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Marion Maréchal : « Le premier grand défi, le plus vital, est le Grand Remplacement ! »

Marion Maréchal : « Le premier grand défi, le plus vital, est le Grand Remplacement ! »

par | 2 octobre 2019 | Politique, Société

Marion Maréchal : « Le premier grand défi, le plus vital, est le Grand Remplacement ! »

Le discours de Marion Maréchal à la Convention de la Droite est un discours important. Un discours fondateur d’une génération politique en rupture avec le conformisme de ses aînés.
Un discours qui remet les idées à l’endroit face au Gorafi quotidien servi par le médiatiquement correct alors que le réel revient au galop. Ce discours est tenu par quelqu’un qui sait que la réflexion précède l’action et que la reconstruction passe par la transgression.
Le voici dans son intégralité.
Polémia


Marion Maréchal - Convention de la droite 28 septembre 2019

Bonjour à tous mes chers amis, français et de toute la droite ici rassemblée,

Je suis très heureuse de participer à cette première édition de la Convention de la droite. Je suis convaincue que le basculement politique s’opérera par ce type d’initiative et parla multiplication des îlots de résistance au sein de la société civile.

N’attendons pas une future victoire institutionnelle pour prendre nos responsabilités et nous engager, elle viendra, mais uniquement si nous l’avons préparée.

N’attendons pas que l’Etat nous sauve, actuellement il est phagocyté par une idéologie et des intérêts contraires à l’intérêt national.

N’attendons pas l’homme providentiel. L’homme et la femme providentiels, c’est chacun, chacune d’entre vous, là où vous êtes, pour agir dans le sens de vos convictions et des intérêts du pays. Comme le font aujourd’hui l’incorrect dans les médias, racines d’avenir en politique, et le cercle audace avec l’entreprise, en organisant cette convention.

Comme nous le faisons mon équipe et moi-même, avec l’ISSEP, en contribuant à former une nouvelle génération de dirigeants au service de leur pays.

N’attendons pas la rédemption des seuls partis politiques : créons des associations, montons des écoles, entreprenons français, consommons français, apprenons notre histoire, défendons notre langue, sauvons tout ce que nous pouvons sauver.

La France c’est nous, elle vit en nous, elle existe par nous et elle existera demain par ce que nous aurons su recevoir et transmettre.

Alors bien sûr, j’entends les impatiences et les frustrations, j’entends ceux qui veulent agir, pressés par le temps, angoissés par les maux qui nous frappent et s’accélèrent. Mais qui peut imaginer que nos idées arrivent au pouvoir sans avoir préalablement brisé les barrières partisanes d’hier ?

Avons-nous d’autres solutions que de reconstruire et de réunir par une vision de l’Homme et de la société ? Existe-t-il vraiment une autre voie que de passer par les cœurs et les intelligences des hommes de bonne volonté ?

Nous devons bâtir sur le roc, pas sur des coups médiatiques! Par les Idées, par les loyautés, les réseaux, des élus locaux, des soutiens financiers, culturels, intellectuels, par la confiance des entreprises, par l’appui de hauts fonctionnaires qui auront la capacité à faire bouger l’Etat et avec des alliés en Europe.

Et pour y parvenir, il y a urgence à rompre avec la droite des experts comptables, ce champs de ruine idéologique qui n’a comme seul obsession que d’apparaître « moderne ». Ont-ils à ce point oublié les penseurs, dont ils sont censés être les héritiers, pour ne pas se remémorer la phrase de Thibon «  être dans le vent, voilà l’ambition d’une feuille morte ».

Ici, nous portons de plus grandes ambitions. Et ce ne sont pas seulement des ambitions de droite. Ce sont des ambitions françaises.

La première étant de ne pas se laisser intimider, au pays de la raison, par les délires médiatico-politiques du temps. Il n’est pas simple de faire preuve de bon sens, face à une actualité devenue un véritable Gorafi géant. J’exagère à peine. Voici une semaine que le chef d’Etat canadien s’excuse de s’être déguisé en Aladin il y a 20 ans, sous le regard jubilatoire des associations antiracistes ;

les féministes, quant à elle, organisent un salon à Paris pour dénoncer l’hétérosexualité « comme régime politique » ;

pendant ce temps, Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, explique sur un plateau « qu’un père peut être une femme ou une même grand-mère » dans le cadre du débat sur la PMA. Ex Justice ? Et je ne vous ai servi que le menu de la semaine.

Nous pouvons débattre éternellement sur les clivages les plus judicieux à investir politiquement, mais à la lumière de l’actualité, le plus évident est bien : idéologie contre réalisme.

Face aux délires du camps progressiste, le camps des réalistes que nous sommes a le devoir de se concentrer sur les grands défis du siècle.

5 grands défis sur lequel se jouera la place de la France au 21ème siècle : le grand remplacement, le grand déclassement, le grand épuisement écologique, le grand basculement anthropologique et le grand affrontement des puissances.

Le premier grand défi, le plus vital, est le grand remplacement. Ce compte à rebours démographique qui nous fait déjà entrevoir la possibilité de devenir minoritaire sur la terre de nos ancêtres. Avec pour corollaire, le grand ensauvagement d’une société multiculturelle fracturée et violente. Je ne m’attarde pas sur ce sujet, largement évoqué aujourd’hui.

Je me contenterai de dire que face aux droits des minorités, nous devons opposer fermement notre droit à la continuité historique, notre droit au primat de la culture française sur les cultures importées. Derrière ses mots fermes, le Président de la République ne peut être efficace sur ce sujet de l’immigration s’il ne conduit pas une réforme constitutionnelle, une refonte de notre code de la nationalité, une réforme de la politique sociale et la dénonciation d’un certain nombre de traités internationaux.  Le tout, en parallèle, de la mise en place d’une politique nataliste.

Le deuxième défi, largement d’actualité : le grand déclassement. Celui que subit la France péri-urbaine et rurale mais aussi une partie des grandes villes, en proie à l’insécurité,  avec notamment des jeunes diplômés qui peinent à se loger ou à trouver un travail décemment rémunéré.

Cette situation est le résultat d’un choix économique. La plupart des efforts ont été tendus ces dernières décennies vers la nouvelle économie: financière et de service, liées à la NBIC, concentrée dans les métropoles. Nos gouvernants ont renoncé à porter une stratégie pour l’économie plus traditionnelle, pourtant grande pourvoyeuse d’emplois : l’industrie, l’agriculture et l’artisanat.

Trois axes sont à investir pour parer à l’installation durable d’une France à deux vitesses:

  • Baisser le poids de l’impôt et des taxes : mettre fin à une spoliation étatique qui freine et fragilise le tissu économique non délocalisable, ce qui impliquera nécessairement de recentrer l’Etat sur ses missions régaliennes,
  • Réguler la concurrence internationale, en imposant davantage la voix française dans les négociations commerciales de l’UE,
  • Et lancer une nouvelle politique d’aménagement du territoire : plutôt que de viser la France des 20 métropoles, nous devons avoir pour objectif la France des 100 villes : s’appuyer sur les villes intermédiaires pour remailler l’emploi sur le territoire et désengorger des métropoles devenues économiquement inaccessibles. Pour cela, nous devons mieux répartir les crédits publics sur l’ensemble du territoire, investir plus équitablement dans les infrastructures publiques, mieux répartir les crédits de soutien à l’innovation et à la culture, inciter l’installation des entreprises, assurer l’accès au numérique, maintenir les petites lignes ferroviaires.

Le troisième défi est le plus omniprésent dans le débat public : il s’agit du grand épuisement écologique. Notre environnement est épuisé par un modèle productiviste, imposé par la pression de la concurrence mondiale et un modèle de consommation internationalisée. Des paysans qui se suicident, des champs devenus stériles à force de produire, des écosystèmes qui disparaissent saturés de déchets et de produits chimiques. Ce modèle  est un échec qui a sacrifié notre autonomie. Pour la première fois de son histoire, la France pourrait importer plus de produits agricoles qu’elle n’en exporte d’ici 2023 ! L’écologie est un conservatisme : préserver des paysages, des terroirs, un mode de vie alimentaire, c’est protéger une identité. C’est donc à nous de porter ce combat, loin des lobbys, des effets d’aubaine, des éclats médiatiques, des grandes messes internationales, d’une fiscalité punitive aussi inefficace qu’injuste. Ce ne sont pas les internationalistes libre-échangistes à la macron ou les zadistes anti-nucléaires qui pourront répondre de manière cohérente à ce problème. Nous sommes les plus légitimes à proposer des modèles économiques alternatifs qui encouragent à produire et consommer local. Permaculture, biomimétisme, recyclage, systèmes naturels de dépollution, création d’algoplastiques… je suis très optimiste sur ce sujet car la science et l’innovation nous promettent déjà des solutions révolutionnaires pour respecter la nature. Mais tout ceci ne peut fonctionner que dans une logique locale, fondée largement sur l’initiative entrepreneuriale et dans le cadre de frontières protectrices.

L’actualité législative nous amène au 4ème défi : le grand basculement anthropologique, qui n’est pas sans lien d’ailleurs avec la question écologique. Je ne saurai dire mieux que Soljenitsyne et ce qu’il déclarait à ce sujet: « L’Homme tel que nous l’avons toujours connu était le sujet de l’histoire, aujourd’hui il se transforme en copeau du progrès technique. Le progrès technique a toujours eu tendance à entamer la nature, aujourd’hui il commence à entamer la culture et l’homme ».

Ainsi le progressisme devient-il un anti-humanisme en transformant une économie de marché en société de marché. Dans ce temple de la consommation, les désirs deviennent des droits, tout s’achète et tout se vend, de l’utérus à l’enfant.

L’eugénisme et l’intelligence artificielle sont les prochains terrains de compétition des grandes puissances. La France a longtemps et souvent inspiré le monde ; elle a encore un grand rôle à jouer dans ce domaine : en servant d’éclaireur, en portant une société qui respecte la dignité humaine, qui refuse la marchandisation de l’homme et de ses produits, qui préserve et développe le cerveau humain face à l’expertise des machines. Les robots ne seront jamais des concurrents si nous nous attachons à cultiver notre humanité : le libre-arbitre, l’intelligence transversale, l’empathie et l’éthique. La réponse se trouve dans l’éducation : l’éducation à l’esprit critique, au raisonnement, à la culture générale, à la mémorisation aujourd’hui malmenée dans notre modèle scolaire.  La France a toutes les ressources, intellectuelles, historiques, civilisationnelles, médicales, techniques pour relever ce défi qui n’est pas seulement éthique, mais anthropologique, social et éducatif. Nous avons rayonné pour l’égalité, pour la liberté, pour la démocratie, nous devons aujourd’hui rayonner pour le grand combat de la dignité humaine.

Enfin, le dernier défi et non des moindres : le grand  affrontement des puissances. La fin de l’histoire n’a pas eu lieu. Des nations autrefois en sommeil réinvestissent le jeu mondial. La Chine et plus largement l’Asie mais aussi la Russie deviennent de plus en plus offensifs, tandis que les Etats-Unis défendent leur place bec et ongle.

Le gouvernement  ne semble pas comprendre que l’économie est devenue le nouveau terrain d’affrontement des puissances. Comme les pacifistes en 40, il ne veut pas affronter l’adversité là où elle se trouve : augmentation démographique mondiale, espionnage industriel, captation des entreprises stratégiques par l’étranger, mutation de l’actionnariat et délocalisations massives, hégémonie des GAFA sur nos données,  nouvelle guerre du droit et du dollar, colonisation des terres agricoles et la captation de nos ressources.

L’énarchie des années 2000 actuellement aux commandes, avec son logiciel des années 90,  n’a pas d’autres ambitions pour notre nous que devenir une nation de second rang, un protectorat américain, un musée à ciel ouvert pour tourisme de masse, cantonnée à une économie de service.

Pourtant, avec un peu de méthode, de courage et de patriotisme, nous pouvons retrouver une ambition de puissance. Il suffit d’avoir la force de gouverner et de concentrer nos efforts sur ce qui garantit notre indépendance et notre influence. Pour atteindre cet objectif, nous devons notamment  miser sur trois choses :

  • Une armée de qualité. J’entends par là notre capacité de projection et notre industrie de défense si nous souhaitons avoir les moyens d’une diplomatie d’équilibre.
  • Notre présence sur les 5 continents qui nous offre des opportunités exceptionnelles en terme géostratégique et de ressources naturelles.
  • L’échelle européenne. La réforme de l’UE ne passera pas par la commission ou le Parlement européen mais par des stratégies d’alliance gouvernementales pour réequilibrer le rapport de force avec l’Allemagne. C’est bien la France qui a la clef du destin européen. Depuis que l’UE existe, la France n’a quasiment jamais été mise en minorité sur un texte qu’elle ne voulait pas : notre servitude a toujours été volontaire. Nous avons les moyens de renverser le système de l’intérieur : nous sommes membre fondateur, après le départ du Royaume-Uni nous avons la plus grande armée européenne, nous sommes le seul membre permanent de l’ONU, les seuls à avoir bombe nucléaire, nous sommes la deuxième économie, contributeur net, nous sommes une puissance universelle qui voit bien au-delà du projet européen.  Nous avons toutes les cartes pour ne plus être la victime mais le moteur de cette institution. Si nous exigeons demain que la commission se cantonne aux sujets communs stratégiques comme la souveraineté numérique ou la réciprocité dans les échanges internationaux, nous pouvons obtenir gain de cause. Encore faut-il être capable de défendre les intérêts français jusqu’au bout.

Finalement, le principal obstacle se trouve dans cette petite musique du renoncement, cette tentation permanente du désespoir, ce sentiment de fatalité d’un combat déjà perdu. Ne soyons pas infidèle à notre Histoire en nous abandonnant à cette facilité. Notre Nation a souvent connu de terribles chutes, elle a aussi et surtout vécu de sublimes résurrections.

Je comprends qu’il puisse y avoir du doute, je ne comprends pas qu’on puisse perdre espoir.

Où serions-nous si les français avaient perdu espoir après le traumatisme de 1870, la saignée de 17 ou la défaite de 40. Sûrement ont-ils douté. Et pourtant chaque fois, ils ont démenti l’avenir sombre qui semblait se profiler. Nous, français, sommes d’une certaine manière, condamnés à l’espoir. Pas un espoir béat et attentiste mais un espoir d’action. Car les idées justes se renforcent à l’épreuve de l’action. Alors agissons, agissons au-delà de nos petits intérêts catégoriels, agissons chacun où nous sommes, selon nos talents et nos passions.

Et demain, nous serons au pouvoir.

Merci à tous.

Marion Maréchal
Discours du 28/02/2019

Source : L’Incorrect

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