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Quelle future capitale pour l’Empire ?

Quelle future capitale pour l’Empire ?

par | 28 novembre 2016 | Géopolitique

Quelle future capitale pour l’Empire ?

L’élection de Donald Trump est-elle une bonne chose pour nous, Français ? Pour les Identitaires, la réponse est oui. Mais si l’Empire est fragilisé aux USA, n’y a-t-il pas risque qu’il déménage ailleurs ? La France et l’Allemagne apparaissent alors comme les destinations privilégiées. Comme toujours, Frédéric Villaret apporte une hypothèse qui ne manque pas d’originalité.
Polémia

Donald Trump : avatar ou avatar ?

L’élection de Donald Trump suscite beaucoup de passions en France. Nous nous sentons autant concernés qu’un Redneck du Middle West ou qu’un Yuppie de Manhattan. Rien d’étonnant; le vrai pouvoir est là-bas.

Aussi, chacun s’interroge sur le phénomène Trump. Est-il un avatar ou un avatar ? Une réincarnation sous d’autres traits ou bien un évènement fâcheux ? Les uns n’envisagent pas de transformations flagrantes de la politique US ; d’autres anticipent une rupture fondamentale bouleversant l’ordre géopolitique mondial.

En Europe, alors que les Britanniques ont décidé de reprendre le large, Angela Merkel, après avoir installé plus d’un million d’immigrés en Allemagne, est annoncée par les médias mainstream comme « le leader du monde libre ». D’autres préciseraient : le leader de l’Empire.

Qu’en est-il ? Si la vision impériale était réelle, cela signifierait que nous aurions à notre principale frontière le siège d’une entité faisant de la disparition des nations et des peuples historiques son but principal. Dans cette perspective, l’élection d’un Donald Trump obligeant le siège de l’Empire à déménager serait-elle une bonne chose pour notre pays, et pour nous Français de souche ?

L’Empire

Beaucoup d’auteurs envisagent notre monde actuel dominé par une caste installée aux principaux leviers de l’économie (banque, énergie, armement, etc.) et, par projection, de la politique. Son pouvoir lui permet de réaliser un projet biblique porté par des juifs, des catholiques et des protestants (par ordre d’arrivée), ou dans des excroissances sécularisées comme les francs-maçonneries. Savoir si cela est vrai, et, si oui, quelles sont les composantes de ce pouvoir et comment agit-il, est impossible. Mais depuis que l’aristocratie terrienne, bien visible, elle, a cessé d’être l’élément animant les jeux de pouvoirs en Europe, des auteurs ont tenté de démasquer ce crypto-pouvoir, alimentant toutes les conceptions qualifiées de complotistes.

Schématiquement, tous les moyens seraient bons pour réaliser un projet biblique dont des élus seraient porteurs et responsables devant Dieu lui-même. Quelques révolutions ou guerres, des morts par-ci par-là, l’élimination d’une classe sociale, d’un peuple, d’un pays ou d’une civilisation sont le prix à payer pour réaliser cette mission théotéléologique devant garantir à ses protagonistes une position privilégiée dans la hiérarchie humaine et divine.

Ainsi, l’effondrement de l’URSS en 1991 – un des espaces envisagés pour la réalisation de ce projet biblique dans une version sécularisée, mais revenu vite aux fondamentaux anthropologiques sous Staline – laisse une seule super-puissance portant dès cet instant l’idéal d’un monde unipolaire à l’origine d’un Nouvel Ordre mondial actant la fin de l’Histoire envisagée comme le processus aboutissant à la société parfaite peuplée d’Hommes nouveaux, incarnation du Paradis perdu. C’est dit…

Cet Empire ne se réalise pas par la possession de la terre, mais par celle du capital financier. Cependant, comme à l’époque des empires fonciers, des groupes luttent entre eux pour augmenter leur « territoire », mais une cohérence de classe les anime lorsqu’une menace exogène compromet leur domination. Ainsi, socialement, ceux-ci seraient à l’origine d’une oligarchie mondiale ayant le pouvoir réel, à l’origine d’une hyper-classe à son service partageant ses vues car profitant matériellement de la perspective actuelle et future de ce Nouvel Ordre mondial. Mais ils réunissent peu de personnes dans un système politique démocratique ayant permis l’élimination de l’aristocratie terrienne comme espace de pouvoir en donnant à chaque personne une voix indépendante de son poids social. D’où la nécessité d’instrumentaliser beaucoup d’individus pour réunir des majorités. Ainsi, les féministes ont fait de la femme une catégorie sociale découplée du reste de la société. Elle est une cible prioritaire des oligarques à la recherche du plébiscite. L’immigré allogène a été vendu comme justification de la promotion sociale des indigènes, mais, maintenant, son droit de vote est imposé comme un dû pour ceux n’ayant pas encore acquis la citoyenneté du pays. Et d’autres minorités ont été créées, comme les homosexuels, par exemple. Etc. Tout ceci est fait pour légitimer via les urnes la domination sociale d’une minorité. La dernière élection présidentielle aux USA illustre cela parfaitement.

Selon le principe action-réaction, tous ces bouleversements suscitent un vote identitaire, s’inquiétant de la disparition – le temps d’une vie humaine – des fondamentaux historiques s’étant construits sur des centaines de générations. Ainsi, sont simultanément accusés la financiarisation de l’économie, les délocalisations, le changement de population, la libéralisation (perversion ?) des mœurs, etc.

Beaucoup voient la composante juive de nos sociétés à l’origine de cet Empire. Il est vrai que de fortes personnalités contribuent à l’entretien de cette assertion. Ainsi Joe Biden, le vice-président catholique des USA affirmait-il, il y a peu, que « 85% de ces changements (…) sont une conséquence [de l’action] des leaders juifs (…) ». Il les en félicitait pour cela. Baiser de Judas ?

Aussi, il serait facile de désigner les juifs, mais aussi les protestants ou les catholiques sur une base essentialiste comme les éléments structurant cette oligarchie. Beaucoup de juifs, de catholiques ou de protestants, les combattent au nom du judaïsme, du catholicisme ou du protestantisme. Aussi, à une grille de lecture essentialiste centrée sur un groupe ethnique ou religieux particulier, est-il plus prudent d’envisager simplement un groupement d’intérêts économiques à l’origine d’une nouvelle féodalité reposant sur la maîtrise du capital financier. Dans cet esprit, beaucoup des principaux phénomènes politiques de notre temps sont la conséquence de leurs volontarismes et des luttes qu’ils se mènent. Ainsi, derrière les migrations inter-raciales, les crises financières ou les guerres, chacun voit la main de ces oligarques.

Le siège de cet Empire est envisagé aux USA, première puissance mondiale sans rivale depuis 1945. Mais l’élection de Donald Trump amène beaucoup d’auteurs à penser que sa situation serait désormais fragile là-bas, car les protagonistes de cet Empire agissent contre l’intérêt des USA comme nation, donc de la classe sociale prospérant sur son économie domestique. A côté des USA, cet Empire s’activerait aussi en Grande-Bretagne et en Israël. Sa colonne vertébrale serait donc axée sur Washington/New-York, Londres, Israël. Cet Empire serait, en outre, à l’origine de toutes les structures favorisant le mondialisme cosmopolitique comme le FMI, l’OCDE, l’UE, etc. Etc.

Or, si Empire il y a, il doit trouver une base solide pour continuer à prospérer si les USA le rejetait. Où aller ?

Où l’Empire peut-il désormais s’installer ?

Éliminons d’emblée les petites nations. Leurs capacités démographiques, économiques et techno-scientifiques les rendent inaptes à être instrumentalisées. C’est à ce titre qu’Israël en tant qu’État ne serait pas envisagé. Sa taille et sa situation géographique n’en font pas une entité à la durabilité garantie. Trop sensible symboliquement aussi. Éliminons aussi les puissances asiatiques. Certes, la Chine et le Japon trustent les premières places dans les rangs des puissances, mais la culture asiatique est étanche à l’eschatologie biblique. En outre, ils décryptent parfaitement les jeux de pouvoirs opérant en Occident et sont donc préparés à s’opposer à tout ce qui pourrait contrarier leurs propres visions.

Nous éliminerons bien évidemment toutes les contrées dont le niveau de développement n’est pas suffisant.

Il reste donc l’Europe, avec ses quatre puissances tutélaires contemporaines : la Grande-Bretagne, la Russie, la France, l’Allemagne. Les deux premières ont gagné la dernière guerre ; la troisième, aussi, mais par un tour de passe-passe. La quatrième a terminé sous les décombres dans la défaite totale.

Comme nous l’avions évoqué dans l’article « Conjecture sur le Brexit » (*), la classe dirigeante historique de la Grande-Bretagne a joué son va-tout en quittant l’UE, craignant que le Capital financier s’approprie sa rente foncière. L’élection de Donald Trump, ce dernier vu comme un opposant à l’Empire, serait une bénédiction pour elle, car elle aurait désormais un allié de poids uniquement préoccupé par son bizenesse local. En Russie, depuis Staline – un ancien séminariste – tout un chacun a une vision très claire de ces enjeux. Bien qu’une grande partie de cette oligarchie mondialiste vienne de la Grande Russie, il faudrait de sérieux événements là-bas pour que le siège de l’Empire puisse s’y installer. Les Russes savent désormais parfaitement gérer les révolutions colorées. lls ont eu la Novaïa Ekonomitcheskaïa Politika (NEP) sous Lénine, puis le mafiocapitalisme sous Eltsine ; ils sont bien placés pour savoir qui veut leur piquer leur grand pays au sous-sol si prometteur.

Il reste donc la France et l’Allemagne. Ces deux contrées ont une puissance économique raisonnable, quoique beaucoup plus avantageuse pour l’Allemagne. La bombe et les capacités de projection de l’armée française pourraient être avantageuses vis-à-vis de nos cousins germains, mais leur armée de terre est plus puissante que la nôtre. Notre population immigrée est plus nombreuse que la leur, donc disponible pour réprimer les réactions des indigènes, mais l’Allemagne a récemment fait de gros progrès dans l’accueil d’immigrants non-européens. Sur ce plan, l’Allemand de souche se retrouve dans la même situation que le Français de souche. Gros avantage pour l’outre-Rhin toutefois : ils sont très pudiques politiquement, élevés dans la culpabilité depuis plus de 70 ans et cantonnés à fabriquer des machines à laver. Les Français ont encore conservé un peu de libre-arbitre. Mais, dans l’un ou l’autre pays, les classes dirigeantes sont déjà inféodées. C’est loin d’être le cas en Grande-Bretagne et en Russie.

Aussi, l’Empire viendra chez nous ou chez eux. Une multitude de facteurs pourrait faire pencher la balance d’un côté ou d’un autre, mais il est quasi certain que les bords du Rhin seraient la destination privilégiée de l’Empire, si les USA le rejetaient. Pour mémoire, l’Union européenne a été bâtie sur un axe Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg… Notons dès à présent aussi qu’Angela Merkel est sérieusement envisagée comme la chef du « monde libre » par la presse de l’Empire.

Vers un renouveau de l’Empire carolingien. Pourquoi l’Allemagne semble être la destination privilégiée ?

Le Brexit inquiète le monde de la finance. Toutes les grandes places financières (Paris, Francfort, Luxembourg, Dublin, Amsterdam…) se livrent une intense compétition pour accueillir les inquiets. Mais quand Goldman Sachs envisage de transférer une partie de ses actifs et de ses opérations de Londres, il pense à Francfort.

Simultanément, la presse mainstream nous prépare à l’idée que l’Allemagne et Angela Merkel (sur qui les supputations les plus folles circulent) sont désormais – effet Trump oblige – les leaders du monde libre. De nombreux signes nous arrivent quotidiennement sur le choix final et la préparation des esprits à cette situation. Ce ne serait donc pas la France mais l’Allemagne, l’élue de l’Empire. Cela n’est pas sans conséquence pour notre pays. Spéculons un peu.

Le rapport des forces est actuellement, comme hier, très favorable à l’Allemagne : population plus nombreuse, économie plus puissante, etc. Si l’Empire l’instrumentalisait et décidait de l’agrandir pour retrouver une capacité équivalant à celle qu’il aurait perdue avec son éviction des USA, il n’y aurait qu’une solution : intégrer la France à cet ensemble et reconstituer l’Empire carolingien fractionné après le Traité de Verdun (843). Ce ne serait pas la noblesse franque, mais la bourgeoisie mondialiste qui en aurait alors le contrôle.

Des difficultés pratiques comme la langue sont déjà résolues. Hier, l’aristocratie terrienne parlait latin, puis français. Aujourd’hui, nous avons une bourgeoisie cosmopolite parlant anglais. Comme hier, il y aurait la langue de la classe dirigeante et les multiples dialectes d’individus ne se comprenant pas d’un village à l’autre. C’est déjà le cas aujourd’hui d’une Zone de non-droit à une autre. Idéal pour dominer.

Cette réunification carolingienne ferait de cet ensemble la première puissance occidentale, provoquant à coup sûr une alliance contre elle, associant la Grande-Bretagne, la Russie et les régions n’ayant pas été absorbées par l’Empire, centré comme hier dans la région d’Aachen (Aix-la-Chapelle). Francfort est à moins de 200 km.

Si l’Empire n’est pas un fantasme de conspirationnistes mais une réalité bien concrète agissant selon ses propres desseins, il appartient donc à tous les Français patriotes, mais aussi aux Allemands et à tous les peuples concernés, y compris les Immigrés, de saisir les enjeux pour garantir leurs identités et la paix. Car si l’hypothèse d’un Empire installé dans une entité associant l’Allemagne, la France et leurs périphéries se réalisait, le risque d’un conflit majeur opposant le cœur de l’Europe à une coalition animée par Russes et Anglais se renforcerait. La menace serait trop forte pour leurs classes dominantes protégeant leurs intérêts domestiques. Tout ceci pourrait se faire rapidement. L’Empire, malgré ses déconvenues aux USA, est suffisamment fort pour accélérer la réalisation de ses desseins messianiques à travers son pouvoir économique.

Frédéric Villaret
26/11/2016

Note

(*) Conjecture sur le Brexit : la Gentry contre l’oligarchie mondialisée

Frédéric Villaret
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