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Quelle majorité pour une droite plurielle ?

Quelle majorité pour une droite plurielle ?

par | 24 octobre 2012 | Politique

Quelle majorité pour une droite plurielle ?

Résumé de la communication de Jean-Yves Le Gallou, président de Polémia, à la XXVIIIe Université annuelle du Club de l’Horloge, dimanche 21 octobre 2012.

2012 : La victoire étriquée de la gauche

François Hollande est le plus mal élu des présidents de la Ve République : il n’a rassemblé que 39% des inscrits et 48,6% des votants ; 1.139.000 voix seulement le séparent de Nicolas Sarkozy alors que 2.146.000 électeurs ont choisi de voter blanc ou nul. Et seule la mobilisation massive de l’électorat musulman (86% pour Hollande, selon l’IFOP) lui a assuré la victoire. Au premier tour des élections législatives, le Parti socialiste, qui détient à lui seul la majorité de l’Assemblée nationale, a recueilli 16,1% des inscrits : moins d’un électeur sur six !

Ce n’est pas la gauche bobo qui a gagné, c’est la « droite lâche » des médiagogues qui a perdu

Il est clair que la victoire étriquée de François Hollande et des socialistes est une victoire par défaut. C’est d’abord la défaite de la droite. Une droite qui n’est ni « forte », ni « décomplexée », ni « populaire », ni « libre » mais « lâche ». Selon Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes : « A droite, nous sommes des lâches. Si on veut faire carrière dans cette société moralisatrice, il faut être bien vu de ceux qui écrivent, ces curés laïcs qui donnent l’absolution au nom de ce qu’il faut penser » (Libération du 13 août 2012).

A droite les citoyens n’ont pas affaire à des hommes d’État mais à des médiagogues qui ne cherchent pas à représenter leurs électeurs mais qui les trahissent pour plaire aux médias.

Il faut un changement radical de stratégie pour construire une majorité sociologique, une majorité idéologique, une majorité stratégique et une majorité numérique.

Majorité sociologique : France autochtone et France des périphéries

La majorité sociologique est d’abord à rechercher dans la majorité ethnique de la France : les Français de souche ou, de manière plus large, les Français de souche européenne, car les Français d’origine italienne, espagnole ou portugaise votent comme les Franco-Français. C’est donc, à cette France autochtone, à ces Franco-Européens qu’il faut s’adresser et manifester une claire préférence pour leurs traditions, leurs coutumes, leurs goûts, leur culture, leur religion. Ce discours, d’ailleurs, ne rebutera pas ceux qui viennent du sud de la Méditerranée lorsqu’ils sont pleinement assimilés.

La majorité sociologique est aussi à rechercher dans la France des périphéries, dans la France qui souffre. Dans la France des classes populaires et moyennes. Dans la France qui travaille, qui a travaillé ou qui cherche du travail dans les bassins d’emplois en crise. Dans la France ostracisée par l’incessante propagande des médias de l’oligarchie.

Il y a là un formidable réservoir électoral, en particulier chez les abstentionnistes : 47,60% des électeurs au deuxième tour des élections législatives du 17 juin 2012, plus de 50% chez les moins de quarante-quatre ans, plus de 50% chez les employés et les ouvriers.

Majorité idéologique : identité et traditions

Les Français ne croient plus les mensonges qui leur sont assenés : ils ne croient plus que « la mondialisation est heureuse », ni que « l’immigration est une chance pour la France », pas davantage que « les révolutions arabes vont déboucher sur la démocratie », encore moins qu’il faille « faire une place à l’islam en France ».

Le monde qui vient n’est pas attiré par les dogmes du politiquement correct. La marche du monde obéit à des valeurs contraires : identité, famille, foi, nation, protection, culture, civilisation.

Malgré l’ahurissement médiatique, l’opinion des Français telle qu’elle ressort des sondages est, aux deux tiers des personnes interrogées, à l’opposé de l’idéologiquement correct.

Sur l’identité et l’immigration :

  • Pour 65% des Français l’identité de la France s’affaiblit (sondage TNS Sofres, Les Échos du 8 février 2010) ;
  • 59% des personnes interrogées sont d’accord avec l’affirmation « Il y a trop d’immigrés en France » (sondage Opinion Way/CEVIPOF, Le Monde du 1er février 2011).

Sur l’insécurité et la justice :

  • La sévérité des peines n’est pas suffisante en matière de récidive pour 85% des personnes interrogées ; en matière de crimes sexuels pour 84% ; en matière de trafic de drogue pour 76% ; en matière de délinquance des mineurs pour 71% (sondage IFOP/Le FigaroLefigaro.fr du 15 février 2011) ;
  • 63% des personnes interrogées se déclarent opposées à la dépénalisation du cannabis (sondage IFOP Sud-Ouest Dimanche : LeMonde.fr du 18 juin 2011).

Sur l’économie et les impôts :

  • 59% des Français estiment que les prélèvements obligatoires sont « très élevés » (IPSOS, Les Echosdu 18 mars 2010).

Sur le protectionnisme :

  • 61% des personnes interrogées travaillant dans le secteur privé préconisent de prendre des mesures protectionnistes face à la mondialisation ; 2/3 des personnes interrogées et 73% des ouvriers estiment que la mondialisation est une menace sur l’emploi et 78% une menace sur les salaires (sondage TNS SOFRES du 21 avril au 4 mai : Les Echos du 20 juin 2011).

Sur l’école et l’université :

  • 67% des personnes interrogées veulent remettre en cause le principe du collège unique et 81% estiment qu’il faut des parcours plus individualisés pour les élèves (sondage CSA La Croix/APPEL : LeMonde.fr du 5 avril 2011).

Il est assez simple de savoir ce que veut le peuple, c’est l’inverse du politiquement correct : moins d’immigration, plus de répression des délinquants, un retour au protectionnisme et moins d’impôts, une école et une université plus sélectives. Tout cela est cohérent : car plus de protectionnisme, moins d’immigration et une école plus sélective, c’est moins de dépenses et donc moins d’impôts.

La majorité stratégique

Le handicap principal de la droite – des droites – c’est la crédibilité, tant a été grand par le passé l’écart entre les paroles prononcées et les politiques conduites. C’est cet écart qui explique les deux millions de voix qui ont manqué à Sarkozy en mai 2012.

Pour tenter de reconquérir la confiance des électeurs, il faudra renouer avec de vraies valeurs :

  • Le courage : si des réformes socialistes, sociétales notamment, sont jugées mauvaises, elles doivent être abrogées. Il ne doit pas y avoir d’ « acquis » ou d’ « avancées » socialistes irréversibles, ni sur le pseudo-mariage homosexualiste, ni sur les droits des étrangers.
  • La réciprocité : c’est l’un des fondements des relations humaines, constamment bafoué à droite depuis vingt-cinq ans ; concrètement, l’UMP ne peut pas demander aux électeurs FN de se reporter sur ses candidats si elle continue d’appeler à ne pas voter pour les candidats FN. Un désistement ne peut être que réciproque.
  • La confiance dans le peuple : c’est le point essentiel. Pour reconquérir la confiance du peuple, il faut montrer qu’on a confiance en lui et qu’on en fera un vrai législateur. La première mesure à proposer c’est le référendum d’initiative populaire. Il faut rendre le référendum d’initiative populaire largement possible à partir du moment où il est sollicité par au moins 500.000 électeurs inscrits.

La majorité numérique

Il ne faut évidemment pas imaginer pouvoir faire connaître positivement un tel projet à travers les médias de l’oligarchie dont il faut dénoncer les partis pris. Les médias de l’oligarchie, voilà l’ennemi. Heureusement il est possible de les contourner, sinon de s’en passer, grâce aux médias alternatifs.

La volonté de s’émanciper de la doxa médiatique est apparue à la fin de l’élection présidentielle française du printemps 2012. A l’étranger, certains hommes politiques aussi s’affranchissent de la tyrannie médiatique : en Hongrie, Victor Orban gouverne depuis 2010, malgré l’opposition des principaux médias acquis à la superclasse mondiale ; en Belgique, Bart De Wever, patron du parti nationaliste NVA, vient de gagner les élections municipales du 14 octobre 2012 et d’emporter la mairie d’Anvers après avoir refusé de participer à plusieurs débats dans les télévisions flamandes qu’il a dénoncées comme partiales.

Il est donc temps pour la droite de changer de direction et de comportement. De prendre le cap du peuple et non pas celui des médias. Les nouvelles technologies le permettent. Il suffit d’en avoir le courage. Vaste programme !

Jean-Yves Le Gallou
21/10/2012

Jean-Yves Le Gallou

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