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Parlez-vous le « woke » ? Petit lexique déconstruit

Parlez-vous le « woke » ? Petit lexique déconstruit

par | 19 mars 2025 | Société

Parlez-vous le « woke » ? Petit lexique déconstruit

Un lecteur de Polémia qui signe « P.S. » nous envoie aimablement un abécédaire du wokisme concocté par ses soins à l’aide de sources recueillies dans les sites observatoire du wokisme et boutique-lgbtqia.fr. La déconstruction d’une identité sexuelle « classique », qui s’est opérée sous l’influence des courants déconstructionnistes et structuralistes en littérature, philosophie, psychologie et sociologie durant le XXe siècle, a ainsi généré un vocabulaire en constante évolution.

 

Avertissement préliminaire : si vous êtes comme moi, nous nous contentons des sexe et genre attribués par la biologie et nos parents à la naissance, ainsi que des représentations mentales et sociales qui découlent de notre éducation et nos activités professionnelles et sociales. A contrario, certains veulent se positionner et agir dans la société en fonction de quatre critères d’identité individuelle distincts mais complémentaires, à savoir le sexe à la naissance (identité biologique), l’orientation sexuelle (le partenaire qui nous attire), l’identité que nous nous attribuons (homme/femme/neutre/les deux) et l’expression de genre (l’image que nous projetons dans la société).

 

Adelphité

« Adelphe » (du grec « adelphos » qui signifie « de frère ou de sœur ») est utilisé par le féminisme « intersectionnel » (englobant toutes les discriminations faites aux femmes), qui préfère parler « d’adelphité » plutôt que de « sororité » au sujet des femmes dans un souci de plus grande « inclusivité », ce qui permet d’inclure les hommes, les femmes et les personnes non binaires sans les différencier par leur sexe.

 

Appropriation culturelle

Ce concept récent s’est développé et radicalisé aux États-Unis dans les années 1990, avant de devenir une arme militante dans l’arsenal des adeptes du décolonialisme à partir des années 2010. L’appropriation culturelle se définit comme l’utilisation d’éléments d’une culture par les membres d’un groupe jugé « dominant ». Elle serait intrinsèquement irrespectueuse et constituerait une forme d’oppression et de spoliation.

 

Asexualité

L’asexuel, qui n’est pas un célibataire ou un abstinent, ne ressent pas d’attirance sexuelle pour une autre personne. Plusieurs sous-catégories existent.

 

Blackfishing

Ce terme désigne la tendance de certaines influenceuses blanches à s’approprier des codes vestimentaires ou capillaires nés dans la communauté afro-américaine. Certaines d’entre elles auraient également tendance à bronzer excessivement ou à se maquiller pour paraître plus noires. Ces pratiques sont perçues comme un manque de respect vis-à-vis de la communauté noire de la part de personnes blanches ne vivant pas au quotidien les discriminations et le racisme systémique.

 

Cancel Culture

La « culture de l’annulation » ou « culture du bannissement », venue des États-Unis, consiste à jeter l’opprobre sur une personne ou un groupe dont le comportement, les propos, les idées sont considérées comme non acceptables.

En conséquence, un harcèlement politiquement correct vise à faire pression sur le ou les auteurs et même sur ses proches (employeurs, famille, etc.) pour l’obliger à se retirer de l’espace public.

 

Cisgenre

Cet adjectif qualifie un type d’identité de genre qui correspond à un sexe biologique ou, comme le formule les puristes du genre, « au sexe qui a été assigné à la naissance ». Les personnes vivant dans les limites implicites des normes de genre et de race n’auraient pas à se confronter aux discriminations au sein d’une société qui valoriserait davantage la masculinité et la blanchité. Apprendre à se penser soi-même comme étant cisgenre, hétérosexuel et/ou blanche amènerait donc à comprendre les privilèges qui accompagnent une telle position « dominante ».

 

Colorisme

Ce terme désigne une forme de racisme intériorisé qui proviendrait des stéréotypes imposés par les colons blancs, d’où serait issue une forme de hiérarchie au sein même des populations noires en fonction des nuances de leurs carnations.

 

Cripping up

Ce concept américain, qui ne dispose pas à ce jour de traduction française, concerne le fait pour un acteur valide de jouer le rôle d’une personne atteinte de handicap.

 

Détransitionner

Ce verbe concerne les personnes qui, après avoir suivi une transition de genre et de sexe grâce à un traitement hormonal et des opérations chirurgicales, s’engage dans une démarche contraire pour retrouver leurs identités sexuelles de naissance.

 

Enbyphobie

Ce terme est apparu récemment pour évoquer la peur et le rejet des personnes dites non-binaires (qui ne se sentent ni homme, ni femme, sans être transgenres).

 

GINK

Acronyme de « Green inclination, no kid » qui désigne les personnes ayant fait le choix de ne pas avoir d’enfant pour des raisons écologiques.

 

Intersectionnalité

Du fait de la pluralité des identités chez une même personne, celle-ci peut simultanément subir plusieurs formes d’oppressions, de dominations, de stratifications et/ou de discriminations. Une lecture militante de ce concept conduit ainsi certains activistes à établir une hiérarchie des personnes discriminées en fonction du nombre d’intersections qu’elles peuvent revendiquer.

 

LGBTQIA+

« Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Trans, Queers, Intersectionnels, Androgynes et autres… »

 

Mansplaining

Ce terme, développé par les féministes américaines depuis la fin des années 2000, est composé de « man » (homme) et « explaining » (expliquant). Il s’agit d’incriminer un comportement jugé « condescendant » et « dominateur » comme celui d’écarter les jambes en étant assis dans les transports. Les militantes opposent ce terme à celui de « womancrossing » (composée de « femme » et de « croiser ») qui consiste pour les femmes à croiser les jambes dans les mêmes lieux.

 

Misogynoir

Ce néologisme est issu du mélange des termes « misogynie » et « noir » pour définir une misogynie spécifiquement dirigée contre les femmes de couleur noire.

 

Mogai

L’acronyme « Marginalized orientations, Gender identities and Intersex » signifie « Orientations sexuelles marginales, Identités de genre marginalisées et intersexes », qui concerne ceux qui n’ont pas de sexe biologique défini.

 

Queer

Un altersexuel n’est pas bisexuel et n’adhère pas à l’idée qu’on tombe amoureux d’un sexe en particulier mais d’une personne.

 

Régime diversitaire

Au Canada, cette idéologie, découlant de la pratique des « accommodements raisonnables » entre les communautés, désigne une entreprise de réingénierie sociale et identitaire intégrale, opposée à toute idée d’intégration des nouveaux arrivants. La société d’accueil doit ainsi transformer ses institutions, ses mentalités et ses mœurs pour satisfaire des exigences (toujours plus nombreuses) exprimées au nom des droits fondamentaux.

 

Safe Space

Un « espace sûr » ou « espace sans danger » (également appelé « espace positif »), concerne un lieu où des personnes « habituellement oppressées, marginalisées ou discriminées » peuvent se réunir sans craindre d’être « agressées ».

En France, les ancêtres des safe spaces étaient les « réunions en non-mixité » créés lors de la fondation du Mouvement de libération des femmes (MLF) dans les années 1970.

 

Sensitivity reader

Personne recrutée pour procéder à la relecture des manuscrits, des projets de scénarios voire des livres déjà édités afin d’y débusquer ce qui pourrait heurter la sensibilité de telle ou telle communauté. Venue des Etats-Unis, cette profession fait désormais son apparition en France.

 

Transgenre

Désigne une personne qui ne s’identifie pas au genre qui lui a été donné à sa naissance.

 

Unwashed

Ces personnes ont décidé, par rejet de l’hygiénisme ou par militantisme « décroissant », de ne pas se laver tous les jours et de limiter le nombre des douches prises.

 

Validisme

Ce concept désigne toute personne qui considèrerait le fait d’être valide comme une norme et une position enviable ou même supérieure à celle des personnes handicapées.

 

Woke

Ce terme vient du verbe anglais « to wake » (se réveiller). Depuis 2010, son emploi s’est généralisé pour évoquer tout d’abord la discrimination subie par les minorités ethniques, puis celles relatives aux communautés LGBTQ, à l’ensemble du champ des luttes intersectionnelles et même aux combats des antispécistes ou des collapsologues.

 

« P.S. », lecteur de Polémia
19/03/2025

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