[colored_box bgColor= »#f7c101″ textColor= »#222222″]Période de vacances d’été 2017 – Pendant la période de vacances d’été, Polémia se met au repos du lundi 10 juillet au jeudi 31 août 2017. Voulant éviter à nos lecteurs tout assoupissement pendant ladite période, notre équipe a planifié un calendrier de mises en ligne d’articles déjà diffusés au cours des mois passés mais dont l’intérêt est toujours d’actualité et qui auraient pu échapper à certains d’entre eux…[/colored_box]
Par Jean-Yves Le Gallou, président de la Fondation Polémia. — Année 2015, année radicale ! Attentats, invasion migratoire, guerre en Europe, guerre au Proche-Orient. 2015, année radicale parce que l’histoire revient au grand galop. 2015, année radicale parce que des cycles historiques s’achèvent. Allons du moins important vers le plus profond.
Le petit cycle historique des petites alternances à répétition s’achève.
Un coup les socialistes, un coup les centristes du RPR, de l’UMP puis des Républicains : voilà un spectacle qui lasse, un spectacle qui n’aura plus cours dans les années qui viennent malgré l’inertie d’un électorat ahuri par les MédiasDePropagande.
Le cycle historique de déconstruction de toutes les traditions.
Enfanté à Berkeley et Woodstock, propulsé en France par Mai-68, il s’épuise lui aussi. La loi Taubira sur le « mariage gay » aura été son chant du cygne. Des forces immenses se sont levées. C’est le réveil des permanences anthropologiques dont nous parlerons lors de la première table ronde, animée par Philippe Christèle et Gabrielle Cluzel, avec Béatrice Bourges, Charlotte d’Ornellas et Thibaud Degarde.
Le cycle de culpabilisation commencé en 1945 a terminé son expansion !
Au départ, il a concerné l’Allemagne et sa responsabilité dans la « Shoah ». Puis, curieusement, cette culpabilité s’est étendue à tous les pays d’Europe appelés à partager la culpabilité allemande à laquelle on a ajouté, pour faire bonne mesure, les crimes de la colonisation et de l’esclavage. Les peuples d’Europe de l’Est refusent aujourd’hui ce fardeau. Partout à l’Ouest des mouvements identitaires se réveillent et retrouvent la fierté d’être européen, la fierté de notre histoire, de notre civilisation. Ce sera l’un des sujets de la table ronde sur l’identité avec Renaud Camus, Julien Rochedy, Damien Rieu.
Le cycle de 1914 analysé par Dominique Venner dans son maître ouvrage, Le Siècle de 1914.
A l’issue du désastre de la première guerre mondiale plusieurs idéologies ont prospéré : le fascisme et le nazisme, le communisme soviétique, le mondialisme marchand américain. Fascisme et nazisme ont disparu en 1945. Le communisme soviétique s’est effondré sur lui-même en 1989. Reste Le Mur de l’Ouest [qui] n’est pas tombé, selon le titre du livre d’Hervé Juvin. Pas tombé ou plutôt pas encore tombé. Car la révolte gronde contre l’américanisation du monde. Les frontières font leur grand retour : entre les Etats au sud et à l’est de l’Europe ; entre les civilisations à l’intérieur des territoires nationaux. Et malgré la superpuissance américaine c’est le retour de la multipolarité du monde : les BRICS (Brésil, Russise, Inde, Chine, Afrique du Sud) pèsent plus de 3 milliards d’habitants ! Retournement impensable, il y a seulement un an : François Hollande se tourne vers la Russie, alliée de Bachar el-Assad, pour bombarder les positions de l’Etat islamique.
Allons plus loin ! Un autre cycle touche à son terme : le cycle des Lumières. Il a promu la laïcisation de l’universel. Mais c’est au retour des particularités et des communautarismes que nous assistons. Qui ne voit en France que la sacro-sainte assimilation « républicaine » est un leurre ? et qu’elle est balayée par la grammaire des civilisations.
Voilà l’arrière-plan de nos travaux, pendant que sur le devant de la scène deux séries de forces s’affrontent :
– du côté du monde dominant, le MIM, le Matérialisme immigrationniste marchand, la finance et les banques qui achètent les consciences et les MédiasDePropagande qui ahurissent l’opinion ; des médias qui ont une vision congelée de la situation et imposent le politiquement correct aux partis politiques (tous les partis sont à des degrés divers média-dépendants) ;
– du côté du monde dominé, trois acteurs se lèvent :
–le peuple sous le choc des réalités économiques, sociales, migratoires ;
-les vrais intellectuels qui rompent avec la vulgate médiatique ;
–la « Génération 2013 », ces jeunes militants nés des combats de la Manif pour tous et des actions identitaires.
Une triple révolte survient :
– celle de l’opinion, frappée par le choc des faits ;
– celle des intellectuels qui acceptent de penser la réalité hors des bornes fixées par le politiquement correct ;
– une révolte générationnelle aussi, bien exprimée par Julien Langella, dans son livre manifeste La Jeunesse au pouvoir, où cet identitaire dresse un constat lucide sur la manière dont les « vieux » (qu’il oppose à la figure respectable des « aînés ») ont dilapidé l’héritage qui leur avait été transmis et contribué aux difficultés que traverse la jeunesse – une jeunesse qui peut se reconnaître dans cette formule de Marion Maréchal Le Pen : « Je ne serai pas de la génération qui s’excuse mais de celle qui revendique son héritage. »
Les dominants ont le pouvoir et l’argent. Les dominés s’appuient sur le réel, l’intelligence, la jeunesse et l’enthousiasme de ceux habitués à combattre du faible au fort. L’objectif de la Journée de la dissidence est précisément de réunir autour des grands bouleversements qui viennent des intellectuels dissidents et des acteurs de la « Génération 2013 ».
Leur arme ce n’est pas seulement le bulletin de vote, c’est la dissidence de tous les jours !
La dissidence c’est un art, une attitude, dont nous parlera Robert Ménard. Ménard, le Cyrano de Bergerac des batailles municipales :
J’aime raréfier sur mes pas les saluts,
Et m’écrie avec joie : un ennemi de plus !
La dissidence, c’est désobéir aux faiseurs d’opinion. « Etre dissident aujourd’hui c’est refuser de ne pas voir et même de ne pas dire. C’est faire sécession », selon Renaud Camus. Etre dissident aujourd’hui, je cite ici, Béatrice Bourges : « c’est aller à l’encontre de l’historiquement correct, de l’économiquement correct, du politiquement correct, du religieusement correct, de l’artistiquement correct. Etre dissident aujourd’hui, c’est arrêter de faire acte de repentance par haine de la France, c’est être patriote et en être fier. »
La dissidence, c’est penser et agir autrement. Marcher en forêt plutôt que déambuler dans les grandes surfaces commerciales. Monter dans les arbres pour empêcher leur abattage pour construire des parkings. Eteindre la télévision. Grimper sur les toits des mosquées pour s’opposer à la colonisation musulmane. Occuper une église pour éviter sa destruction. Apprendre aux enfants qu’il ne faut pas croire tout ce qu’on leur raconte à l’école. Moquer les lubies des pédagogues. Respecter et faire respecter les règles de politesse. La dissidence c’est combattre la novlangue : utiliser le mot de clandestin, non celui de migrant ; dire que le mariage pour tous est une foutaise ; reconnaître à la suite du général De Gaulle, repris par Nadine Morano, que « les Français sont avant tout un peuple de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne ».
La dissidence c’est montrer qu’on n’est pas dupe des fumisteries de l’art dit contemporain qui n’est que l’art comptant pour rien.
La dissidence c’est prendre de la distance vis-à-vis des règles managériales des grandes entreprises et du jargon des grands cabinets conseils anglo-saxons. Se méfier de leur « déontologie », arme de tromperie et de conformisme. S’émanciper de la tyrannie des chiffres, de la dictature des procédures, du « reporting », des tableaux Excel et des Powerpoint. S’efforcer de parler français et délaisser le franglais et le basic English. Vaste programme, voyez-vous !
Etre dissident aujourd’hui c’est prendre la parole partout et ne pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe, d’homophobe, de xénophobe, d’intégriste et de fasciste ! C’est demander des comptes aux responsables du chaos, hommes politiques impuissants ou hommes de médias arrogants. Etre dissident c’est entarter ceux qui le méritent. Etre dissident c’est ne pas s’écarter au passage des cortèges officiels toutes sirènes hurlantes : nos insignifiances ne le méritent pas.
Etre dissident c’est courir le risque des poursuites judiciaires, des interpellations, des gardes à vue, des condamnations. Etre dissident c’est ne pas faire confiance à la justice de son pays et à ces juges chamarrés qui arborent à leur boutonnière des Légions d’honneur comme des crachats sanglants sur leur indépendance.
Voilà pourquoi nous avons placé cette journée sous le triple magistère de Raspail, Soljenitsyne et Snowden.
Jean Raspail qui a prophétisé ce qui arrive dans Le Camp des saints, un livre génial qu’il a payé de 40 ans d’ostracisme.
Alexandre Soljenitsyne, dissident de l’Est, puis de l’Ouest, qui a connu le goulag soviétique et le moulag occidental.
Edward Snowden qui a révélé les écoutes mondiales de la NSA américaine et à qui la France a refusé l’asile politique !
Voilà des figures tutélaires du courage et de la lucidité. Bref de la dissidence.
Sortez de vos tanières ! Bougez-vous ! Prenez des risques ! Le temps est venu de l’offensive. Ce n’est pas à vous d’avoir peur. Nous sommes l’avant-garde !
Jean-Yves Le Gallou
21/11/2015
Source : Polémia – 21/11/2015
Image : Jean-Yves Le Gallou au pupitre.
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