La diversité de l’information n’existe pas dans les médias installés. La multiplication des chaines n’a fait qu’aggraver, en le multipliant en copié-collé, le discours unique et on n’y échappe pas.
Culpabiliser et terroriser
Ainsi des projecteurs braqués ces derniers jours sur les abattoirs. Ce n’est bien entendu pas innocent. A travers des cas réels, incontestables et qui s’expliquent par la difficulté de ce métier et des conditions de proximité au travail comme en hébergement des salariés, le message essentiel était ailleurs. Avec une hypocrisie partagée, et l’air de poser des questions aussi évidentes qu’objectives, on a semé le doute sur le rapport entre la viande et l’épidémie. Est-ce bien prudent de manger de la viande ? Voilà ce qui était sous entendu. Voilà ce que l’on voulait insinuer dans l’esprit du téléspectateur. Puisque le virus est passé de l’animal à l’homme sur un marché chinois, semble-t-il, pourquoi le danger ne serait-il pas avec tous les animaux de nos campagnes ?
Le lobbying anti-viande est de plus en plus puissant dans les médias et il y a une exploitation permanente de l’actualité par des journalistes qui mâchouillent des graines en réclamant la légalisation du cannabis. Tout le monde a le droit d’être végétarien ou végétalien mais cela ne donne pas un diplôme sanitaire ni le droit d’empêcher les autres de manger différemment. Parce qu’ils refusent la viande, ils veulent culpabiliser ceux qui en consomment, c’est le cas de Nagui, déjà cité ici, ou de Morandini et de tant d’autres. Mais pour les bienfaiteurs de l’humanité, cela ne va jamais assez vite. Les discours moraux ne suffisant pas, faute de culpabiliser suffisamment on sait qu’on peut faire bien mieux en terrorisant. La viande déjà présentée comme cancérogène serait un pont pour les virus vers les humains. Il faut donc tout simplement arrêter d’en manger. Cela va bien au-delà des mouvements qui veulent à juste titre dénoncer des souffrances inutiles imposées aux animaux, seraient-elles religieuses. Cela est une façon d’imposer l’antispécisme dans les assiettes comme une prudence sanitaire.
L’antispécisme, frontière ultime de l’antiracisme
Dans sa dernière édition, le dictionnaire Robert a intégré les termes « spécisme » et « antispécisme », reconnaissant ainsi que leur emploi dans la langue se popularise. Le spécisme postule une hiérarchie entre les espèces, ce qui ne donne pas un droit à la maltraitance. L’antispécisme, c’est l’extension du principe d’égalité au monde animal. On l’aura compris, pour l’idéologie de l’anti-discrimination, c’est la frontière ultime de l’antiracisme.
Nos filières animales déjà touchées par des pressions, menaces et actes parfois de terroristes verts n’ont pas été épargnées par le confinement. Il y a danger pour cette profession enracinée dans les traditions qui font, avec le goût, l’identité française. A l’heure de la relance économique si fragile, jeter le doute sur la consommation de viande est un mauvais coup porté à nos concitoyens ruraux et au consommer français qu’on vante tant. Le retour à la tradition et à la proximité passe par nos bouchers. La souveraineté passe par la liberté de son assiette et le soutien à nos éleveurs. Se fera-t-on bientôt insulter dans les restaurants pour s’être délecté d’un tartare ? Les talibans de la bouffe vont se servir de la pandémie pour montrer du doigt les viandards, sorte de nazis dévorant leurs victimes.
Cet exemple montre bien que, dans les médias rien n’est jamais innocent, que tous les sujets qui peuvent être instrumentalisés idéologiquement sont montés en épingle et traités, partout à la même heure, de la même façon.
Pierre Boisguilbert
20/05/2020
Source : Correspondance Polémia
Crédit photo : Domaine public
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