Par Claude Meunier-Berthelot, enseignante, essayiste ♦ Depuis 2008, prétendument « pour simplifier les démarches de pré-inscription dans l’enseignement supérieur » – qui n’étaient pas compliquées ! – fut regroupé l’ensemble des formations post-bac sur un seul site informatique : le site APB – Admission Post-Bac.
Protestations et recours
Sur cette plate-forme informatique furent enregistrés les souhaits de tous les lycéens de terminales de France et de Navarre pour leur inscription en études supérieures.
Véritable usine à gaz, plusieurs milliers d’étudiants sur tout le territoire national n’obtinrent pas leur admission dans l’enseignement supérieur malgré de bons dossiers et un bac avec mention TB, refoulés par le système quand d’autres obtinrent une place dans la filière qu’ils demandaient avec une moyenne à 10.
Il était pourtant affirmé qu’APB permettait le classement des vœux sans autocensure ni calcul quant aux chances d’être retenus !
Néanmoins, il était indiqué que lorsque la capacité d’accueil était vraiment insuffisante, le choix se faisait en dernier lieu par tirage au sort parmi les étudiants.
De nombreuses protestations eurent lieu, faisant la une des journaux, donnant lieu à de nombreux recours administratifs, ce qui a conduit Blanquer, accédant alors à la fonction de ministre, à prétendre supprimer la plate-forme APB pour la remplacer par la plate-forme informatique Parcoursup applicable à partir de la rentrée 2018, réunissant 13 000 formations de premier cycle de l’enseignement supérieur.
Aujourd’hui, Parcoursup regroupe plus de 20 000 formations pour environ 1,1 million de candidats, soit en moyenne 50 candidats par formation.
La plate-forme Parcoursup a-t-elle résolu les problèmes générés par APB ?
Elle n’a assurément pas été conçue pour cela !
En quoi consiste Parcoursup ?
Il s’agit toujours d’une plate-forme informatique gouvernementale dont l’opacité perdure : malgré les protestations, le public reste dans l’ignorance du code source, de l’algorithme, donc, des critères retenus pour la sélection des dossiers.
Néanmoins, nous savons que le gouvernement se réserve des quotas de boursiers, des quotas de jeunes issus d’établissements situés hors de la zone géographique de l’établissement convoité…
Pour quel résultat ?
Les dossiers excellents sont écartés des formations supérieures de prestige (ou qui l’étaient, comme Sciences Po qui refuse systématiquement les dossiers des élèves de l’établissement parisien privé Stanislas, dossiers dont l’excellence n’est plus à démontrer).
En revanche, les dossiers médiocres sont retenus.
Alors, pourquoi ?
Et pourquoi laisser perdurer cette procédure en dépit de tous les dysfonctionnements dénoncés et alors qu’ils nuisent gravement à l’avenir de nos jeunes élites, à l’avenir de la France, d’autant que l’affectation des candidats dans l’enseignement supérieur pourrait continuer à fonctionner comme il l’avait toujours été, c’est-à-dire librement et avec des critères transparents dans la mesure où le nombre de candidats par rapport au nombre de formations post-bac ne rend pas le système ingérable et apporterait, au contraire, des solutions au plus près des aspirations, comme c’était le cas avant l’instauration de ce système ?
Objectifs réels de Parcoursup
En réalité, le gouvernement veut favoriser le grand remplacement et donc les élèves issus de l’immigration essentiellement, ou ceux dont le milieu social ne leur a pas fourni une véritable culture française et qui ont bénéficié d’un enseignement de qualité dans les REP et REP+ ; dans toutes les formations, ces populations sont privilégiées.
Également, étant donné la baisse du niveau des universités et des grandes écoles liée à la destruction de l’enseignement secondaire pour nos enfants, l’excellence des dossiers des quelques établissements de prestige constitue une épine dans le pied de ceux qui nous gouvernent et qui veulent continuer à détruire le système ; avec des populations allogènes, ils risquent moins les remises en cause et peuvent formater les étudiants dans le sens qu’ils souhaitent pour les faire accéder aux postes clés.
De plus, en raison de cette révolution scolaire qui détruit tous les fondements de l’institution scolaire pour nos enfants, l’Éducation nationale n’a plus besoin d’universitaires, et c’est un moyen d’organiser et de masquer le tarissement des formations à la licence et au CAPES notamment, formations devenues obsolètes puisque les personnels destinés à encadrer nos enfants – du primaire à l’université – sont recrutés par les chefs d’établissements, non plus sur diplôme mais sur profil, et entièrement pris en charge par la suite par les ESPE. (ex-IUFM) qui ont mis la main sur l’Université et formatent les jeunes sans qualification à leur guise, leur octroyant, au bout du compte, une prétendue « licence généraliste » dont les exigences sont réduites à la portion congrue (réalisation de dossiers et présentations orales !). C’est assez dire le vide du contenu !
Parcoursup constitue donc une arme décisive pour laisser nos jeunes « sur le carreau » ou dans des formations secondaires, masquer l’effondrement du système éducatif pour nos enfants, éviter les remises en cause par des étudiants brillants et assurer le grand remplacement des élites.
Claude Meunier-Berthelot
01/07/2022
* Cf. Cette révolution scolaire qui tue la France, Éditions des Trianons, 2022, 80 pages, 11,50 euros.
En vente dans toutes les librairies et sur Internet : chapitre.com, Librairie française (Paris).
* REP et REP+ : réseaux d’éducation prioritaire et réseaux d’éducation prioritaire renforcée.
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