Un vaudeville à la Feydau se joue actuellement sur la scène européenne : la Grèce ne souhaite pas sortir de l’euro mais ne veut plus payer pour y rester. L’Europe sait que la Grèce ne paiera jamais sa dette mais ne veut pas qu’elle quitte l’euro. Tsipras sait que l’Europe fera tout pour que la Grèce ne la quitte pas et, donc, il la fait chanter et danser sur un air de sirtaki.
Et cette situation peut durer des semaines, des mois et sans doute même des années.
Ce vaudeville est payant, il nous coûte déjà 50 milliards (750 euros par Français, enfin pour ceux qui paient des impôts, les autres ne sont pas concernés).
L’Europe prête des milliards à la Grèce pour qu’elle puisse rembourser une partie de sa dette, ce que la Grèce ne fait pas puisqu’elle en a l’utilisation ailleurs.
L’intérêt de l’Europe, l’intérêt de la Grèce même, serait qu’elle quitte l’euro, à présent qu’elle s’est reprise en mains et s’est réformée presque totalement puisque, en tous les cas on nous l’affirme, la Grèce dépense moins aujourd’hui que les impôts et taxes qu’elle encaisse. Donc elle ne pourra que remonter la pente avec des sacrifices moins contraignants que l’austérité que l’Europe veut lui imposer, notamment sur les retraites et la TVA.
La dévaluation de sa monnaie relancera les 33% de ses exportations et les 14% de son tourisme.
Valery Giscard-d’Estaing, pourtant européen convaincu, estime qu’il s’agit là de la seule solution viable pour la Grèce, qui pourra revenir dans l’euro lorsqu’elle aura recouvré une santé, c’est-à-dire dans quelques décennies.
Évidemment la grande peur de L’Union européenne est l’effet domino que cette sortie de la Grèce pourrait accélérer : il est tout au aussi certain que ni le Portugal, ni l’Espagne, ni l’Italie ni, bien entendu la France, ne rembourseront jamais leur dettes.
La crainte est également qu’en sortant de l’euro la Grèce se relève doucettement, ce qui donnerait des idées à d’autres nations… n’est-ce pas ?
La BCE prête des milliards aux banques qui, à leur tour, les avancent aux pays en prenant leur bénéfice au passage (alors qu’elle pourrait les prêter directement à ces mêmes pays).
Pour l’instant les créanciers de tous ces pays et l’Eurogroupe se tiennent sur leur réserve pour tenter de sauver ce qui peut l’être encore ; mais quand ils admettront que tout est perdu, les taux d’intérêts entameront leur progression et ce sera des faillites annoncées et une crise aussi meurtrière qu’en 1929, sinon plus !
Il y aura des perdants, l’Union européenne, certainement mais aussi des vainqueurs, la Chine, les USA, peut-être même la Russie et l’Angleterre, qui sont restées hors zone euro, et certains pays émergents.
Nous ne pouvons qu’espérer que la prochaine crise, inévitable, ne sera que financière et ne comptabilisera pas des millions de vies humaines.
Manuel Gomez
Source : magoturf.over-blog.com
26/06/2015