En 2005, un dispositif de protection avait été mis en place dans les domaines de la défense nationale, comme l’armement, mais aussi des technologies de l’information ou des jeux d’argent.
Ce décret gouvernemental soumettait à l’autorisation préalable du ministre de l’Économie les investissements par des groupes étrangers en France dans les domaines précités. Le décret de ce jeudi étend ce dispositif aux domaines de l’énergie, des transports, de l’eau, de la santé et des télécoms. Un tel dispositif, inspiré des modèles mis en place en Allemagne ou aux États-Unis, vient en appui au rôle du gouvernement dans la vente de la branche énergie de la société Alstom, convoitée par General Electric et Siemens. Le ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, s’est félicité de la parution de ce décret qui se veut « un choix de patriotisme économique »
Selon un sondage CSA, 59% des personnes interrogées jugent que « le fait de privilégier des produits ou des entreprises françaises dans le contexte actuel de mondialisation » est « efficace pour redresser l’économie française » contre 38% qui considèrent cette stratégie « inefficace ». De plus, les récents sondages sur les résultats des prochaines élections font apparaître que les mouvements favorables à une Europe des Nations ont le vent en poupe dans l’opinion. La ficelle paraît donc un peu grosse. Marine Le Pen a qualifié ce décret et les déclarations annexes du ministre de l’Économie d’ « enfumage électoraliste ».
La présidente du Front national a souligné le faible impact d’un tel décret :
« [Il] sera probablement retoqué par l’Union européenne puisque l’UE interdit le patriotisme économique ». Marine Le Pen a alors brocardé la conception du patriotisme qu’a le gouvernement : « Très objectivement, écarter un Américain pour vendre Alstom à un Allemand, moi, je n’appelle pas ça du patriotisme économique ».
Et la présidente du Front national de conclure :
« Le patriotisme, ça consiste à conserver Alstom en France avec la maîtrise française de cette société absolument stratégique ».
Cette seconde option n’est apparemment pas à l’ordre du jour pour le gouvernement qui a affirmé hier qu’« une entrée de l’État au capital n’est pas à l’ordre du jour ».
Source : Bulletin de réinformation, R.C., 17/05/2014