Par Jean-Yves Le Gallou ♦ La révolte contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron fait la Une de tous les médias. Jean-Yves Le Gallou nous livre quelques éléments d’analyse sur cette réforme qui fait couler beaucoup d’encre et qui fait sortir dans la rue de nombreux Français.
Polémia
Une réforme égalitaire utopique ?
1- Il y a une chose simple à comprendre sur les retraites : ce sont les conséquences de l’allongement de la vie qui peuvent conduire à retarder l’âge de la retraite. D’autant que l’espérance de vie en bonne santé augmente aussi fortement et que la pénibilité des métiers diminue. Reste que différer l’âge du départ à la retraite n’est pas évident à faire accepter quand le taux de chômage est élevé.
2- Notons toutefois que l’axe principal de la réforme Macron n’est pas celui-là. C’est la création d’un régime de retraite universel, fusionnant les 42 régimes spéciaux issus de l’histoire.
Cela revient à attaquer de front 42 traditions corporatistes, pas toutes forcément illégitimes, bien au contraire, même si électriciens et agents de transports ont usé et abusé de leur capacité de nuisance. Reste que des traditions, des héritages, des cultures d’entreprise sont des particularités qu’on ne raye pas d’un trait.
3- D’autant plus que le sens du commun se perd. La fierté nationale est dénigrée et les joyaux industriels (Alstom, Latécoère et d’autres) sont bradés les uns après les autres à des intérêts étrangers. Le sens du commun se perd aussi à l’intérieur des frontières, dans un cadre de plus en plus multiculturaliste où le « vivre ensemble » a laissé la place à un « côte à côte » de moins en moins pacifique.
4- Au fond d’ailleurs, derrière la réforme égalitaire, pour ne pas dire égalitariste, de Macron, il y a l’objectif implicite de diviser un peu plus la société française en jouant des ressorts du ressentiment et de la jalousie. Il s’agit d’opposer agents du public et agents du privé pour dévier leur colère des abus de la superclasse mondiale dont Macron est l’incarnation. Et pour mieux occulter une immigration de masse de plus en plus déstabilisante en termes culturels mais aussi économiques : Les postiers ne sont plus en grève, alléluia !, mais Colissimo et Chronopost emploient des clandestins…
5- Pourtant, si on laisse de côté les statuts des agents de la SNCF, de la RATP, de la Banque de France et de l’Opéra de Paris, faciles à dénoncer, on s’aperçoit vite que les situations dans la fonction publique ne doivent pas être si enviables que cela : la preuve c’est l’immense difficulté à y recruter.
- L’armée peine à trouver des soldats, est-ce le moment d’abandonner le statut militaire ? Va-t-ton privatiser l’armée ? Non, apparemment, les statuts des militaires et des gendarmes ne semblent pas – pas encore en tout cas – menacés.
- Les gendarmes ont d’ailleurs obtenu des garanties, ce qui suscite évidemment des revendications de la part des syndicats de police. Qui entendent recueillir le fruit d’une année d’effort où le gouvernement les a utilisés, sans vergogne, comme milice du régime.
- À partir de là, le château de cartes s’effondre : déjà les enseignants se sont vus promettre des augmentations. Qui ne suffiront pas à trouver suffisamment de jeunes professeurs, tant la crainte d’être livrés pendant les cinq premières années de leur carrière aux « sauvageons » des ZEP est dissuasive.
- Le même raisonnement peut être tenu pour la fonction publique hospitalière…
La réforme Macron si elle se fait devra donc s’accompagner du traitement d’une multitude de cas particuliers qui ruinera son universalité.
Macron, fossoyeur de la France au service de tous les lobbies ?
6- Reste que, dans l’esprit des Français, le système des retraites sera fragilisé.
Une aubaine pour les compagnies d’assurances et les mutuelles qui proposeront des produits complémentaires.
Cela tombe bien, Delevoye, « le commissaire » aux retraites, est un VRP/VIP des compagnies d’assurances, à qui il a dispensé de coûteux conseils sur le thème de… l’humanisme.
7- Le conflit d’intérêts de Delevoye, c’est la bavure de trop de la part d’un pouvoir qui dresse les Français les uns contre les autres pour mieux faire valoir les intérêts des lobbies qu’il défend : lobbies idéologiques (maçonniques, « humanistes » dirait Delevoye, immigrationnistes, « antiracistes », homosexualistes), lobbies financiers (assurances, mutuelles, pharmacie, banques d’affaires…) lobbies étrangers (l’État profond américain qui rafle les fleurons stratégiques français).
8- La réforme Macron des retraites a du plomb dans l’aile. Il n’en sortira pas grand choses. Sinon des Français plus divisés et un déficit budgétaire creusé. Macron poursuit son œuvre de fossoyeur de la France.
Jean-Yves Le Gallou
11/12/2019
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