Alors que les négociations ont lieu à Minsk entre Allemands, Ukrainiens, Russes et Français, pour tenter de trouver une issue pacifique au sort du Donbass, il est intéressant de s’arrêter sur le traitement de la Russie par nos médias.
Dans ce domaine, comme dans d’autres, l’objectivité n’est pas l’apanage de nos journalistes.
Ces dernières semaines ont été marquées par une multiplication d’articles qui de la traditionnelle critique de l’autoritarisme de l’ogre russe vire carrément à la campagne russophobe.
Après la vague d’émois fabriquée sur le sort des militantes anarchistes des Pussy Riots, ou le sort des homosexuels en Russie, les médias occidentaux ont repris sans sourciller un obscur rapport datant de plusieurs années d’un non moins obscur employé du Pentagone. Ce dernier s’appuyant sur des interprétations de vidéos entend prouver que l’agressivité du président russe s’explique, car il souffre d’une forme d’autisme, le syndrome d’Asperger !
On croit revoir la psychiatrisation de l’adversaire par les bolchéviques du XXe siècle !
Qu’importe si la mise au ban de la Russie a déjà couté plus de 21 milliards d’euros à l’Europe, il faut suivre les recommandations états‑uniennes.
Attisant les braises, le congrès américain discute de l’alourdissement des sanctions contre la Russie, ou de la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine.
Des militaires américains encadrent sur le terrain les militaires ukrainiens, mais nos journalistes font des gorges chaudes sur d’éventuelles unités russes stationnant près de la frontière.
La liberté des peuples à écrire son avenir avait un sens au Kosovo mais pas en Crimée et encore moins au Donbass
Pour justifier le renforcement de l’OTAN vers l’est de l’Europe, l’ex‑secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen vient même d’affirmer que les ambitions de Vladimir Poutine vont au‑delà de l’Ukraine et qu’il pourrait attaquer un État balte.
En réalité, agitant un chiffon rouge, les Américains consolident une vassalisation européenne ; vassalisation que le fédéralisme a contribué à créer. Et pendant ce temps‑là, la guerre est à trois heures de vol de Paris, mais chut… l’Union européenne, c’est la paix qu’on vous dit !
Source : Bulletin de réinformation, Radio Courtoisie, 12/02/2015