Richard Descoings, défunt directeur ou plutôt dictateur de Sciences Po disparu en 2012 dans des circonstances très louches, avait un slogan : « Pour être innovant, il faut être déviant. » Il faut aussi disposer de très solides relations, ce dont ce fleuron de la mouvance homosexuelle française ne manquait pas, aux plus hauts échelons d’un État totalement subverti et perverti.
« Devant de tels excès, le professeur Jean Leca, spécialiste de philosophie politique, prédit : “C’est un satrape, il terminera mal !” »
Alors que les Irlandais naguère si catholiques viennent par voie de référendum et par 62% des voix d’autoriser les individus de même sexe à contracter « mariage » et que les pays réfractaires sont sommés de suivre cet exemple, Richie, le livre consacré par Raphaëlle Bacqué, journaliste au Monde, au feu directeur de Sciences Po Richard Descoings donne une idée de la puissance du lobby homosexualiste.
Son influence politique et médiatique, sans commune mesure avec le nombre de ses membres très minoritaires dans la société européenne (ou, plus généralement, dans les sociétés occidentales qui se plient néanmoins à leurs oukases), résulte néanmoins d’une solidarité active et même activiste, quel que soit le domaine où elle s’exerce : culturel, bien sûr, mais aussi économique, industriel, bancaire, judiciaire, industriel, voire institutionnel.
« Je n’ai rien contre les homosexuels en particulier, sauf quand ils chassent en meute », disait récemment Jean-Marie Le Pen dont ce nouveau « dérapage » a outragé les beaux esprits ; force est cependant de constater que l’itinéraire de Descoings et le réseau sur lequel il s’est appuyé toute sa courte vie (1958-2012) donnent raison au cofondateur et président honoraire du Front national.
« Le Conseil d’État, c’est un mi-temps »
Rien ne prédisposait le jeune Richard à devenir l’une des gloires de la République. Trois fois recalé à l’ENA dont, en cachant son jeu, il sortit pourtant dans un rang excellent, il atterrit au Conseil d’État – surnommé le « Conseil des tatas » alors que les Affaires étrangères sont pour les initiés le « Gay d’Orsay », nous dit Mme Bacqué – où il s’ennuie ferme. Déjà adepte de « sabbats échevelés » à l’issue desquels il a perdu pas mal de proches emportés par le sida, il se consacre corps et âme à l’association Aides, convenant volontiers que, pour lui, « le Conseil d’État, c’est un mi-temps » – ce que les contribuables seront ravis d’apprendre. Mais c’est aussi le lieu où il a rencontré son grand amour Guillaume Pépy avec lequel il emménage dans un appartement proche de la Madeleine, où le couple reçoit pour des fêtes mémorables tout le gratin de la Haute Administration homosexuelle : idéal pour se constituer un fabuleux carnet d’adresses, dont tous deux useront et abuseront.
En 1991, Descoings entre au cabinet de Michel Charasse, ministre délégué au Budget, puis, au printemps 1992, il est chargé de mission dans le cabinet de Jack Lang au ministère de l’Éducation nationale et de la Culture, tandis que Pépy, passé lui aussi par le cabinet de Charasse, devient directeur de cabinet du ministre de la Fonction publique Michel Durafour puis du ministre du Travail Martine Aubry ; après l’élection de Jacques Chirac en 1995, Pépy sera nommé à la direction générale adjointe du groupe Sofres puis à divers postes d’envergure à la SNCF ; en février 2008, Nicolas Sarkozy lui confiera la présidence pour un mandat de cinq ans renouvelé en 2013 par François Hollande malgré de sérieux échecs.
« Orgies d’alcool »… et de gitons
Côté progression météorique, Descoings n’est pas en reste : membre du conseil de direction puis directeur adjoint de l’Institut d’études politiques de Paris, il en décroche la direction en 1996 grâce à des amis bien placés comme Bernard Stirn (1) et Olivier Schrameck (2). Ayant ouvert la prestigieuse école à des Jeunes de banlieues après qu’un autre de ses proches, le politologue Dominique Reynié (fervent défenseur du « mariage pour tous » et aujourd’hui candidat UMP-UDI pour les régionales dans le Grand Centre) lui eut reproché le manque de « diversité » rue Saint-Guillaume, il est tellement en vue que, dans sa politique d’« ouverture », Nicolas Sarkozy envisage un moment d’en faire son ministre de l’Éducation nationale… avant d’y renoncer, par crainte du scandale.
En effet, les hautes responsabilités de celui que ses élèves acclament comme « Richie hou Akbar ! » ne l’empêchent pas de hanter les plus mauvais lieux, de se livrer à des « orgies d’alcool » et de subvertir ses étudiants : non content d’ériger Sciences Po en sérail (il a nommé maître de conférences et membre du conseil de direction de l’Institut son affidé Emmanuel Goldstein, ancien président de l’Association des étudiants gays de France et d’autre part managing director de la banque Morgan Stanley, qui « organise des fêtes où se retrouvent tous les homosexuels influents qui forment leur cercle commun »), il s’acharne à « déniaiser les garçons qui l’entourent ». Si bien, écrit sa biographe pourtant en totale empathie avec son sujet, que « les jeunes chargés de mission du directeur ont hérité d’un surnom glaçant : “les gitons” ». A quoi il réplique : « Pour être innovant, il faut être déviant ! »
Mort d’un satrape
Devant de tels excès, le professeur Jean Leca, spécialiste de philosophie politique, prédit : « C’est un satrape, il terminera mal ! »
La prophétie se réalisera le 3 avril 2012. Malgré son mariage en 2004 avec la volcanique Tchèque (et chiraquienne) Nadia Marik, Richie s’abandonne de plus en plus à ses vieux démons. Il recrute en masse des escort-boys interlopes ; on le retrouve ivre-mort et quasiment nu dans des caniveaux. Un symposium sur l’éducation organisé par l’ONU l’attend à New York : il n’y assistera jamais. Les voisins entendront du bruit quand Descoings ouvre « sa porte pour faire sortir ses visiteurs de la nuit » et on le retrouvera « étendu nu sur son lit. Sans aucune trace de coups. Mort ». Aussitôt informé, le fidèle Pépy sanglotera : « On l’a tué ! On l’a tué ! » Pourtant, personne parmi ses amis, dont Laurent Wauquiez, alors ministre des Universités, « n’imagine un assassinat mais tous craignent le fracas d’une soirée inavouable ». Plein de tact, le certificat de décès fera « officiellement état d’une maladie cardiaque associée à une “hypertension” ».
Le scandale étouffé, trois mille personnes se presseront à ses grandioses funérailles à Saint-Sulpice dont, au premier rang, une demi-douzaines de ministres dont Wauquiez, Valérie Pécresse et Michel Baroin ainsi que « le plus complet assortiment de la nomenklatura française », « les plus grands banquiers et des hauts fonctionnaires en pagaille » cependant que, retenu à l’étranger, Nicolas Sarkozy a téléphoné à la veuve. Célébrant les obsèques, le Père Matthieu Rougé entamera son sermon « en saluant pareillement l’épouse et l’ancien compagnon : “Chère Nadia, cher Guillaume…” ».
Ainsi, dans le total confusionnisme et l’inversion des valeurs qui avaient marqué sa vie s’acheva l’existence d’un déviant revendiqué, d’un pervertisseur enférocé auquel la République avait confié l’élite de sa jeunesse – en le couvrant d’or, par surcroît, puisque, selon la Cour des comptes critiquant l’opacité de la gestion de l’IEP pendant la présidence de Richard Descoings, la rémunération brute annuelle d’icelui s’était élevée à 537.000 euros en 2010.
Au-delà des clivages politiques, quelle preuve plus éclatante de l’efficacité du « réseau » qui nous gouverne et nous asservit, démolit la famille et donc la patrie ?
Camille Galic
26/05/2015
Raphaëlle Bacqué, Richie, Ed. Grasset 2015, 284 pages (sans index).
Notes
- Arrière-petit-neveu d’Alfred Dreyfus, professeur associé à Sciences Po et président de la section du contentieux au Conseil d’État, Bernard Stirn s’est illustré dans cette dernière fonction le 9 janvier 2014 en annulant, en tant que juge des référés, une ordonnance du tribunal administratif de Nantes du même jour qui avait autorisé le spectacle de Dieudonné, Le Mur.
- Petit-neveu d’Abraham Schrameck qui fut ministre de l’Intérieur du Cartel des gauches (et vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en 1940), énarque, conseiller d’État et ancien directeur de cabinet du premier ministre Lionel Jospin, Olivier Schrameck est depuis 2013 président du Conseil supérieur de l’audiovisuel. C’est à ce titre qu’il nomma en mai 2014 à la tête de Radio France Matthieu Gallet, 33 ans seulement, « renversant de beauté » et qui partage ses soirées « entre les dîners mondains et les garçons » (cf. Le Monde du 10/05/2014).
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