Frédéric Villaret, docteur en sciences. Spécialité : ingénierie écologique des écosystèmes artificiels
♦ Plan
I – Un monde en mutation
II – Paradigme politique et paradigme cognitif
III – Le paradigme dominant
IV – La Mystique matérialiste en très bref…
V – La fragilisation du paradigme classique
VI – Structure dissipative et rôle paradoxal de l’entropie
VII – Le paradoxe entropique
VIII – Et pour conclure en guise d’introduction
La Modernité à l’origine de la mondialisation actuelle repose, entre autres, sur une Mystique matérialiste animant sa composante noosphérique. Cette Mystique matérialiste est alimentée par la science moderne née il y a cinq siècles. Or, l’indéterminisme métaphysique s’imposant dans cette science moderne au cours du XXe siècle fragilise cette mystique matérialiste. Cette Modernité, dont le Mondialisme cosmopolite est une des conséquences, va-t-elle alors s’effondrer, elle aussi, laissant la place à d’autres perspectives politiques ?
Cet exposé philosophique est présenté ci-après sous la forme de trois volets successifs : 1/3 – 2/3 – 3/3
1/3
I/ VIII – Un monde en mutation
Les mutations de notre temps sont connues. Nous sommes passés en quelques décennies d’un monde s’ignorant au village planétaire. Au milieu du XXe siècle, la terre était encore mal cartographiée alors qu’aujourd’hui tout un chacun a la faculté de se rendre d’un de ses points à un autre sans délai. En 1950 nous aurions été 2,5 milliards d’humains sur terre alors que, maintenant, nous courons vers le chiffre de 8 milliards. Les chiffres sur la croissance économique –l’artificialisation, dans un langage écologiste – sont tout autant époustouflants. Le Produit intérieur brut (PIB) mondial a été multiplié par 7 de 1950 à 2000. Donc, de fait, le PIB par habitant a largement augmenté malgré une hausse forte de la population mondiale.
Cela se poursuit encore aujourd’hui. Malgré les pleurnicheries sur la crise, le nombre de voitures mises en circulation augmente et la taille de ces voitures aussi. Nous continuons à nous enrichir, c’est-à-dire à toujours créer plus de biens et de services. Il est vrai qu’il y a beaucoup de pauvres, mais pour une raison simple : il y a plus d’habitants, donc leur nombre augmente en valeur absolue alors que l’immense majorité s’enrichit, l’enrichissement étant conçu comme la quantité de biens et de services disponibles. En outre, dans un contexte moins favorable les pauvres d’aujourd’hui ne survivraient pas. Donc mécaniquement leur nombre augmente. C’est parce que notre monde est riche que les pauvres survivent. Sous cet angle, cette opulence leur bénéficie (sic !)…
En revanche, la Nature en est une victime incontestable. Tous les indicateurs de biodiversité sont au rouge. Certes, nos territoires revoient le loup et l’ours, mais ils ne survivent que par la volonté politique et non en eux-mêmes. Ailleurs, c’est catastrophique. Les populations de grands mammifères ont chuté drastiquement. L’habitat naturel du tigre ne représente plus que 7% de sa surface historique. Il en est de même pour beaucoup d’espèces.
- La Modernité sur la sellette
Le monde que nous vivons aujourd’hui est la conséquence d’une série de conjonctions engendrant la Modernité et dont la rupture avec le monde naturel est le fondement essentiel. Les racines sont connues : d’un côté, l’Ancien et le Nouveau Testament ; de l’autre, l’héritage grec antique. Les premiers nous apportent une religion sécularisée maintenant en religion des Droits de l’homme ; l’autre nous fournit la philosophie que la Modernité a transformée en techno-science permettant l’artificialisation de l’écosphère. Elle répond aussi à des interrogations métaphysiques. Mais, dans ce dernier espace, il y a un gros changement…
En effet, un des fondements de la Modernité est aujourd’hui ébranlé, mais difficile à entrevoir car cela affecte la philosophie dominante du moment. Il s’agit de ce que nous résumons par l’expression de mystique matérialiste consubstantielle à la Modernité. La science moderne en est l’essence. Or, cette science dominant le paradigme de la connaissance contemporain a généré un indéterminisme métaphysique ébranlant la mystique matérialiste l’animant. Ce faisant, la science ambitionne toujours de fournir des réponses à la question ontologique fondamentale sur ce que l’on peut connaître, mais en soulignant que cet indéterminisme métaphysique est le prix à payer pour s’adapter aux contraintes écosystémiques s’imposant à tous. Alors que la Science a voulu identifier l’Etre et connaître le Devenir, la science contemporaine sait comment ce Devenir se construit – systémiquement – mais le prix à payer en est l’indéterminisme métaphysique, donc l’impossibilité d’accéder à l’Etre. Sa vocation ontologique étant contestée, la Science est maintenant en crise.
Une des conséquences les plus manifestes de la « déscientisation » de nos esprits est une désaffection des filières scientifiques. Ainsi, il est de plus en plus difficile de recruter de brillants étudiants dans des filières scientifiques et, quand cela se fait, notamment à travers les grandes écoles, celles-ci ont réduit leur enseignement scientifique à la portion congrue. La presse spécialisée, elle aussi, subit cette érosion. D’autres symptômes seraient à évoquer.
Pour éclairer les causes de cette situation, nous évoquerons sommairement les fondements de la science moderne, puis la montée de l’indéterminisme métaphysique en nous concentrant sur les apports de la thermodynamique du non-équilibre et notamment la fonction écosystémique de l’entropie. Nous aboutirons alors à la conclusion que nous vivons une mutation du paradigme de la connaissance de la Modernité. Or, cette dernière est à l’origine de la crise écologique. Donc, c’est plutôt une bonne nouvelle… pour un écologiste.
II/ VIII – Paradigme politique et paradigme cognitif
Notre paradigme politique de référence est nourri du paradigme cognitif dominant nos esprits. En identifier les composantes permet de décrypter la dynamique de notre paradigme politique, et donc de le saper. Explication :
Pourquoi s’intéresser aux mouvements du paradigme de la connaissance alors que l’essentiel de nos contemporains se focalise sur une réflexion politique ? Simplement car notre pratique politique est animée par des présupposés métapolitiques, eux-mêmes étayés par un paradigme cognitif à la temporalité plus large. Précisons ce point de vue.
Aujourd’hui, la politique tend à réaliser le monde parfait identifié à un paradis fait par Dieu, Etre parfait. Le Paradis est donc envisagé comme parfait. Le paroxysme de cette vision se réalise de nos jours dans l’espérance du Développement durable garantissant tout à la fois la croissance de la population, l’artificialisation de l’écosphère, la préservation des ressources et la fin des crises sociales, environnementales et écologiques. Là est l’ambition des politiques prônées par l’OCDE, par exemple. Or, ceci est directement issu de certitudes acquises à une époque où le monde était très différent de celui dans lequel nous vivons désormais. Pour résumer, le plus significatif est que nous sommes passés d’un monde perçu de dimensions finies alors qu’il y a encore peu on le percevait infini. Or, ces mutations sont encore loin d’être intégrées.
Thomas Kuhn, célèbre épistémologue, résumait son travail en notant qu’il avait compris la physique des Grecs antiques quand il s’était mis à penser comme un Grec. Dans le même esprit, Pierre Boulez, un contributeur important à la musique sérielle, rétorquait aux musiciens voulant à tout prix jouer la musique baroque sur des instruments de l’époque baroque, qu’il aurait aussi fallu avoir les oreilles de cette époque. Or, si l’un est possible, l’autre ne l’est pas. A la lueur de ces réflexions, chaque manifestation de la noosphère s’inscrit dans un contexte bien particulier dont on ignore les composantes aujourd’hui. Ainsi, nos descendants ne comprendront sans doute pas certaines de nos pratiques actuelles car ignorant ce qui les motivaient dans le contexte actuel.
Ainsi, le Panthéon des Grecs antiques était à l’image des sociétés humaines : les dieux avaient leurs qualités mais aussi leurs faiblesses. Tromperie, folie, vol et dol, etc., y étaient d’usage courant ainsi que d’autres « péchés ». L’héroïsme et la lâcheté coexistaient. Le Panthéon grec était un isomorphisme de la société antique. En revanche, le Dieu des Hébreux était parfait, imposant aux humains d’être et de se conduire à son image. La pierre angulaire de cette attitude repose sur la notion de conscience morale dont la traduction en termes vulgaires aboutit à la règle d’or, ou éthique de réciprocité, singularisant l’homme à l’égard du monde naturel. Celle-ci se résume par « Traite les autres comme tu voudrais être traité » ou « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Elle établit les fondements de la Morale et serait pour les Modernes le fondement de toutes les civilisations.
Ainsi, le Dieu des Hébreux est à l’origine d’un paradigme politique spécifique postulant que le monde est par essence parfait, c’est-à-dire ne souffre d’aucun désordre ; l’esprit humain a vocation à le révéler. S’ensuit un discours assurant aux mathématiques la prééminence dans la hiérarchie des savoirs dans la mesure où elles anticipent et révèlent la perfection de ce monde parfait…
- De la physique mathématique aux migrations interclimatiques
L’histoire de la physique illustre le changement de paradigme survenant à l’époque de la Renaissance (1). Durant le Moyen Age, animé par une mystique d’essence chrétienne, la physique repose sur la pensée d’Aristote, philosophe de la Grèce antique, mais l’ambition de l’Eglise d’unifier la chrétienté autour d’un calendrier commun conduit à s’intéresser aux mouvements des planètes (2). La physique mathématique en est issue, culminant avec l’œuvre de Newton résumée dans Principes mathématiques de philosophie naturelle. Nous sommes à la fin du XVIIe siècle apJC. Ceci impose un ensemble de convictions résumées par les épistémologues contemporains de paradigme newtonien ou classique. L’idéal de perfection, donc de simplicité, s’impose et résonne avec la perception d’un Dieu unique et parfait. La Nature ne peut donc être que parfaite et connaissable. Mais les sociétés des hommes sont loin de répondre aux mêmes critères. Aussi, au lieu de s’appesantir sur la politique, il est préférable de se pencher sur la Morale. Or, elle aussi révèle sa simplicité et son universalité.
La vocation de la Morale, s’appuyant sur une règle d’or envisagée comme universelle, est alors de favoriser la réalisation de ce monde parfait, mais pas seulement au niveau de la Physis, mais aussi de l’Homme. Là est l’ambition suprême de la Modernité justifiant le suprémacisme des peuples ou individus maîtrisant le mieux tous les aspects de cette perspective théo-téléologique.
Tous les suprémacismes animant nos espaces politiques reposent sur ces certitudes, avec comme conséquence que l’Humain est supérieur à la Nature et que, chez les humains, les Blancs sont supérieurs aux autres et que, chez les Blancs, les groupes s’identifiant à cette perspective ont vocation à dominer et guider les autres. Ce suprémacisme anime beaucoup de juifs, de catholiques ou de protestants, mais aussi des entités fondant leur identité sur une conscience nationale ou ethnique. On citera le suprémacisme anglo-saxon, le suprémacisme allemand culminant à l’époque nationale-socialiste, ou le suprémacisme français imposant ses Droits de l’Homme. Il y en a d’autres. Les approches russe ou chinoise sont plus inspirées sur le plan écologique et pourraient se résumer par : chacun chez soi et tout ira bien… De même, toute forme de suprémacisme est une hérésie dans la pensée écologique honnête. Humains et moustiques ont droit à la coexistence. Cela n’empêche pas les moustiques de nous pomper le sang, et nous de réagir quand ils le font. La Vie est envisagée comme un Tout s’exprimant sous de multiples formes en interactions vitales. Mais une manifestation de cette Vie – l’Homme moderne – a acquis une suprématie de fait via la techno-science lui conférant une responsabilité que n’ont pas les autres. C’est l’idée-clé de l’œuvre de Hans Jonas, philosophe allemand juif sioniste. D’où un bouleversement des hiérarchies et priorités fondant une Modernité finissante reposant sur la singularité humaine.
Les unes et les autres sont dans une relation conflictuelle consubstantielle garantissant la pérennité et l’évolution des lignées constitutives de la biosphère. Chacun a le droit de vivre. Dit en termes plus compréhensibles : les derniers tigres ou loups valent donc plus que les futures centaines de millions d’humains à venir. C’est le fondement d’une posture écocentrée. Or, la Modernité singularise l’Homme et met l’écosphère à son service. Cet anthropocentrisme anime toutes les idéologies, religieuses ou profanes, de la Modernité. Mais, pour le moment, excepté quelques penseurs confidentiels, personne en Occident n’interroge les fondements de nos pratiques sociales alors que le contexte les ayant engendrées a profondément muté ces dernières décennies.
La conséquence est que le paradigme politique justifiant nos certitudes en ce domaine est rarement interrogé. Il reste un des fondements de nos pratiques sociales largement déterminées par le paradigme cognitif de la Modernité. Lui-même s’est élaboré dans un contexte écosystémique ayant profondément changé. D’où la conviction que l’on ne peut envisager le futur en se référant à des connaissances et pratiques issues d’un paradigme élaboré voilà plus de 5 siècles.
Identifier les composantes du paradigme classique permettra de saisir en quoi la science les a fragilisées alors même que le monde imaginé par nos aïeux se réalisait. Le paradigme classique en est la matrice fondamentale.
III/ VIII – Le paradigme dominant
Le paradigme dit classique domine nos esprits. Il est fondé sur les caractéristiques suivantes : déterminisme, causalité, non-contradiction, espace absolu, temps chronologique, etc. Doit-on abandonner tout cela pour penser la politique autrement ? Explication :
La mystique matérialiste s’est développée dans le paradigme laplacien. Elle est fondée sur la conviction que le monde est connaissable, identifiable à une représentation matérialiste. Dans cet esprit, le vrai scientifique ne s’intéresse qu’à ce qui se quantifie, reléguant ce qui ne peut l’être dans le monde des philosophes ou des religieux. D’innombrables personnalités balisent ce cheminement. Cependant, les réflexions de deux d’entre elles illustrent à merveille la posture fondamentale animant notre temps. On citera Pierre Simon, marquis de Laplace, et Auguste Comte.
- Pierre Simon de Laplace et Dieu dans tout ça !
Les épistémologues estiment que le paradigme classique est achevé avec les réflexions de Simon de Laplace prenant acte de toutes les mutations de la Physique survenues dans le sillage de Newton. Un extrait de son ouvrage Essai philosophique sur les probabilités (1778) anime cette conviction :
« Si nous concevons une intelligence qui, pour un instant donné, embrasse tous les rapports des êtres de cet Univers, elle pourra déterminer pour un temps quelconque pris dans le passé ou dans l’avenir la position respective, les mouvements et, plus généralement, les affections de tous ces êtres. »
Cet extrait, célèbre, présente Laplace comme un « déterministe » inconditionnel. Les spécialistes de son œuvre ont cependant un avis plus nuancé. Ce même Laplace est aussi accusé d’avoir tué Dieu. Ainsi après avoir lu son traité de Mécanique céleste, Napoléon, lui-même féru de physique mathématique, s’étonnait : « Je n’ai pas rencontré la moindre trace de Dieu dans votre ciel ». Laplace aurait répondu : « Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse ».
Depuis, les controverses sur ces propos ne cessent d’animer les savants, débordant largement ce cadre pour s’interroger sur les fondements du paradigme laplacien, baptisé aussi paradigme newtonien, mécaniste ; auxquels nous préférons le terme de paradigme classique. Cet idéal résumé par le mot classique n’a pas seulement animé la philosophie, mais tous les arts, à commencer par la musique de cette époque. Mozart et Beethoven, ainsi, rompent avec l’esprit baroque. Le compositeur de référence souvent cité pour apprécier cette évolution étant Michel Corette (1707-1795) ayant couvert la totalité du XVIIIe siècle. Si un jour on a le temps, on précisera les mutations s’opérant à cette époque nous concernant encore directement aujourd’hui. La science et la musique partagèrent la même vision…, et tous les arts en général, exprimant simultanément l’esprit du temps.
En résumé, les fondements du paradigme classique reposent sur le déterminisme, la causalité, la prévisibilité, la non-contradiction, la réversibilité, le temps absolu et d’autres composantes âprement discutées par philosophes, scientifiques, épistémologues, historiens, etc. Dans une perspective plus contemporaine, les savants identifient la réversibilité des équations de la dynamique par rapport au temps comme facteur essentiel. Le temps n’y est alors pas envisagé comme une composante de la dynamique écosystémique mais uniquement comme référentiel. Pour marquer cette ambivalence, les écologues qualifient le temps de « ressource » au même titre que l’énergie, la matière ou l’information. Il retrouve ainsi un statut plus important que celui de simple référentiel.
- Un esprit positif : Auguste Comte
Le paradigme classique achevé, l’idée largement répandue ensuite est qu’en abandonnant les mythologies portées par les religions, on accéderait à la Vérité par la Science et donc au monde parfait. Aujourd’hui, les prosélytes du Marché s’envisagent comme les instigateurs de ce monde parfait. La mondialisation cosmopolite en est la conséquence. Un des auteurs de référence portant cette perspective est Auguste Comte (1798-1857). Ardent saint-simonien, il était à ce titre à la recherche de la société parfaite, celle construite à l’image de l’ordre cosmique, mais dont Dieu serait toutefois exclu.
Associé au courant positiviste, il est connu pour sa loi des trois états selon laquelle l’esprit humain passe successivement par « l’âge théologique », puis par « l’âge métaphysique », pour aboutir enfin à « l’âge positif ». A ce stade la science produit les connaissances véritables. Figure incontournable des manuels de philosophie du Lycée, il a structuré les postures de centaines de milliers de décideurs depuis des générations convaincues que le Progrès, donc le passage de l’état religieux à l’état positif, est le destin de l’humanité ; cet état positif nous permettant alors de créer la société parfaite sur des fondements incontestables à l’image du Paradis perdu. Le Développement durable est le dernier avatar de cette perspective transformant une vision d’essence religieuse en une perspective matérialiste athée.
La Mécanique est la discipline de référence de cette physique mathématique matérialiste consacrée à construire ce monde parfait. Certes, elle achoppe à matérialiser l’attraction universelle devenue la pierre angulaire des systèmes cosmiques, mais son ambition ultime est de tout révéler. Nonobstant leurs succès, les mécaniciens estiment toutefois que malgré les apports des inventions mathématiques attribuées à Sir William Rowan Hamilton (1805-1865), il est impossible de formaliser de nouveaux phénomènes observés dans l’infiniment petit. La mécanique classique rencontre ses limites et depuis ne cesse d’être fragilisée, ébranlant ainsi les certitudes animant le paradigme classique. Se pose alors une nouvelle fois la fameuse question de Kant dans Critique de la raison pure : Que pouvons-nous connaître ?
Pourtant, cet idéal envisagé par la pensée « classique » ne va cesser depuis d’animer l’esprit de nos contemporains acquis à la pertinence de cette « mystique matérialiste » nous menant vers la société parfaite d’où les désordres seraient exclus. Certes, la science s’est autofragilisée, mais la mystique matérialiste qu’elle a engendrée a toujours l’ambition de fournir des réponses aux grandes questions métaphysiques et, par dérivation, sur ce que nous pouvons faire, objet de la politique.
Frédéric Villaret
Mai 2017
A suivre
Notes :
- Les historiens considèrent que la Renaissance est la conséquence de la chute de Constantinople en 1453 conquise par les Ottomans musulmans. Certaine de sa fin prochaine, l’intelligentsia byzantine quitta la deuxième Rome (Constantinople) pour rejoindre la mère-patrie. La Renaissance commence donc en Italie, et remonte vers l’Europe du Nord après l’échec de sa conquête par les rois de France. L’héritage gréco-latin fut transmis ainsi. Si contribution arabe il y eut, elle fut modérée. L’histoire de la création du solfège permet de démontrer cela.
Correspondance Polémia – 24/05/2017
Image : Pierre Simon, Marquis de Laplace
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