Polémia prend ses quartiers d’été, tout en gardant un œil attentif sur l’actualité. En attendant la rentrée, en plus des articles inédits que nous continuons à publier, retour sur les articles les plus consultés et les plus appréciés depuis l’été dernier sur Polémia. Voici aujourd’hui un texte publié le 20 mai dernier.
La responsabilité de l’être humain dans le réchauffement ou le dérèglement climatique (lequel implique qu’il y aurait eu un jour un « règlement »…) est quotidiennement avancée comme une évidence par la doxa. Le débat public gagnerait pourtant à la prise en compte de voix divergentes telles celles de Steven E. Koonin, professeur de physique théorique et ancien sous-secrétaire d’État à la science dans l’administration Obama (auteur de « Climat, la part d’incertitude », Éditions l’Artilleur), d’Alban d’Arguin, un des pionniers de la lutte contre les éoliennes en France (« Réchauffement climatique – Enquête sur une manipulation mondiale », Éditions Pardès), de Christian Gerondeau, ingénieur polytechnicien qui travaille sur les questions environnementales depuis plus de dix ans (« Les douze mensonges du GIEC », Éditions l’Artilleur) ou encore de Guillaume Sainteny, ancien directeur des Études économiques et de l’Évaluation environnementale au ministère de l’Écologie (« Le climat qui cache la forêt – Comment la question climatique occulte les problèmes d’environnement », Éditions Rue de l’Échiquier). Des recensions de ces ouvrages ayant déjà été proposées par Polémia, le texte qui suit n’a d’autres fins que de rappeler quelques éléments d’information générale utiles à la réflexion.
Rien de nouveau sous le soleil
Steven Koonin raconte dans son livre comment des faits scientifiques ont ébranlé ses convictions antérieures et l’ont amené à exprimer des critiques à l’égard d’affirmations médiatiques et politiques qui se prévalent indûment du consensus scientifique.
Depuis un million d’années, des périodes de réchauffement rapide ont alterné avec des périodes de refroidissement plus lent. Ces variations n’étaient évidemment pas la conséquence des activités humaines mais, notamment, de légers changements de l’orbite de la terre autour du soleil et de l’inclination de son axe.
Alban d’Arguin relève que l’itinéraire de la Terre autour du Soleil est souvent en cause dans ces bouleversements du fait des variations de l’activité magnétique solaire. Lors d’un « petit optimum » survenu entre 900 et 1300, les températures étaient plus élevées qu’à notre époque. Depuis 170 ans, le climat se réchauffe mais connaît des périodes chaudes et froides, ainsi que, de temps à autre, des étés torrides et des hivers glacials.
Au XXe siècle, la planète s’est réchauffée entre 1910 et 1940, s’est refroidie entre 1940 et 1980 puis se réchauffe depuis lors, surtout dans les latitudes élevées, la basse atmosphère et les terres. Les plus âgés se souviennent peut-être que la dernière période de décroissance des températures avait conduit de nombreux climatologues de l’époque à prévoir l’arrivée imminente d’un nouvel âge glaciaire !
La croissance démographique et l’activité économique contribuent au réchauffement climatique à cause, notamment, des combustions fossiles, mais les aérosols et la déforestation exercent une influence refroidissante qui annule environ la moitié de l’influence inverse des gaz à effet de serre dus aux activités humaines. L’influence humaine est certes croissante mais elle ne représente aujourd’hui qu’une part très réduite de l’énergie qui circule dans le système climatique.
La grande peur climatique : science ou millénarisme ? – Par Jean-Yves Le Gallou
Le GIEC contesté par des scientifiques
Christian Gerondeau rappelle que le GIEC n’est pas un organisme scientifique, mais un organisme supranational de nature politique qui recueille et sélectionne des contributions dont les représentants n’ont pour la plupart aucune expertise en matière de climat. De nombreux scientifiques dénoncent d’ailleurs ses conclusions.
Steven Koonin observe que les modélisations climatiques, dont l’incertitude augmente avec leur sophistication, sont dépendantes de la façon dont sont traités des paramètres difficilement prévisibles comme les nuages, par exemple. En outre, ces modèles sont incapables d’expliquer le réchauffement survenu au début du XXe siècle.
Les rapports d’évaluation du GIEC présentent également dans leurs sommaires des conclusions contradictoires sur l’origine anthropique du réchauffement climatique. Ces conclusions sont présentées comme incontestables alors qu’en 2008, la « pétition de l’Oregon » contestant fermement cette thèse a été signée par 31 000 scientifiques, dont 30 % de docteurs ès sciences.
Concernant le rôle des activités humaines sur les catastrophes naturelles, régulièrement répété par les médias et de nombreux politiciens, l’Organisation Météorologique Mondiale reconnaît qu’« aucun événement individuel, comme un cyclone tropical sévère, ne saurait être attribué à un changement climatique induit par les activités humaines ».
Les données communiquées par le GIEC véhiculent des grandes peurs ancestrales de l’humanité comme la submersion des zones côtières par les mers, l’élévation dramatique des températures ou la disparition d’espèces animales symbolisée par l’image célèbre – résultant d’un montage photographique – d’un malheureux ours blanc dérivant tristement sur un glaçon de banquise bien qu’il soit, en réalité, capable de nager sur de très longues distances. Les ours polaires existent depuis des centaines de milliers d’années et se sont adaptés aux successions des phases glaciaires et interglaciaires, mais ils ont failli disparaître récemment à cause des chasses incontrôlées auxquelles le gouvernement canadien a mis fin en 1975.
Des atteintes réelles à l’environnement reléguées au second plan
Guillaume Sainteny remet en question la pertinence de la priorité accordée au climat dans les politiques environnementales. Sous la pression d’ONG bénéficiant d’une large médiatisation, les orientations choisies négligent souvent d’autres enjeux écologiques majeurs susceptibles d’entraîner des conséquences économiques et sanitaires supérieures à celles qui résultent des effets du changement climatique.
Ce choix politique paraît d’autant plus discutable que notre pays n’est responsable que de moins de 1 % des émissions de CO2 mondiales (dont Christian Gerondeau rappelle opportunément que, loin d’être un polluant, le dioxyde de carbone est indispensable à la vie).
Des problèmes environnementaux cruciaux tels que la pollution de l’air (la principale cause de mort prématurée dans le monde), la disparition des espèces (plus d’un tiers d’entre elles est menacé d’extinction) et la dégradation des sols par l’érosion, l’aridification, la salinisation, le compactage, la pollution chimique ou l’épuisement des substances nutritives (un tiers des sols est concerné au niveau mondial, selon les Nations Unies) sont ainsi relégués à l’arrière-plan.
Dans les pays en voie de développement, les risques environnementaux majeurs ne proviennent pas tant du changement climatique que des pollutions de l’air et de l’eau, de l’exploitation non soutenable des ressources naturelles et d’un manque d’accès à l’eau, l’alimentation et l’énergie.
Réchauffement climatique. Enquête sur une manipulation mondiale, d’Alban d’Arguin
Steven E. Koonin sait d’expérience que les pressions institutionnelles sont réelles sur les scientifiques et que nombre d’entre eux sont tombés dans l’opprobre parce qu’ils avaient publié des données n’étayant pas le récit officiel du dérèglement climatique.
Comme le rappelle Alban d’Arguin, en 2019, 500 scientifiques, parmi lesquels des titulaires de Prix Nobel, ont adressé au Secrétaire Général des Nations Unies une déclaration restée sans réponse, intitulée « Il n’y a pas d’urgence climatique » et comprenant six paragraphes dont les thèmes sont les suivants :
- Le climat terrestre a toujours varié ;
- Le réchauffement actuel est beaucoup plus lent qu’annoncé ;
- La politique climatique repose sur des modèles inadaptés ;
- Le CO2 est la nourriture des plantes, la base de toute vie sur terre ;
- Le réchauffement climatique actuel n’a pas accru les désastres naturels ;
- La politique doit respecter les réalités scientifiques et économiques.
Johan Hardoy
Première publication le 20/05/2023
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