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Ras-le-bol des commémorations pleurnichardes !

Ras-le-bol des commémorations pleurnichardes !

par | 18 novembre 2014 | Société

Ras-le-bol des commémorations pleurnichardes !

La France commémore. Elle commémore tout, enfin presque : la chute de Dien Bien Phu, le Débarquement de Normandie de 1944, la Guerre de 1914-1918 ou la chute du Mur de Berlin – sans parler, bien sûr, des innombrables commémorations relatives à la seconde guerre mondiale et aux persécutions antisémites auxquelles nous sommes périodiquement conviés, sinon convoqués. Comme l’histoire de notre vieux pays est riche en événements, il y a toujours un bon motif pour commémorer quelque chose.
La France commémore. Comme une vieille cocotte qui regarde avec nostalgie les photos jaunies de sa jeunesse perdue.

Les hommes de pouvoir aiment les commémorations

Car les hommes de pouvoir aiment beaucoup les commémorations. Elles leur donnent la dimension historique qui leur fait aujourd’hui gravement défaut.

Ils aiment faire de beaux discours sur la « mémoire » devant des auditoires acquis d’avance, car souvent composés de personnes âgées un peu sourdes – ce qui change agréablement les politiciens de leur réalité quotidienne.

François Hollande, le président à 13% d’opinions favorables dans les sondages, se fend ainsi d’un message « d’espérance » à Notre-Dame-de-Lorette : « Peuples, soyez unis ; hommes, soyons humains ». C’est beau, c’est grand et c’est surtout d’une extrême originalité.

La pénible commémoration de la Guerre de 1914

La façon dont on commémore aujourd’hui la Grande Guerre mérite en effet qu’on s’y arrête.

Car cette commémoration qui n’en finit pas ressemble de plus en plus à un calvaire que nous impose l’oligarchie.

On n’a pas l’impression, en effet, au vu de l’accumulation des manifestations et publications en tout genre, de commémorer une victoire – notre victoire chèrement acquise – sur les « Boches », comme on disait alors.

Non : ce serait évidemment tout à fait politiquement incorrect, surtout quand on va quémander auprès de la chancelière allemande un peu de relâchement des disciplines budgétaires.

Donc on commémore non pas la victoire mais… la paix entre les peuples au nom des sacrifices de la « der des ders » sur fond de repentance française. Kolossale finesse.

Mais il y a un problème : comment commémorer la Grande Guerre sans aborder la question du patriotisme, ce truc réac honni par l’oligarchie ?

On nous a donc concocté une commémoration risible, pleurnicharde et cosmopolite.

La commémoration risible

Risibles ces individus bedonnants, attifés comme nos Poilus, que l’on voit plastronner dans certaines manifestations : car la guerre n’est pas une « reconstitution », un « re-actment », comme disent les Anglo-Saxons à qui on a emprunté cette mode ridicule ; des individus qui au demeurant ne resteraient pas une journée dans une tranchée car ils seraient certainement « stressés », les pauvres. Sans portable ni Coca, vous pensez !

Risible aussi, pour ne pas dire plus, l’exhortation du président de la République, dans le quotidien La Voix du Nord du 10 novembre : « Nous devons être les soldats de la préservation de la planète, la paix est aussi à ce prix » ! Une exhortation en marge des cérémonies du 11 novembre, comme le dit si bien le quotidien : une exhortation déplacée donc.

Risibles également ces ministres qui s’efforcent d’assimiler la mobilisation générale pour la Grande Guerre et la nécessaire « union nationale » autour de Flamby pour sauver nos emplois.

La commémoration pleurnicharde

Commémoration pleurnicharde ensuite, parce qu’on nous répète, comme si on l’ignorait, que la guerre n’est pas fun.

Mais l’oligarchie ne connaît pas bien l’histoire de notre peuple et des sacrifices qu’il a constamment consentis dans son passé pour rester libre et donc souverain. Elle croit donc nécessaire de le lui rappeler, elle qui n’a jamais connu la guerre, ses drames et ses privations.

Mais, au fait, si la guerre n’est pas fun, pourquoi notre « chef de guerre » à l’Elysée rêvait-il d’en découdre avec les Syriens comme son prédécesseur voulait régler son compte à Kadhafi, tout en réduisant en permanence le budget de nos armées ?

Commémoration pleurnicharde, aussi, parce qu’on s’est mis dans la tête de célébrer les fusillés de 1917 dont on a quand même un peu de mal à apprécier l’apport. Les millions de Français qui ont fait leur devoir avec courage et discipline apprécieront. Mais il est vrai que ce qui compte pour l’oligarchie ce sont toujours les infimes minorités, pas la majorité, surtout si celle-ci est franchouillarde, donc ringarde.

La commémoration cosmopolite

Commémoration cosmopolite enfin, parce qu’on profite lâchement de la Grande Guerre pour nous infliger sur l’air des lampions la vulgate des eurocrates : « l’Europe c’est la paix » alors que sans diplomatie, sans défense et sans frontières l’Union européenne n’y est absolument pour rien. Belle paix européenne, en outre, sur fond d’explosion de la délinquance et du djihadisme et qui est en train, au surplus, de nous faire perdre la guerre économique mondiale !

On n’oublie pas, bien sûr, d’insister lourdement aussi sur l’apport – évidemment estimable – des combattants issus de nos colonies… au point qu’on finirait par se demander pourquoi il y a tellement de noms sur les monuments aux morts de nos villes et de nos villages. Sans doute des supplétifs des tirailleurs sénégalais venus nous libérer ?

La commémoration sénile

La France qui tombe a la commémoration facile mais sénile.

La France de Mitterrand commémorait la Révolution française mais façon Jean-Paul Goude, donc avec beaucoup de Blacks : une façon de confondre universalisme et cosmopolitisme. Mais on pouvait encore rêver, surtout quand Tonton tenait la mimine d’Helmut Kohl à Douaumont.

La France de Chirac, elle, n’osait déjà pas commémorer la victoire d’Austerlitz au motif qu’un groupuscule identitaire considérait Napoléon comme un négrier. Et par masochisme on priait la marine française de se joindre à la célébration anglaise de la défaite de Trafalgar…

La France de Sarkozy n’avait, elle, rien à commémorer, sinon la victoire des heureux possesseurs de montres Rolex.

Mais avec la France de Flamby, qui sue la défaite de partout, on descend encore plus bas : celui du prêchi-prêcha pacifiste à destination des sans-dents, sur la tombe de nos aïeux morts pour la France.

Cela suffit !

Michel Geoffroy
14/11/2014

Michel Geoffroy

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