Par Pierre Lours, essayiste et romancier, auteur de La Révolte des silencieux ♦ Le revenu universel est un thème en vogue chez les politiciens de gauche. Un phénomène qui amène Pierre Lours à s’interroger sur la notion même de travail.
Polémia
« Le chômage rend libre. »
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Travail aliénateur et libérateur
Aux commencements préhistoriques, le travail était constitué des actions nécessaires à la vie ou à la survie de chacun et du groupe. Chacun était payé de retour par la satisfaction d’une juste et utile tâche accomplie et par l’appréciation des proches. On travaillait pour soi, pour sa famille, pour son clan.
Avec la constitution de sociétés plus larges, avec une hiérarchie plus présente et plus complexe, on ne travaille plus directement pour soi ou ses proches mais pour un employeur qui en retour « paye » le travailleur.
Ainsi l’aliénation dénoncée entre autres par les marxistes apparaît et sera plus ou moins importante en fonction de la valeur morale du patron, des rapports de forces entre l’employé et l’employeur, de la puissance des corporations et des syndicats.
Cette aliénation, c’est le remplacement de sa propre personnalité par un « autre » invasif (une personne, un système, des ordres) qui brouille les liens avec la réalité et crée une sorte de schizophrénie, une parcellisation de la personne, éclatée, perdue.
Échappe à cette logique déconstructrice et oppressante, le travailleur indépendant (qu’il soit artiste, commerçant, médecin…) qui ne dépend que de ses clients.
En général aussi, le sentiment d’être voué à un métier, d’avoir une vocation, rendra libre et épanoui l’être humain au travail, quelques soient les efforts et les difficultés qu’il devra affronter.
Revenu universel : le chômage pour tous ?
Avec la raréfaction du travail, induite par la robotisation et la multiplication des prothèses digitales vendues comme un allègement de la peine – alors qu’elles privent souvent l’humain de son inventivité, de ses talents et de son rôle -, l’invention du revenu universel est présentée comme la fourniture généreuse à tous de quoi vivre sans contrepartie de travail, sans efforts.
En fait, le revenu universel est une aumône permettant de faire végéter, glander, consommer et digérer des individus standardisés, lobotomisés et remplaçables.
Il est destiné à alimenter la machine de la consommation et les profits qui en découlent.
« La Grande Réinitialisation » – Le plaidoyer cynique de Davos pour un monde post-covid
Et comme « qui paye commande », et ce d’autant plus que le payeur n’attend plus rien du payé si ce n’est sa soumission absolue comme un frêle oisillon le bec ouvert (la gueule ouverte !) espérant sa pitance… finies les contestations, les revendications, la Démocratie. Vive le temps de la castration achetée et consentie !
La fin du travail, le chômage pour tous, est une des principales facettes machiavéliques de la recette du « Great Reset »… au bénéfice exclusif de l’oligarchie mondialiste.
Pierre Lours
18/04/2021
Pour aller plus loin : Revenu universel, une dangereuse révolution anthropologique, par Guillaume Travers pour le Centre d’Analyse et de Prospective de l’ISSEP.