Les médias, fidèles à leur réputation de manipulateurs professionnels, n’ont semble-t-il presque rien retenu d’autre du spectaculaire meeting du Trocadéro d’Éric Zemmour qu’un slogan, scandé pendant 10 secondes. Xavier Van Lierde, utilisateur toujours pertinent de Twitter, a proposé sur ce réseau social une excellente analyse que nous partageons auprès de nos lecteurs.
Polémia
Pourquoi les politiques macroniens et les médias se sont-ils jetés avec gourmandise sur la phrase « Macron assassin » scandée quelques secondes par certains partisans d’Eric Zemmour lors de son meeting du Trocadéro ?
Les partisans d’ EZ y voient une manœuvre, « pour ne pas avoir à reconnaître le succès de son meeting (50 000 personnes minimum) et éluder le fond du discours. »
C’est évidemment vrai. La même technique a d’ailleurs été utilisée la semaine d’avant contre Mélenchon avec « l’affaire de la poupée de Macron » pour masquer le succès de son propre rassemblement.
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Toutefois, cette manipulation typique des périodes électorales ne résume pas l’affaire. En effet, la focalisation sur un détail odieux de l’adversaire est aussi une façon, pour la « bonne société » macronienne de justifier le mépris qui est sa véritable identité (anti)politique.
Les partisans d’Eric Zemmour en sont aujourd’hui les victimes, mais bien d’autres l’ont été avant lui.
Ces 5 dernières années, tous les mouvements de contestation du pouvoir macronien ont été artificiellement transformés en « intouchables ».
Les Gilets jaunes ? Des attardés, factieux, alcooliques, etc.
Les anti-pass ? Un ramassis de débiles, d’obscurantistes et de complotistes, etc.
Les gaullistes à l’ancienne ou les tenants d’un monde multipolaire ? Des « vendus à Poutine » !
Ce mépris est, pour la nouvelle bourgeoisie macronienne, une sorte de seconde nature.
Ils aiment considérer leurs adversaires idéologiques comme de grossiers personnages malappris et malfaisants face auxquels la bienséance dicte de se pincer le nez car ils sont « nauséabonds »…
…mais aussi de se boucher les oreilles car leurs revendications sont des « grognes ».
Tout contestataire est ainsi ramené à un « porc ». Or, pourquoi faudrait-il faire l’effort d’écouter ou comprendre des porcs ?
Cette façon de rejeter aux marges de la société toute contestation a d’ailleurs été théorisée par Macron et ses soutiens médiatiques lorsqu’ils prétendent délimiter le « cercle de la raison » en traçant un cercle hermétique autour d’eux pour se protéger des « intouchables ».
Or, il s’agit d’une attitude parfaitement totalitaire au sens propre du terme puisque, de la sorte, la frange macronienne de la société (au mieux 30 % de celle-ci) n’ambitionne rien moins que d’en devenir le tout (les 70 % restant étant jetés au ban).
Cette dérive explique aussi la volonté délibérée d’étouffer tout véritable débat lors de cette présidentielle. Le dédain affiché à l’égard de ses adversaires signifie que, pour la macronie, les choses sérieuses doivent être traitées entre gens sérieux, non sur la place publique.
La majorité présidentielle se comporte ainsi peu ou prou en « parti unique » traitant les dossiers sérieux au sein d’instances opaques (conseil de défense sanitaire) ou avec des cabinets de conseil, en tout cas loin du peuple et de ses représentants (voyez l’état du Parlement…).
Dès lors, penser que les citoyens exaspérés qui, quelques secondes, ont scandé « Macron assassin” représentent « une menace pour la République » est une farce.
Macron n’est certes pas un « assassin » au sens propre. En revanche, si quelqu’un représente aujourd’hui une menace pour la République, c’est bien lui !
Xavier Van Lierde
29/03/2022
Source : Twitter