Dans votre dernier Bulletin, évoquant le cas des policiers que des criminels ont essayé de brûler vifs dans leur véhicule, nous demandions ce qui se serait passé si les agressés avaient riposté avec l’arme qu’ils avaient en mains.
Ils auraient été mis en examen, avons-nous répondu. Il n’a pas fallu attendre longtemps, hélas ! pour obtenir une nouvelle confirmation de la suspicion dans laquelle la police est tenue par la justice. Cinq policiers ont été placés en garde-à-vue, samedi dernier, pour avoir abattu un forcené aviné qui les a d’abord menacés avec une machette puis – a expliqué le procureur de la République de Grenoble – « après avoir posé sa machette, il a sorti une arme de derrière son dos. » Les policiers ont riposté. L’homme a été abattu ayant « reçu plusieurs projectiles dans le thorax et dans la tête ». Une autopsie a été ordonnée « pour déterminer la trajectoire » des balles. Sa veuve annonce vouloir porter plainte, car elle « ne croit pas que son mari détenait une arme. Il semblerait qu’il s’agissait d’un pistolet d’alarme, ce que les policiers, dans la pénombre, ne pouvaient ni voir ni savoir. Toujours mis en examen, leur garde-à-vue a été levée. On le voit, il s’agit d’une présomption de culpabilité. Il ne suffit pas qu’ils se soient sentis menacés par un homme qui, après avoir saisi une machette, a brandi un revolver ! Il aurait fallu qu’ils attendent que l’individu tire pour riposter et, encore, à condition que ce soit avec des balles réelles et non point lacrymogènes, auquel cas seulement lui tirer dessus eût été une riposte proportionnée. Ils auraient alors échappé à une mise en examen (nous voulons ici parler des survivants) et ceux que le tireur aurait tués eussent été décorés à titre posthume. On comprend que la revendication d’une présomption de légitime défense soit vigoureusement défendue par les policiers en colère, mais c’est ce que persiste à leur refuser le gouvernement. G.B.
Source : Le Bulletin d’André Noël – SYNTHESE HEBDOMADAIRE des problèmes politiques français et internationaux
Maisons-Alfort, semaine du 31 octobre au 6 novembre 2016
Correspondance Polémia – 3/11/2016
Image : Deux policiers ont été « sérieusement blessés » samedi par une dizaine de personnes qui ont lancé sur leur véhicule des cocktails Molotov à Viry-Châtillon (Essonne), a-t-on appris de source policière. « L’équipage qui se trouvait dans un véhicule de police était chargé de la surveillance d’une caméra vidéo près d’un feu rouge à Viry-Châtillon. Une dizaine d’individus s’en sont pris à eux avec des jets de cocktails Molotov. On a deux policiers sérieusement blessés », a indiqué cette même source à l’AFP.