« On peut définir scientifiquement des races dans l’espèce humaine. »
La Recherche (2004)
L’origine de l’Homme ou des humains – Envisager la nature et les conséquences du métissage est largement déterminé de nos conceptions de… comment dire ? On verra après… Pour cela référons-nous à de grands auteurs ayant contribué à cette réflexion. Ainsi, la doxa occidentale établit qu’il n’y a pas des hommes sur terre, mais que « Tous les hommes sont l’Homme », pour plagier Victor Hugo. La conséquence la plus manifeste issue de cette profession de foi est que les races n’existeraient pas et que l’Homme est régi par des règles s’imposant à tous comme la Règle d’Or ou éthique de réciprocité, par exemple. Celle-ci énonce : « Traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ».
Approches monogéniste et polygéniste
Pour les Modernes, cette règle morale fonde toutes les grandes religions et cultures démontrant, s’il en est, l’unicité du genre humain. Elle s’oppose en cela aux approches relativistes observant que chaque pratique dépend des circonstances dans lesquelles elle s’inscrit.
Au contraire, d’autres auteurs louent la grande diversité humaine niée par les biologistes monogénistes. Ainsi, Joseph de Maistre affirmait-il dans Considérations sur la France (1796), alors que la Révolution française était soutenue par l’idée d’Homme :
« Il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu dans ma vie des Français, des Italiens, des Russes ; je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être persan ; mais quant à l’homme je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe c’est bien à mon insu. »
Les savants se disputent encore sur cette alternative. Elle oppose les monogénistes aux polygénistes :
- La thèse monogéniste domine dans nos contrées. Elle postule à une origine commune des humains, malgré leur diversité, justifiant le concept d’Homme. Selon la théorie Out of Africa, nous serions tous les descendants d’un ancêtre commun apparu en Afrique. De nombreux travaux en génétique ou en linguistique établiraient une origine commune à l’ensemble des populations humaines. Au contraire, l’approche polygéniste établit que les origines des différents types d’hommes sont diverses et sans liens entre elles. Il s’agirait d’une convergence écologique où deux lignées distinctes subissant les mêmes pressions écologiques engendrent des formes et comportements similaires. Les humains seraient apparus en plusieurs points du globe, à partir d’ancêtres différents, impliquant des différences biologiques importantes entre les races.
- L’approche polygéniste a aujourd’hui les faveurs des savants asiatiques, car l’étude des fossiles en Chine, par exemple, montre un enchaînement stratifié de différents types d’hominidés sur un même territoire. Le type chinois d’aujourd’hui n’est donc, pour eux, pas la conséquence de migrations ou de métissages, mais la manifestation d’un lignage remontant dans la nuit des temps. Chez nous, des émissions scientifiques diffusées sur Arte, pourtant peu suspectable de suprémacisme aryen, corroborent l’approche polygéniste sans toutefois dénier une conception monogéniste de l’Homme.
Qui a raison ? Laissons les savants spéculer
Le magazine La Recherche, lui aussi peu suspectable de suprémacisme aryen, affirmait toutefois dans son numéro de juillet 2004 :
« Contrairement à l’idée défendue depuis le milieu du XXe siècle, on peut définir scientifiquement des races dans l’espèce humaine. La connaissance du génome humain permet, en effet, de regrouper les personnes selon les zones géographiques d’où elles sont issues. »
Pour un écologue, en revanche, il ne fait pas de doute que les types humains sont la conséquence d’interactions avec des déterminismes écosystémiques dont la diversité n’est nullement contestée. Ainsi, l’ensoleillement et le climat plus généralement sont à l’origine de peaux de natures diverses. Comme cela est affirmé depuis plus de vingt ans, maintenant, les races sont donc des réalités éligibles pas seulement au sens commun, mais aussi à la science. Un Asiatique ne s’offusque pas d’être différent d’un Européen. Ainsi, un médecin asiatique m’affirma-t-il en son temps que la température basale des Asiatiques était plus basse que celle des Européens, donc entre des Jaunes et des Blancs. Je pensai(s) le contraire. À vérifier… Mais ce propos chez une personne cultivée issue d’une des contrées les plus civilisées du monde est révélateur du racialisme prévalant dans d’autres cultures.
Ces controverses obligent les savants à envisager d’autres catégories pour penser les phénomènes vivants, imposant de subsumer, voire d’éliminer, la notion d’espèce à l’origine de la négation des races à envisager désormais comme la manifestation d’une adaptation à un espace écologique singulier selon les principes de fonctionnement des écosystèmes. Que ce soit l’Homme de Victor Hugo ou les Français et les Persans de Joseph de Maistre, difficile, sous ces nouveaux éclairages, de nous définir. Est-ce nécessaire, d’ailleurs ? L’Homme et les humains coexistent dans un ensemble appelé « la Vie » envisagé comme un tout associant des virus et des lapins, des ormes et des hommes. C’est dans ce contexte que doit être envisagée la question du métissage.
Frédéric Villaret
06/12/2016
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