« Non, disons avec clarté que les hommes et les femmes sont différents et complémentaires. »
Le gouvernement a décidé, avec l’appui de lobbies féministes et LGBT, de « déconstruire les stéréotypes » dans la société, source déclarée d’inégalités entre hommes et femmes. Or, qui aujourd’hui contribue le plus à accroître et renforcer ces stéréotypes ? Ceux qui précisément prétendent les combattre. Ce sont les pompiers pyromanes.
On n’a jamais entendu autant de stéréotypes depuis quelques semaines dans la bouche des membres du gouvernement et des lobbies qui les soutiennent, créant ainsi, par un effet pervers, une fixation sur des idées toutes faites (dont certaines issues de fantasmes) dans l’opinion publique, idées qu’ils prétendaient vouloir combattre.
Comment expliquer ce phénomène ?
On apprend, de la bouche du ministre Najat Vallaud-Belkacem, que le but des ABCD de l’égalité est de « redonner confiance aux jeunes filles, de les aider à ambitionner les mêmes métiers que les hommes, à leur permettre de ne plus se sous-estimer, etc. », sous-entendant par là même que les petites filles continueraient à entretenir un sentiment d’infériorité par rapport aux garçons… affirmation contestable en soi ! Cette idée n’est en effet qu’un postulat. Le problème est que ce postulat est partial, et qu’il est biaisé. Mais il sert de soubassement à une conception égalitariste et matérialiste de la différence entre les sexes.
Un soubassement matérialiste
Ces stéréotypes ne sont en effet dénoncés que pour servir de repoussoirs au nom d’une conception idéologique de l’égalité des sexes, conception qui n’a rien d’universel. Il ne faut donc pas s’étonner que les postulats de départ dans l’esprit de nos gouvernants soient tous marqués par une vision négative de la féminité et surtout de la maternité.
Ainsi les métiers de la petite enfance seraient moins nobles que ceux de l’ingénierie ou de l’aérospatiale ; d’où vient ce stéréotype selon lequel vouloir s’occuper d’enfants serait pour la femme une régression inqualifiable au regard du combat pour l’égalité entre hommes et femmes ?
Quelqu’un s’est-il interrogé sur la dimension innée de la maternité, quand bien même une Elisabeth Badinter aurait décrété que l’instinct maternel n’existe pas ? S’est-on demandé pourquoi les garçons préfèrent les jeux extérieurs et les combats guerriers ? Qu’on ne nous dise pas que ces comportements sont issus de conditionnements sociaux. Il faudra bien un jour que cette société accepte de se confronter au principe de réalité et à la dimension essentielle et déterminante des prédispositions de la nature ; il suffit d’observer les jeux des enfants dans une cour de récréation.
Sur la question des rôles sociaux, nul n’a jamais dit ni pensé que les femmes ne pouvaient pas prétendre aujourd’hui aux mêmes métiers que les hommes ; et l’affirmer est assurément créer un stéréotype.
Violence psychologique
Mais utiliser un postulat contestable d’infériorité des femmes, c’est créer une confusion dangereuse de la représentation du rapport entre les hommes et les femmes, qui fondamentalement génère une forme de violence psychologique.
N’a-t-on pas observé que sur les plateaux de télévision, les journalistes ont pris soin, dans les débats récents sur l’IVG ou sur la théorie du genre, de positionner les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, entretenant ainsi un schéma d’affrontement ? N’a-t-on pas dépassé ce stade, que de croire encore à ce vieux fantasme marxisant de la guerre des sexes qui ne serait qu’une autre forme de la lutte des classes ?
Dire que la différence homme/femme est une inégalité est un raccourci dont l’objectif est en réalité nier l’altérité sexuelle.
La différence n’est pas l’inégalité
Le genre veut à tout prix gommer le rôle du sexe biologique dans la construction de l’identité. C’est aussi le but de cette politique de « déconstruction des stéréotypes » : conduire à l’indifférenciation des sexes. C’est là que le projet dérape. Il veut faire du sexe le premier lieu de l’égalité, ce qui est un fantasme. On voit mal comment les hommes pourront avoir un jour leurs règles et accoucher par césarienne.
Mais les partisans de l’idéologie du genre continuent à croire, on ne comprend pas exactement par quelle logique, que l’identité sexuelle est une pure construction mentale, et peut se concevoir hors du sexe lui-même.
Au final, ces actions de lutte contre les inégalités :
- renforcent les stéréotypes ;
- réactivent des clivages fantasmés ;
- conduisent à une vision de la complémentarité des sexes comme source de danger pour l’égalité ;
- nient la complémentarité des sexes.
La beauté de l’altérité
Non, disons avec clarté que les hommes et les femmes sont différents et complémentaires ; que différence n’est pas inégalité. Donc commençons par expliquer aux enfants quelle est la différence entre les garçons et les filles. Développons un discours positif sur cette altérité. Émerveillons nos enfants sur la beauté du corps humain, sur la capacité à donner la vie, sur la gratuité du don.
Nous devons être les acteurs de ce changement culturel qui redonne toute sa place à la femme et surtout à la mère dans la société. Ainsi nous remettrons un peu d’humain là où il semble tant en manquer aujourd’hui. C’est un enjeu de civilisation.
Sabine Faivre
Source : libertepolitique.com
11/02/2014