Francis Gruzelle, journaliste ardéchois
♦ Cette information nous vient de Suisse. Ministres et hauts fonctionnaires français se réunissent à Paris, le 7 novembre, pour enfin déterminer comment réagir avec succès contre l’insécurité sous toutes ses formes telle qu’elle se manifeste en France.
Le ministre R2 D2 Cazeneuve devrait être très protégé, le 7 novembre au matin, pour cette réunion au sommet consacrée à la lutte contre la radicalisation et regroupant tous les procureurs et préfets de France convoqués à Paris. Le GIGN veillera à la sécurité.
R2 D2 Cazeneuve et Manu Valls auront mis le temps. Un an après le massacre du Bataclan à Paris, plusieurs mois après le carnage meurtrier de Nice, le premier ministre, le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice décident enfin de sensibiliser tous les procureurs de la République de France et tous les préfets de la nation à la problématique des attentats à venir, de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Comme la situation est grave, que de nouvelles menaces terroristes planent sur le pays, plusieurs centaines de procureurs de la République et de préfets sont convoqués manu militari à l’Ecole militaire, le lundi 7 novembre 2016, dès 8 h 45 du matin, 5 Place Joffre, dans le 7e arrondissement de Paris.
Pour de hauts gradés de l’armée, ce type de réunion d’urgence, organisée dans l’extrême urgence, est « souvent annonciateur de grosses catastrophes, car organisées dans la précipitation, et trop tardivement ! ».
Et comme les dirigeants politiques socialistes redoutent de laisser les départements plus de 24 h sans surveillance, des fois que le bon peuple ait la mauvaise idée de s’armer et de se soulever, tous les préfets et procureurs de France et d’outre-mer devront avoir été « surbrieffés », formés aux souhaits des responsables antiterroristes du pays, informés des menaces qui planent sur chaque département, en quelques heures, durant la seule journée du 7 novembre. Faut quand même pas dégarnir les départements des seuls soutiens et « œils de Moscou » qui restent au gouvernement Valls, de plus en plus aux abois !
Un grand absent lors de cette grand-messe de la radicalisation du pays réel, Papy Le Driant, le célèbre eunuque des armées, en faillite ministérielle et en cessation de paiement ! Plus fréquentable ? Ou Valls la menace redoute-t-il une grosse colère et une crise de ce septuagénaire breton devenu chef de guerre contre Daech, mais sans les sesterces ? Autre grand absent, Bernard Bajolet, le dynamique patron de la DGSE, qui mène une lutte active contre le terrorisme et la radicalisation, et qui ne perd pas son temps dans des réunions de salon très politisées. Il est probablement en opération pendant que les autres discutent !
Côté formateurs ou désinformateurs, l’équipe de Manu Valls la menace et de R2 D2 Cazeneuve a mobilisé le ban et l’arrière-ban des hauts fonctionnaires n’ayant pas su prévenir ou empêcher les massacres du Bataclan et de Nice. En somme, ceux qui sont, selon la formule consacrée, « responsables mais non coupables ». Pour cette grand-messe gouvernementale, consacrée à la radicalisation et au terrorisme, on retrouve Robert Gelli, directeur des Affaires criminelles et des Grâces, Thomas Campeaux, directeur des Libertés publiques et des Affaires juridiques, intarissables sur les grands enjeux de coordination de la politique pénale et de l’action administrative.
Autres « mousquetaires-formateurs » de cette école militaire, devenue centre de formation des préfets et des magistrats du parquet, l’ineffable Patrick Calvar, directeur général de la Sécurité intérieure, Mme Catherine Champrenault, procureure générale près la Cour d’appel de Paris, M. François Molins, procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Paris. Sans oublier M. Philippe Galli, directeur de l’Administration pénitentiaire, et incollable sur la radicalisation dans les prisons.
A la demande de R2 D2 Cazeneuve et de Manu Valls, grand vizir qui rêve d’être calife rose à la place du calife, il est même organisé une table ronde sur « la coordination de l’action judiciaire et de l’action administrative et l’échange d’informations au plan local ». Et des fidèles parmi les fidèles en sont les animateurs, à l’image de Pascal Mailhos, préfet de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, préfet de la Haute-Garonne, de Pierre-Yves Couilleau, procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Toulouse, de Stéphane Scotto, directeur interrégional des Services pénitentiaires à Toulouse. De quoi redonner de la fierté au ministre Jean-Michel Baylet !
Pour former les remparts du gouvernement Valls aux dispositifs de prévention de la radicalisation, Cazeneuve a réquisitionné Pierre Valleix, procureur général de Montpellier, Olivier de Mazières, préfet, responsable de l’EMOPT, Muriel Domenach, secrétaire générale du CIPDR, Renaud Seveyras, directeur interrégional adjoint des Services pénitentiaires de Paris. Des services qui ont montré toute leur efficacité pour prévenir les carnages du Bataclan à Paris et de la Croisette à Nice !!! Et comme on évoque le tragique carnage de Nice, une table ronde « sur la gestion locale de la crise » sera justement animée par Adolphe Colrat, préfet des Alpes-Maritimes, Jean-Marie Huet, procureur général près la Cour d’appel d’Aix-en-Provence et, bien sûr, Jean-Michel Prêtre, procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Nice. Christian Estrosi n’a pas été invité. Il aurait pu « déraper » et dire des choses qui dérangent ou qui font peur aux Français moyens !
Le programme officiel très détaillé des « stagiaires » de cette journée
Selon le jargon très officiel de Bernard Cazeneuve, « Les procureurs et les préfets se réuniront, lundi 7 novembre, à l’Ecole militaire. Cette réunion sera l’occasion de travailler sur les nouveaux défis que représente la politique publique de lutte contre le terrorisme et la radicalisation.
Cette rencontre permettra d’échanger notamment sur les dispositifs locaux de prévention de la radicalisation ou sur l’état de la menace, le renseignement et la réponse pénale ou encore sur la coordination de l’action judiciaire et de l’action administrative. »
– 10h00 – 11h00
Ouverture des travaux par Bernard CAZENEUVE, ministre de l’Intérieur, et Jean-Jacques URVOAS, garde des Sceaux, ministre de la Justice
– 16h15 – 17h00
Clôture des travaux par Manuel VALLS, premier ministre
Pool TV + presse accréditée auprès du service de presse de Matignon
Pour les initiés, le programme complet de la journée
– 8 h 45 Arrivée.
– 9 h 30 Accueil café des participants.
– 10 h 00 Ouverture des travaux par MM. Bernard CAZENEUVE, ministre de l’Intérieur, et Jean-Jacques URVOAS, garde des Sceaux, ministre de la Justice.
– 11 h 00 Interventions de MM. Robert GELLI, directeur des Affaires criminelles et des Grâces et Thomas CAMPEAUX, directeur des Libertés publiques et des Affaires juridiques sur les grands enjeux de coordination de la politique pénale et de l’action administrative.
– 11 h45 Table ronde sur l’état de la menace, le renseignement et la réponse pénale : – M. Patrick CALVAR, directeur général de la Sécurité intérieure, – Mme Catherine CHAMPRENAULT, procureure générale près la Cour d’appel de Paris, – M. François MOLINS, procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Paris.
– 12 h30 Intervention de M. Philippe GALLI, directeur de l’Administration pénitentiaire, sur la situation pénitentiaire.
– 13 h00 Pause
– 14 h 00 Table ronde sur la coordination de l’action judiciaire et de l’action administrative et l’échange d’informations au plan local : – M. Pascal MAILHOS, préfet de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, préfet de la Haute-Garonne, – M. Pierre-Yves COUILLEAU procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Toulouse, – M. Stéphane SCOTTO, directeur interrégional des Services pénitentiaires – Toulouse.
– 14 h 45 Table ronde sur les dispositifs de prévention de la radicalisation : – M. Pierre VALLEIX, procureur général de Montpellier, – M. Olivier de MAZIERES, préfet, responsable de l’EMOPT, – Mme Muriel DOMENACH, secrétaire générale du CIPDR, – M. Renaud SEVEYRAS, directeur interrégional adjoint des Services pénitentiaires – Paris.
– 15 h 45 Table ronde sur la gestion locale de la crise : – M. Adolphe COLRAT, préfet des Alpes-Maritimes, – M. Jean-Marie HUET, procureur général près la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, – M. Jean-Michel PRETRE, procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Nice.
– 16 h 15 Intervention de M. Manuel VALLS, premier ministre.
– 17 h 00 Fin des travaux.
Selon une source proche des organisateurs, le GIGN (Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale) aurait été requis pour protéger les abords de l’Ecole militaire. Des fois que des agents de l’Etat Islamique aient la très mauvaise idée de s’inviter à cette journée réservée aux décideurs, et à tous les procureurs et préfets de France et d’outre-mer…
Francis Gruzelle
5/11/2016
P.S. : Une première journée de réflexion sur la prévention de la radicalisation avait été organisée au ministère de l’Intérieur place Beauvau le 12 novembre 2015. Une deuxième journée paraît en effet nécessaire ! (La rédaction)
Source : Les Observateurs.ch
http://lesobservateurs.ch/2016/11/05/radicalisation-tous-les-procureurs-et-prefets-de-france-convoques-a-paris/
Correspondance Polémia – 6/11/2016
Image : L’Ecole militaire à Paris, où se réunit la quintessence de la justice et de la « préfectorale ».