Pourquoi un certain type d’attitudes politiques est-il taxé de « populisme » ? Pourquoi ce mot signifie-t-il pour les médias inculture la plus crasse, fermeture d’esprit, réflexes nauséabonds, intolérance et arriération mentale ? C’est qu’une partie importante du peuple défend l’enracinement et la stabilité, ou encore la prudence en matière sociétale, au rebours des valeurs des élites : le mondialisme et le nomadisme.
Le partisan du populisme est ainsi l’idiotès, celui qui ne voit que le particulier, pas plus loin que le bout de son nez, ou de sa patrie, ou de sa culture, et cela au lieu d’être « ouvert » (pardon, open) au changement, à l’ « autre », à « ce qui bouge ». Les partisans du populisme sont ainsi généralement taxés de suppôts de l’extrême-droite (sauf par la très raisonnable Radio Vatican et il faut le saluer), ou, au mieux, d’être de la « droite extrême », ou « à la droite de la droite ». Les populistes sont ainsi assimilés aux ennemis de la démocratie.
Pourtant, le programme des partis dits populistes est généralement on ne peut plus clair par rapport à la démocratie. Ils réclament non pas la suppression de la démocratie et des élections, mais plus de démocratie. Ils revendiquent la proportionnelle – qui n’a pas que des avantages surtout quand elle est intégrale – mais dont on ne peut dire qu’elle soit antidémocratique. Elle est d’ailleurs majoritairement présente dans les pays de l’Union européenne. Ils réclament le référendum d’initiative populaire et le retour à la souveraineté nationale. « Le populisme serait donc le sobriquet par lequel les démocraties perverties dissimulent vertueusement leur mépris pour le pluralisme » note Chantal Delsol.
Et dissimulent leur mépris pour le peuple ?
Pierre Le Vigan
26/03/2015
Chantal Delsol, Populisme. Les demeurés de l’histoire, éditions du Rocher, 266 pages.
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