On a le sentiment que les autorités sont scandaleusement passives face à la recrudescence d’une forme intolérable de criminalité : le harcèlement de rue. Grâce aux enquêtes menées par l’Observatoire de la sécurité, on sait que 72% des femmes de seize à vingt-cinq ans ont déclaré avoir été victimes de sifflements, voire de regards appuyés, principalement la nuit, dans les parcs et les rues, mais aussi dans les gares et les clubs. Certaines sont même victimes d’infractions pénales, par exemple des insultes, des attouchements ou des poursuites.
Pour Mme Yolande Gerber, de l’Observatoire de la sécurité, « découvrir des chiffres si élevés a été un choc ». La Municipalité est donc invitée à prendre des mesures, mais elle ne propose rien de concret et d’immédiat. Le quotidien gratuit 20 Minutes confesse que «si une sensibilisation est imaginée dans les écoles, il n’existe rien de précis concernant la police».
On se pince pour s’assurer qu’on ne rêve pas: occupée à des tâches accessoires et subalternes, comme le maintien de l’ordre et la poursuite des trafiquants, des voleurs et des assassins, la police néglige la répression qu’on espérait impitoyable des sifflets et des regards appuyés dont sont victimes les frêles jeunes filles de seize ans ans qui se promènent de nuit dans les parcs et les rues de la capitale!
Claude Paschoud
Source : Le Pamphlet n°460
Décembre 2016