient des «petits »modèles d’entrée de gamme, contre une moyenne de 43% en Europe occidentale. Cette part ne cesse de croître : 51% en 2012 et 52% en 2013. Toutes les autres catégories chutent. Les « compactes » (Méganes, 308) ne représentent plus que 30% au total. Les « familiales » pèsent seulement 12% contre 13% en 2013 et 16% en Europe occidentale.
Enfin le « haut de gamme » ne pèse que 4% contre 5% en 2012 et 11% en moyenne en Europe occidentale. La gamme « moyenne supérieure » a pratiquement disparu chez Renault, où elle représente moins de 1% des ventes totales (Laguna) contre 10% il y a 10 ans. Les limousines « haut de gamme » ont pratiquement disparu chez tous les constructeurs français et il n’existe plus de producteurs de 4X4 « haut de gamme ».
Cette orientation vers le bas est catastrophique : les modèles « entrée de gamme » sont difficiles à exporter sauf les Dacia (produites en Roumanie et au Maroc) : ils sont trop chers pour les BRIC (Inde, Brésil) et invendables en Russie, Chine, Asie du Sud-Est et en Amérique du Nord.
Source : Faits & Documents, 15 avril – 15 mai 2014