« Ne dites pas à ma mère que je suis animateur, elle croit que je suis influenceur. » Nagui a été l’un des tous premiers animateurs issu de la diversité et choisi donc bien sur en grande partie pour ça. Cela dit, l’Égyptien d’Alexandrie — fils cadet de Lotfy Fam, gréco-égyptien copte, docteur ès lettres de l’Université de Paris et interprète aux Nations unies, et de Colette Teitelbaum, franco-italienne, professeur de lettres classiques originaire de Dnipropetrovsk en Ukraine —, a duré grâce à un talent certain.
Quand on dure, il n’y a pas de secret. Il a le sens de la répartie, un esprit vif et un humour indiscutable. Mais au fil des années, il s’est cru permis de donner son avis sur tous les sujets. Sur tous les sujets à la mode, bien sûr, et un avis qui est toujours celui de la société bobo dont il est un serviteur zélé. Car pour durer, il faut aussi et surtout s’aligner sur l’idéologie dominante.
Défenseur du bien
Chaque occasion est donc bonne pour dénoncer le racisme, le machisme et les mangeurs de viande, pour se poser en défenseur du bien. Il le fait notamment dans Tout le monde veut prendre sa place sous les applaudissements d’un public aussi captif que sa pensée. Ça lasse et le vent tourne. Le temps passe et les blagues à 80 % au-dessous de la braguette, mais sans vulgarité appuyée, prennent comme son visage des rides qui ne sont pas une pub’ très efficace en faveur des régimes vegan et assimilés.
Nagui est aujourd’hui une caricature du système médiatique. Ce système fait feu de tous bois pour imposer son idéologie, rien n’est innocent, surtout pas les jeux grands publics. Mais Nagui n’est plus un intouchable de la diversité, nos télés se sont remplies au fil des années d’animateurs venus d’ailleurs et qui sont chez eux chez nous, surtout dans nos foyers par la magie du petit écran. Et eux, ils ont le droit de dire du mal de Nagui sans être accusés de discrimination en raison de la race, de la couleur ou de la religion.
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Plus de vachettes, le veau d’or !
Nagui est tombé dans le piège où chutent tous ceux qui, pour donner des gages à la mode, en font des tonnes et donc en font trop. Ainsi, se présentant comme un grand défenseur des animaux, et pour sacrifier au veau d’or de la cause animaliste, il a, en tant que producteur d’Intervilles, décidé de supprimer les vachettes. Et de jurer, la main sur le cœur : « Pendant deux ans, j’ai vu ce qui se passait avec des animaux et je n’ai pas envie de reproduire ça » — il avait en effet animé l’émission aux côtés de Patrice Laffont et Juliette Arnaud pour se remettre en selle.
C’est justement ce que lui reproche André Viard, président de l’Observatoire national des cultures taurines : « Nagui a relancé sa carrière grâce aux vachettes d’Intervilles », a déploré sur CNews l’ancien matador converti à l’antispécisme. Il en a donc pris pour son grade dans « Touche pas à mon poste », nouvel étendard plus branché de la diversité médiatique. Dans les anciens Intervilles, Nagui se moquait paraît-il des vachettes comme de son premier narguilé. Ce serait un hypocrite jouant la carte moralisatrice pour rester dans le coup à 58 ans — plus vert et défenseur de la planète que Nagui, il n’y a que Greta Thunberg et encore.
70 000 euros… par jour ! Et la suite…
Certains se sont alors intéressés au coût pour le service public des leçons de comportement citoyen. Matthieu , un autre animateur bien-pensant, a dévoilé le salaire exorbitant qu’empochait l’ex-ami des vachettes après chaque tournage de son divertissement musical. « Nagui enregistre quatorze émissions de N’oubliez pas les paroles par jour de tournage. Il est payé 5 000 euros par émission. 5 000 x 14 fait 70 000… », affirme l’animateur du talk-show de C8.
Mais les multiplications ne s’arrêtent pas là… « il enregistre quatre sessions par mois. Ce qui fait 280.000 euros. Et puis vous ajoutez Taratata, Tout le monde veut prendre sa place, France Inter et le fait qu’il soit producteur et qu’il y a des dividendes », poursuit Matthieu Delormeau, visiblement certain que « les chiffres qu’[il] donne sont les bons ».
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Ce n’est pas la première fois que le salaire de Nagui est au cœur des conversations. En mars 2019, le magazine Capital annonçait que le présentateur du service public toucherait entre 120 000 et 150 000 euros de salaire annuel pour l’émission La bande originale qu’il anime chaque jour sur France Inter. Qui plus est, à la fin des années 2000, Nagui a revendu sa société à Banijay dont il détient toujours 5,3% des parts et il « dispose d’une participation de 20 millions d’euros » dans ce groupe via une holding. Enfin, toujours selon Capital, son statut de salarié à France Télévisions lui rapporterait entre 750 000 et 1 million d’euros par an.
Des chiffres qui donnent le tournis même s’il ne présente pas Tournez manège. À ce compte là, pas question, on s’en doute de faire le moindre faux pas. Il faut donner des gages et toujours plus avec l’âge, ce couperet impitoyable.
Pierre Boisguilbert