La campagne menée actuellement dans les médias sur l’affaire des migrants est de même nature que celle orchestrée au début de l’année lors des attentats de Charlie Hebdo. Il s’agit, dans un cas comme dans l’autre, d’une formidable opération de manipulation des masses par la caste idéologique dominante.
La manipulation des masses
Ce que nous vivons depuis la parution de la terrible photo du jeune Aylan mort sur une plage turque procède en effet d’une opération de propagande montée de toutes pièces selon les méthodes classiques du genre. La photo du petit garçon en a été l’élément à la fois structurant et déclencheur. L’idée est, en effet, de focaliser l’actualité sur un événement concret qui soit de nature à soulever une forte émotion. Or, que peut-il y avoir de plus émouvant que la mort d’un enfant ? Si de surcroît on dispose d’une image du drame, l’émotion n’en sera que décuplée et l’effet amplifié.
La deuxième phase consiste à exploiter cette émotion pour lui donner un sens politiquement correct et l’orienter idéologiquement en fonction de l’objectif recherché. « Cet enfant est mort parce que les Européens refusent d’accueillir les migrants. Ce sont donc eux qui sont responsables de cette mort tragique. Pour se racheter et éviter de nouveaux drames, ils doivent ouvrir grandes les portes de leurs pays. »
Troisième phase destinée à emporter l’adhésion de la population française malgré tout fortement réticente : faire croire que cet événement a provoqué une vague sans précédent d’initiatives en faveur de l’accueil des migrants. Et les médias de multiplier les reportages montrant des communes, des associations, voire des personnes privées libérant des logements et accueillant les réfugiés. Que ces initiatives soient marginales, anciennes, ou purement théoriques importe peu, c’est l’effet de masse ainsi que la répétition du message qui doivent produire l’effet recherché. Et, une fois de plus, intellectuels, artistes, élus et tous les « people » sont mis à contribution sous forme de pétitions, d’interviews ou de déclarations.
Quant au président de la République, bafouant une fois de plus l’opinion majoritaire des Français, il annonce que notre pays accueillera vingt-quatre mille migrants : une déclaration mensongère, car si le chiffre est délibérément présenté comme très faible, il n’a en réalité aucun sens puisqu’en l’absence de contrôle aux frontières notre pays accueillera, qu’il le veuille ou non, tous ceux qui se présenteront et qui se compteront par centaines plutôt qu’en dizaines de milliers.
Les Européens ne sont pas coupables
Alors, bien sûr, il n’y a rien de pire que la mort d’un enfant innocent et l’on ne peut qu’éprouver tristesse et compassion face à un tel drame. Mais, en l’occurrence, ce ne sont pas les peuples européens qu’il faut accuser. Le responsable de cette mort tragique, c’est d’abord le père qui en toute inconscience a fait monter son fils dans une embarcation de fortune sur une mer incertaine et cela dans le but, aurait-il déclaré, « de se faire refaire les dents en Europe ». Quant aux autorités, si certaines doivent également être mises en cause, ce sont les autorités turques qui n’assurent aucune police le long de leurs côtes et aucun contrôle des migrants qui s’y présentent.
Mais, pour la classe politico-médiatique, peu importent ces réalités. Il ne s’agit pas en effet pour elle de raisonner sur des faits mais de susciter des émotions avec pour seul objectif de faire accepter par les peuples européens des vagues supplémentaires d’immigration. La nouvelle dénomination de migrants, voire de réfugiés, ne change en effet rien à cette réalité. Il s’agit de provoquer un nouvel afflux migratoire sur notre sol et de le faire accepter par le peuple français non plus comme une fatalité qu’on ne peut éviter mais comme une obligation morale qu’il faudrait encourager, organiser et faciliter.
De nouvelles menaces pour les Européens
À travers cette nouvelle campagne de propagande, on cherche donc à nous imposer une augmentation massive de l’immigration et, plus grave encore, de l’immigration musulmane. En dehors d’une minorité de chrétiens effectivement persécutés pour leur religion et qui méritent notre solidarité, la grande masse des populations qui déferle sur le sol européen est en effet musulmane dont près de la moitié d’ailleurs ne vient pas des pays en guerre. Or, tout le monde le sait, la présence massive des immigrés sur notre sol pose des problèmes qu’aucun gouvernement n’a pu résoudre. Pis, la montée d’un islam incompatible avec notre civilisation est en train de faire voler en éclats la communauté nationale. La sagesse la plus élémentaire devrait donc pousser nos dirigeants à stopper l’arrivée de nouveaux immigrés et surtout de ceux qui se réclament de l’islam. Aussi est-il consternant de voir les autorités médiatiques et politiques de notre pays comme de nos voisins faire exactement le contraire et annoncer au monde que la France et l’Europe sont ouvertes à qui veut venir, créant ainsi un appel d’air qui va être entendu par des millions d’Arabes et d’Africains.
L’autre solution
On ne peut, certes, rester insensible au malheur des populations qui subissent la guerre et la France, comme l’Europe, devrait s’efforcer de leur venir en aide. Mais encore faut-il le faire sans sacrifier l’identité, la sécurité, la cohésion et la paix intérieure de notre nation. Aussi faut-il avancer d’autres solutions. Il faut tout d’abord s’efforcer de mettre fin aux conflits qui déchirent l’Irak et la Syrie en s’attaquant avec efficacité à l’État Islamique et, pour cela, soutenir tous ceux qui le combattent, à commencer par Bachar el-Assad et son armée. (Et ne pas se contenter d’envoyer des avions de reconnaissance, comme l’a annoncé récemment M. Hollande). Il faut ensuite fournir un soutien humanitaire aux réfugiés, en apportant une aide substantielle au fonctionnement des camps implantés dans les États musulmans voisins des pays en guerre ainsi que dans des secteurs sécurisés à créer au sein même de ces pays. Enfin, il faut fermer les frontières et faire patrouiller nos navires au large des pays d’embarquement afin d’organiser le retour vers les côtes des bateaux qui en partent. Quant aux migrants qui parviendraient à gagner malgré tout les côtes européennes, ils devraient certes être recueillis, soignés et nourris, mais devraient dans le délai d’une semaine être rembarqués sur un bateau qui les reconduirait près de leur lieu d’origine. Enfin, une aide devrait être apportée à la Grèce et à la Bulgarie pour établir à leur frontière orientale un barrage physique infranchissable. Bref, il s’agit de convaincre les candidats à l’émigration qu’ils ne pourront mener leur projet à bien et qu’ils seront dans tous les cas renvoyés là d’où ils viennent.
Quant à nos gouvernements, il est temps qu’ils se libèrent du chantage compassionnel permanent et qu’ils se rappellent enfin que la politique, la vraie, doit être régie non par les émotions mais par la raison, avec comme objectif non pas le bien universel mais celui du peuple dont on a la charge.
Bruno Mégret
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