Pour Alexandre Latsa, les « élites » françaises font preuve d’autant d’incompétence que d’aveuglement car elles sont coupés du pays réel. Emmanuel Macron a par exemple obtenu 88 % des votes à Neuilly-sur-Seine, 84 % à Saint-Denis et 95 % à New York.
Habiter hors de France permet de prendre de la distance.
Habiter hors de France, et en Russie, permet de mieux comprendre ce qui se passe et surtout ce qui devrait se passer en France si la France était un pays normal et non dans une phase d’accélération de la trajectoire historique qui est la sienne depuis maintenant des décennies ; une trajectoire historique destructrice, et dont la finalité ne devrait être que sa disparition en tant qu’organisme, c’est-à-dire tout simplement sa sortie de l’histoire.
C’est précisément le sens de la conférence organisée par le cercle Aristote et qui s’est tenu en septembre 2016 à laquelle, arrivant de Russie, j’y avais exprimé cet étrange ressenti que j’avais eu lors de mes discussions avec les chauffeurs de taxi, les employés des hôtels, les serveurs…
« Cela fait 8 ans que j’habite hors de France et de l’UE mais par contre je viens rarement en France mais paradoxalement, de par le fait de ne pas y habiter, je vois chaque année l’effondrement, la dégradation (…) Je constate un ras le bol, la colère qui monte partout chez les gens ».
Venant de l’étranger, n’habitant plus en France, une chose m’avait vraiment frappé : ce ressenti global de colère, partout. Cette sensation qu’un nombre croissant de gens est juste prêt à dégoupiller. Quelque chose qui flottait partout même dans les rues de ce Paris devenu, en quelque décennies de mauvaise gestion sociale-démocrate une poubelle pour Bobo décérébrés avec ses périphéries diversitaires dont un grand nombre sont déjà sortis de l’autorité de l’État.
L’automne 2018 aura vu cette colère s’exprimer via un mouvement populaire et spontané, les Gilets Jaunes, face auquel l’état se trouve bien démuni. De l’étranger toujours, le gouffre entre le haut et le bas de la société française n’aura jamais semblé si profond. Mais comment pourrait-il en être autrement alors que le pays est gouverné par une élite qui a pris le pouvoir par un coup d’État comme je l’écrivais en septembre 2017 :
« Pour la première fois sans doute dans l’histoire de la France, le déroulé d’une élection a pu suivre un scénario prévu et exécutée avec le soutien actif du désormais premier des pouvoirs : le pouvoir médiatique. Un pouvoir médiatique ayant permis que ne soit respecté un agenda planifié en amont par ceux-là mêmes pour qui l’élection d’Emmanuel macron était, et de loin, la meilleure solution pour « leurs » intérêts.
(…)
Le peuple français qui était sur le point de manifester sa colère, son insatisfaction, ses inquiétudes et son rejet profond et viscéral du système sociétaliste s’est fait voler son destin par une incroyable manipulation des esprits et des cœurs.
(…)
La machine médiatique a noyé toute réflexion authentique et toute velléité de débat dans un bruit de fond confus mais en assénant une image : celle d’Emmanuel Macron, censé porter un projet nouveau comme un sorcier congolais devant des disciples en transe. Emmanuel Macron n’avait-il pas lui-même du reste parlé de magie en politique ?
(…)
Hagards, sonnés par cette hyper matraquage médiatique les électeurs français se sont fait voler leur élection par une minorité riche et non nationale en se faisant indirectement priver de tout droit à une quelconque réflexion indépendante. La victoire d’Emmanuel Macron est la victoire de ceux qui souhaitent une société d’individus et non plus de citoyens, une société plastique, une société liquide ».
Mais c’est ailleurs que la colère grondait, au cœur de cette France des périphéries, cette France non globalisée et non liquide, mais au contraire ancrée, charnelle et populaire.
Cette France exclue des « Nouvelles citadelles globalisées ».
Cette France remplie de gens normaux, des Français moyens et normaux, ces jeunes parents, ces mamans célibataires qui élèvent des enfants et bossent, ces employés, ces retraités pauvres, ces chômeurs …
Cette France désertée par l’État, désertée par l’Emploi, ces campagnes et petites villes qui n’existent « pas », ou « plus » dans le projet globaliste et diversitaire des élites françaises pour qui la France n’existe visiblement pas en tant qu’État nation avec une histoire et un destin, et le peuple français n’existe pas en tant que réalité civilisationnelle et culturelle.
Alors bien sûr, les médias français ont prétendu que c’était Poutine qui était derrière les gilets jaunes, ou que la Russie appuyait le mouvement tandis que certains soi-disant intellectuels francais tentaient de moraliser le populo … Pas de chance, Internet et les réseaux sociaux ne permettent plus de tomber dans le panneau, ni aux Médias officiels de mentir et cacher les nombreuses provocations qui ont accompagné les évènements de l’automne 2018.
Il est succulent de voir nos élites appeler les russes, les ukrainiens et les serbes à descendre dans la rue, tuer des policiers et des civils s’il le faut pour renverser des « dirigeants » (non alignés) mais ne pas tolérer les mêmes contestations chez eux. Le deux poids deux mesures post-colonial s’est parfaitement intégrer à l’agenda occidental pour le Monde, entendez : « Ce qui est bon pour nous chez vous, ne l’est pas chez nous pour nous ».
De l’étranger, le gouffre entre le haut et le bas de la société française n’aura donc jamais semblé si profond. On se demande comment les « élites » françaises peuvent faire preuve de tant d’incompétence et d’aveuglement mais leur monde n’est pas à Dijon, Périgueux ou au Puy en Velay. Leur monde est à New-York, Neuilly-sur-Seine et ensuite en Seine Saint-Denis, soit dans les mondes bobo et diversitaires. Emmanuel Macron n’a-t-il pas du reste obtenu 88% à Neuilly-sur-Seine, 84% à Saint-Denis et 95% à New York ? La dernière soirée Macronienne lors de la fête de la musique nous a donné un clair aperçu de ses gouts mais aussi de la conception qu’il avait des institutions françaises et de l’image de la France.
Malheureusement pour nos élites globalisées, le mouvement des #GiletsJaunes semble à l’heure où j’écris ces lignes s’étendre a de nombreux pays, en et en dehors de l’Europe.
Alors que l’organisme France est malade, mais se bat contre l’infection qu’elle a contractée et je vous incite à vous pencher et faire circuler ce petit Manifeste des Gilets-Jaunes que vous pouvez consulter également ici et qui pourrait s’apparenter à un remède, tout comme celui-là.
La dénonciation des oligarques rappelle étrangement l’histoire russe et je souhaite redire à quel point la crise systémique de 1998 que les russes ont traversé pourraient ressembler à l’avenir proche de la France si notre pays ne change pas rapidement de trajectoire historique. L’expérience russe, précieuse, pourrait nous donner des clefs pour faire face a ce grand Inconnu dans lequel la France et les Français sont tout prêt d’entrer, à cause de 50 ans de gouvernance globalitaire et diversitaire par des élites aussi incompétentes que soumises.
Car la France, comme l’Ukraine, comme la Russie des années 90 souffre avant tout d’un mal commun : l’extraordinaire incompétence de ces élites, qu’elles soient politiques et médiatiques.
Des élites qui ont ruiné notre pays, ruiné l’avenir de nos enfants et mènent notre pays vers la guerre et sa sortie de l’histoire.
Il est temps de renvoyer ses « élites » là où elles devraient être : c’est-à-dire dans les poubelles de l’histoire.
France, mère des arts, des armes et des lois (Joachim Du Bellay)
45 ans après la fin des 30 glorieuses, ou en es-tu ?
Des dizaines de suicides de policiers et gendarmes tous les ans.
Un suicide d’agriculteur tous les deux jours
Presque 6 millions d’inscrits à Pôle Emploi.
Un jeune sur quatre est au chômage.
Un million de travailleurs pauvres gagnent moins de 850 euros par mois.
50% des Français disposent de moins de 1,710 euros par mois (!)
30% des Français travaillent en CDD… 70% des embauches en 2016 en France sont des CDD d’un mois (!)
Au moins 180.000 SDF cet hiver, +50% sur 10 ans.
La foule aux restaurants du cœur.
Taux de croissance nul et < 1,5% depuis 2013.
Enrichissement météorique de la France d’en haut ~ 1% des plus riches ont accaparé 82% des richessescréés en 2018 et s’enrichissent bien plus fortement que dans les autres pays
Appauvrissement de la France d’en bas avec près de 9 millions de pauvres dont 26% des moins de 30 ans.
Déficit catastrophique de la Balance commerciale, en effondrement depuis 1995.
L’état endetté comme jamais avec une dette passée de 787,4 milliards d’euros en 1998 à 2.299,8 milliards d’euros en 2018 soit 99% du PIB et 75 000 euros / ménage. La France terminera t’elle comme la Grèce ?
Insécurité en hausse.
Immigration en hausse.
Etc etc.
Le bilan comptable est lourd. En ce veille de samedi noir, une des mesures prioritaires est impérativement de fermer l’ENA immédiatement et définitivement. Fermer l’ENA et en souder les portes. Pour toujours.
#ONLR
Alexandre Latsa
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