Les écoles hors contrat se multiplient et constituent un exemple de réussite qui devrait inspirer. Une chronique de Philippe Rodier.
Dès qu’il s’agit d’Éducation nationale, l’opinion publique distingue entre l’École publique et l’École privée sous contrat avec l’État appelée aussi École libre. Mais celle-ci est-elle vraiment libre ? Elle n’a pas la liberté des programmes scolaires ni la liberté de recrutement des enseignants dont la formation est calquée sur celle des professeurs de l’École publique. Elle n’a quasiment plus de liberté dans les méthodes d’enseignement. Sa spécificité et sa valeur ajoutée ne résident plus dans son caractère confessionnel car rares sont les écoles catholiques qui ont encore une véritable approche chrétienne de l’enseignement. Comme dans l’École publique, les méthodes désastreuses d’éducation à la lecture qui génèrent de faux dyslexiques sont largement répandues. Ce qui la spécifie réside dans son indépendance de gestion de ses infrastructures, dans un surcroît d’autorité et d’éducation au respect envers les professeurs et dans une approche plus réaliste de l’enseignement. L’École catholique est-elle donc toujours une école libre ?
En réalité, la France compte un troisième système scolaire car il existe aussi des écoles libres dans tous les aspects éducatifs : celles qui n’ont pas de contrat avec l’État.
Ces écoles indépendantes sont véritablement libres dans la mesure où elles sont libres de leurs méthodes pédagogiques, de leurs programmes et du choix de leurs équipes éducatives. Elles scolarisent 50.000 élèves dans environ 600 établissements (dont 159 de confession catholique), sont soumises à des inspections complètes de l’administration et ont une obligation de résultat vis-à-vis des parents. Elles utilisent des méthodes éprouvées, sont à taille humaine pour que l’élève soit au centre, sont fondées sur des projets éducatifs clairs et partagés avec les parents afin d’apporter une cohérence et un climat harmonieux nécessaire à la structuration et à l’épanouissement de l’enfant. Elles sont tournées résolument vers la transmission et l’assimilation des savoirs afin que les enfants soient riches des trésors de la connaissance et ne soient pas réduits à leur performance scolaire du moment.
Chaque année s’ouvrent en France de telles écoles qui apportent des enseignements solides et de qualité sur les fondamentaux (lecture, écriture, maths, littérature), qui offrent une deuxième chance à des enfants perdus et culpabilisés par les méthodes d’enseignement officielles. Les élèves n’y tutoient pas leurs maîtres, ne les appellent pas par leur prénom, ne découvrent pas la lecture à travers des méthodes désastreuses. Point de théorie du genre, de cours d’éducation sexuelle orientés par des programmes officiels qui déresponsabilisent ou par des lobbys LGBT.
Pour les parents qui sont le plus souvent issus des classes moyennes, qui ont plusieurs enfants, qui financent par l’impôt l’Éducation nationale, c’est un sacrifice matériel car ils assurent les frais de scolarité (pas d’argent public dans ces écoles). Mais ils ont la garantie d’un enseignement qui sera respectueux de leurs valeurs éducatives et de leurs convictions.
Alors que l’Éducation nationale s’enfonce d’année en année dans la médiocrité et l’échec et que l’enseignement catholique abandonne toujours plus, d’année en année, sa vocation et sa spécificité, les écoles hors contrat se multiplient et constituent un exemple de réussite qui devrait inspirer.
Mais la France est encore trop enfermée dans l’idéologie étatiste et égalitariste pour l’accepter.
Philippe Rodier
Source : Boulevard Voltaire
02/10/2014