Le récent livre de Valérie Trierweiler a fait beaucoup parler les journalistes ces temps derniers (1). Ils le vouent aux gémonies, le récusent totalement, dénonçant la méthode. Ce livre leur fait pousser des cris d’horreur et d’indignation au nom de la décence républicaine, de la déontologie journalistique, du respect aux institutions, etc. Ceci tout en s’arrachant les «bonnes feuilles» avant sa parution et en citant de nombreux passages dans leurs articles pour les pimenter. Et ils ont surtout bien mis en garde leurs lecteurs/auditeurs devant un éventuel achat ; et l’on sait aujourd’hui avec quel succès ils ont été entendus…
Ainsi donc glosent-ils sur ce livre. Cependant, voyez-vous, il y a une chose qu’ils ne dénonceront pas, car Valérie Trierweiler est une journaliste comme eux et bien représentative de cette profession. S’ils dénonçaient cette chose en question, ils se dédieraient eux-mêmes. Oui, ils ne dénonceront pas le fait que ce livre, c’est le degré zéro de l’écriture. Le style de ce livre est celui des pires romans-photos ou de la presse pipôle : plat, fadasse, terne, médiocre. Aucune once de pensée (2), de hauteur de point de vue, rien qui n’éblouisse, rien qui n’élève, au cours de ces pages (très vite lues en deux heures chrono à peine). Une insipide prose de midinette cocufiée, un vocabulaire et des descriptions consternants, des scènes dignes d’un script de Soap-opéra américain, un pauvre récit à la structure narrative alambiquée (3).
Bref, on comprend mieux la haine de ses confrères qui n’ont pas voulu se reconnaître dans le miroir de cette écriture.
Oui, j’ai lu ce livre ! Mais je ne l’ai pas acheté pour autant. Non pour suivre les recommandations/injonctions des journalistes du mainstream médiatique, mais simplement parce qu’il suffit de chercher sur Internet pour le trouver – gratuitement – en PDF… (4)
Ce qui est davantage affligeant suite à la lecture de ce livre, c’est ce qu’il nous dit de notre classe politique, de nos dirigeants contemporains : leurs comportements vils et mesquins, leurs propos généralement vulgaires, leur médiocrité crasse. Cela également, les journalistes de la «Presse» ne le souligneront pas, tant on ne s’étonne pas devant son propre reflet.
Misère.
Giovanni Drogo
Source : giovanni.drogo.over-blog.com
17/09/2014
Notes
- Éditions Les Arènes : tout un programme ! L’on aurait pu s’attendre à une joute chorégraphique, à des passes épiques, à des feintes recherchées. Nous n’avons que des chamailleries grotesques, des affrontements pitoyables, des situations controuvées.
- Si, comme le dit Parménide, «(…) le même est à la fois penser et être», on imagine bien ce qu’ils sont : pas grand-chose en fait.
- Et dire que cette dame est chroniqueuse politique puis littéraire dans une revue !
- Mes deux derniers achats de livres, ce sont ceux de Gershom Scholem ; l’un sur la kabbale et sa symbolique, l’autre sur les grands courants de la pensée juive. Nous sommes loin du livre de V.T., c’est certain.