« Je suis ici comme à la maison, comme en famille. »
Si l’on devait créer un « Prix de la naïveté électorale et de l’Alzheimer en politique », l’électeur UMP mériterait sans aucun doute de se voir attribuer la Médaille d’Or. En effet, dans un article publié le 22 octobre sur le site du Figaro, relatant la visite de Nicolas Sarkozy dans son fief des Alpes-Maritimes où il se sent « comme à la maison, comme en famille », on peut lire ceci :
« Pour rassembler le plus largement possible, notamment dans ces terres où l’électeur de l’UMP peut être tenté par le vote FN, Sarkozy consacre aussi une large part de son intervention à l’immigration. « L’immigration ne doit pas être un sujet tabou, mais un sujet majeur, car elle menace notre façon de vivre », estime-t-il. « Les Français veulent rester en France, que la France ne ressemble pas à un autre pays. Nous voulons bien accueillir les autres, mais nous ne voulons pas changer notre pays », ajoute-t-il, suscitant de larges applaudissements. « Nos valeurs doivent être défendues face à un islamisme fanatisé qui rêve de semer la terreur en Occident », lance-t-il encore.
Outre la réforme de l’Espace Schengen, qu’il veut voir doter d’un « gouvernement », Sarkozy entend réformer les allocations et les aides aux immigrés. « Nous ne pouvons plus nous permettre le luxe de verser des allocations aux personnes présentes sur notre sol illégalement », estime-t-il. Quant à l’Aide médicale d’État, elle serait remise en cause au nom du « scandale » que constitue à ses yeux « le tourisme médical sous prétexte d’urgence ». Des thèmes qu’il devrait à nouveau développer mercredi soir à Toulon et la semaine prochaine à Marseille. Ce programme objectivement bien alléchant semble avoir déchaîné l’enthousiasme des 3000 personnes venues l’écouter à l’Acropolis de Nice.
Pourtant, comment oublier que durant les années où il occupait le fauteuil de la place Beauvau, puis durant son quinquennat à l’Élysée, l’immigration légale et clandestine a continué d’augmenter, en dépit des gesticulations verbales (la « karchérisation ») et des petites phrases destinées à la « com’ » jamais traduites en mesures concrètes (« Il n’y aura plus de zones de non-droit ») ?
Comment croire à ses rodomontades sur la défense de nos valeurs face à l’islamisme fanatisé, alors qu’il a créé le « Conseil français du culte musulman » et que la créature a échappé à son maître, comme le raconte de façon très circonstanciée Éric Zemmour dans l’un des chapitres de son Suicide français ?
Il faut aussi avoir la mémoire très courte pour ne pas se souvenir du discours prononcé devant les élèves de l’Ecole polytechnique, où il prônait la diversité et le métissage, déclarant, sous forme de menace à peine voilée, que ceux qui s’opposeraient à une telle « évolution » seraient invités à rentrer dans le rang.
Alors, lorsque Nicolas Sarkozy a affirmé à Nice que « Les Français veulent rester en France » et que « nous ne voulons pas changer notre pays », il y a fort à parier que son nez, tel celui de Pinocchio lorsqu’il mentait, s’est allongé !
Bernard Mazin
22/10/ 2014
Source : Le Figaro, Sarkozy de retour dans un de ses fiefs