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Quand on est dans le camp du Bien, l’État de droit c’est cool !

Quand on est dans le camp du Bien, l’État de droit c’est cool !

par | 26 juillet 2024 | Politique

Quand on est dans le camp du Bien, l’État de droit c’est cool !

En France l’oligarchie n’arrête pas de nous vanter les vertus de l’État de droit. Pourquoi ? Parce que l’État de droit permet au Pouvoir de faire ce qu’il veut puisque c’est lui qui fait les lois, les interprète et les applique à sa guise. Puisque précisément l’oligarchie maîtrise désormais tous les rouages de la décision politique, judiciaire et médiatique dans notre pays. Au mépris justement d’un principe essentiel : la séparation des pouvoirs ; principe que selon nos ancêtres on ne saurait violer sans vider de son sens toute constitution. Et ouvrir la voie au règne de l’arbitraire. Mais en 2024 cela ne semble plus gêner personne, en particulier les fameux « sages » constitutionnels et surtout le peuple français, désormais aux abonnés absents depuis qu’il a déposé son bulletin de vote dans les urnes. Alors pourquoi se gêner quand on incarne le camp du Bien ?

Le président de la République juge des élections ?

Les dernières élections législatives en France nous le démontrent une fois encore. Le président de la République a en effet décidé de ne tirer aucune conséquence de sa nouvelle défaite électorale (après celle des élections européennes de juin) puisqu’il est manifeste que 2/3 des électeurs ont censuré son parti et à travers lui, son action. Mais il ne saurait s’arrêter à de si basses considérations.
Non, il a seulement vu, comme il l’a écrit dans sa désinvolte lettre aux Français, qu’aucun parti n’avait la primauté à l’Assemblée nationale mais il a considéré – ce qui est quand même un peu contradictoire – qu’une majorité de Français ne voulait pas que le RN gouverne, bien que ce parti soit devenu le premier de France.

Exit donc 11 millions de suffrages ; exit les sans-dents, mais cela n’est pas grave puisqu’ils ne se situent pas dans le camp du Bien.

Déconstruire la constitution

Mais Emmanuel Macron exige au surplus que la future majorité parlementaire inclue son parti au prétexte d’écarter « les extrêmes » : le perdant veut donc se retrouver dans le camp des vainqueurs, ce qui ne peut qu’encourager le blocage de l’Assemblée.
Une exigence jamais vue sous la 5e république : et pour cause, puisque le président de la République ne dispose pas du pouvoir constitutionnel de corriger le résultat des élections législatives, sauf celui de dissolution. Mais Emmanuel Macron a manifestement décidé de déconstruire aussi la constitution voulue par le Général de Gaulle.

L’État de droit c’est cool…

« Nous vivons aujourd’hui l’effondrement du rêve de la super-classe mondiale » – Michel Geoffroy sur CNews

Un gouvernement aux calendes grecques

A partir de là, Emmanuel Macron considère qu’il n’y a aucune urgence à désigner un nouveau premier ministre dont la désignation serait d’ores et déjà repoussée, selon lui, à la fin des Jeux Olympiques, ou peut-être à d’autres calendes grecques, qui sait ?
Le gouvernement démissionnaire reste donc en place, les ministres administrent et les ministres élus députés siègent et votent à l’Assemblée nationale comme si de rien n’était, alors qu’il s’agit d’une confusion manifeste des pouvoirs entre exécutif et législatif. Mais cela permet de faire réélire la macroniste Mme Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée.

C’est vraiment cool l’état de droit !

Supprimons le gouvernement !

La France n’a plus de gouvernement ni de majorité parlementaire ? Ce n’est pas si grave finalement puisqu’en réalité cela fait longtemps que la politique de la France ne se décide plus à Matignon ni au Palais Bourbon : mais à Washington, à Bruxelles, à Berlin, à Francfort ou dans les tribunaux. Les ministres français ne servent plus à rien sinon à communiquer ou à faire semblant de nager dans la Seine.
On pourrait même suggérer de belles économies en supprimant cet inutile appendice, dans une France devenue vassale…

Pourquoi l’oligarchie s’attaque à la liberté d’expression

Le Pouvoir fait ce qu’il veut

Non l’État de droit c’est cool quand on est dans le camp du Bien.

Un média vous fait de l’ombre ? Hop, l’Arcom décide de lui retirer sa fréquence.

Vous avez des adversaires politiques ? Hop, il y aura toujours un parquet pour instruire à charge et un juge pour poursuivre. Remarquez d’ailleurs combien il est curieux qu’en France seuls les adversaires politiques du Pouvoir se retrouvent devant les tribunaux : globalement la Gauche y compris son aile extrême, dont on connaît pourtant le caractère exemplaire, passe curieusement au travers des gouttes judiciaires…

Le peuple gronde et manifeste ? Hop, imposons-lui les interdictions préfectorales, le port du masque, les grilles et les QRcodes. Et si cela ne suffit pas les garde à vue, les assignations à résidence, les canons à eau, les tirs de LBD, l’état d’urgence ou l’article 16 Les juges « garants des libertés » ne diront rien et n’empêcheront rien.

Non, l’État de droit c’est vraiment très cool pour les oligarques !

Michel Geoffroy
26/07/2024

Michel Geoffroy

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