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Régions : guerre et « résistance »

Régions : guerre et « résistance »

par | 7 juin 2014 | Politique

Régions : guerre et « résistance »

« Il n’est pas exclu que le projet de réforme territoriale mécontente ceux qu’il intéresse, navre les indifférents et divise tout le monde. »

Le pêle-mêle régional : tout et n’importe quoi ! Après l’annonce de François Hollande, les élus expriment leur colère sur Twitter. Chaque jour, le meilleur (et le pire) du web.

Faire bouger la France n’est pas chose aisée. François Hollande voulait réduire de moitié le nombre de régions de métropole. Sa nouvelle carte de France en comptera 14 au lieu de 22 finalement. Avant que le président ne tranche le cas de la Bretagne et des Pays de la Loire, la pression montait déjà sur Twitter après que Ouest-France révélait une possible fusion Pays de la Loire/Poitou-Charentes, schéma soutenu par Ségolène Royal [peut-on se demander pourquoi ?]. Lundi en fin de journée, Jean-Marc Ayrault montait au créneau sur le réseau social. L’ancien premier ministre et député PS de Loire-Atlantique, lançait : « Pour l’Ouest, l’intérêt des populations est la fusion Pays de la Loire-Bretagne autour des métropoles Nantes et Rennes ». « Où est l’intérêt général ? Mobilisons-nous pour une fusion Pays de la Loire/Bretagne », renchérissait Marie-Françoise Clergeau, députée socialiste de Loire-Atlantique.

Une fois n’est pas coutume, François Fillon se rangeait du côté de l’ancien premier ministre :

« Fusion des Pays de la Loire et Poitou-Charentes : absurde et irréalisable ».

Idem du côté des Verts : « A force de nier les évidences et de refuser les solutions de bon sens comme la réunification de la Bretagne, les élites politico-technocratiques vont encore plus mériter le rejet populaire dont elles sont l’objet », a écrit François de Rugy, député EELV de Nantes.

Finalement, la Bretagne et les Pays de la Loire ne fusionneront avec aucune autre région. Dans la soirée, Hollande a décidé de ne pas trancher, ce que lui reproche souvent l’opposition. Illustration avec Marc Le Fur : sur son blog, le député UMP des Côtes d’Armor a dénoncé le « manque de courage » du président.

« Hollande confirme Vichy qui avait créé, en 1941, la région des Pays de la Loire, isolant ainsi Nantes du reste de la Bretagne ».

Conséquence : la région Poitou-Charentes a été mariée avec les régions Centre et Limousin. Au grand dam de l’ancien ministre et député de la Charente-Maritime Dominique Bussereau. Celui-ci est entré lundi soir en résistance sur Twitter :

« Poitou-Charentes veut s’allier avec l’Aquitaine et c’est Centre et Limousin ! Je refuse ce mariage forcé/Résistance ».

Il dénonce « un arrangement entre copains » : « Poitou-Charentes Centre Limousin : n’importe quoi Non ! Petit arrangement entre 3 copains promotion Voltaire : FH SR MSap ». Le député UDI du Loir-et-Cher Maurice Leroy est sur la même ligne :

« Région Centre + Poitou-Charentes et Limousin = tripatouillage politique ».

Dans le Sud, le conseil régional du Languedoc-Roussillon a eu beau voter à l’unanimité fin mai le lancement d’un manifeste et d’une pétition en ligne sur son site contre la suppression de la région. Peine perdue, Languedoc-Roussillon fusionnera avec Midi-Pyrénées. Déçu, Christian Bourquin, président PS de Languedoc-Roussillon a dénoncé lui aussi « une carte de la France des copains ».

Plus au Nord et à l’Est, le chef de l’État a également fait des mécontents. Des élus picards sont tombés des nues après l’annonce de la fusion des régions Picardie et Champagne-Ardenne. « Les ciseaux de Mr Hollande sont devenus fous ! La Picardie avec Champagne-Ardenne ! Et pourquoi pas la Guadeloupe ? », s’est emporté le maire adjoint de Beauvais et conseiller régional de Picardie Franck Pia. Message retweeté par la maire et sénatrice de Beauvais Caroline Cayeux. Dans la région voisine, c’est l’ancien ministre Luc Chatel qui s’est indigné mardi matin sur Twitter : « l’association de deux malades ne fait pas un bien portant ». « Quoi de commun entre la baie de Somme et le plateau de Langres ? La logique pour Champagne-Ardenne, c’est le grand Est ! » a ajouté le député UMP de Haute-Marne. Il en est un qui n’est pas contre. Eric Loiselet, conseiller régional EELV de Champagne-Ardenne, a fait remarquer que « Champagne Ardenne + Picardie : 1ère région éolienne terrestre de France : c’est déjà ça ! vive le vent ! ».

En résumé, « il n’est pas exclu que le projet de réforme territoriale mécontente ceux qu’il intéresse, navre les indifférents et divise tout le monde », a conclu le député PS du Finistère, Richard Ferrand. (6Medias)

6Medias
03/06/2014

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