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L’islamisme est moins dangereux que l’islam

L’islamisme est moins dangereux que l’islam

par | 25 janvier 2015 | Société

L’islamisme est moins dangereux que l’islam

« C’est la raison pour laquelle les Arabo-musulmans intelligents et rusés qui veulent conquérir en douceur l’Europe (par immigration et démographie) condamnent toutes les violences « islamistes » stupides et toutes les provocations d’un islam fondamentaliste et radical ».

Un lecteur nous a adressé ce texte, article paru dans War Raok un magazine breton et présenté par Rozenn Le Hir, qui, bien que daté du 2 octobre 2014, est encore d’actualité. Il traite de l’insoluble dilemme entre islam et islamisme et leur amalgame. Son auteur, Guillaume Faye livre quelques constatations iconoclastes mais qui portent à réflexion.
Polémia

L’opinion proposée ici diffère des idées reçues d’une idéologie dominante qui regarde le monde à court terme et par le petit bout de la lorgnette. Je ne vais pas rabâcher ici tous les faits connus diffusés par la marée médiatique, mais aller simplement et directement à l’analyse, non pas émotionnelle, mais politique. Voici les 13 points de la thèse que je défends : le danger, c’est moins le terrorisme islamiste que l’islamisation.

1. On se focalise sur la menace « islamiste » de tueurs fanatiques, type Merah ou Nemmouche, pseudo-Français qui commettent des attentats et assassinats barbares, et qui peuvent revenir, aguerris, du Moyen-Orient, formés par l’« État islamique ». Mais le terrorisme, d’où qu’il vienne, désolé de le rappeler, n’a jamais fait énormément de morts ni de destructions. Bien moins que les accidents, les épidémies, les guerres. Simplement, aveugle et ultramédiatisé, il frappe et stupéfie l’opinion. Mais c’est une piqure de guêpe. Il y a beaucoup plus grave que l’islamisme terroriste, c’est l’islamisation par le bas, comme l’humidité qui ronge les murs.

2. Au contraire, la violence islamiste provoque paradoxalement un effet « anti islamique », celui de créer un éveil de conscience contre le danger même de l’islamisation et la vraie nature de l’islam. De même, tous les excès des musulmans en France, dans leur phase de conquête (Dar al-Arb) sont créateurs d’une prise de conscience : revendications identitaires, provocations, agressions, femmes voilées intégralement, émeutes, exactions antijuives, sites et blogs internet djihadistes…

3. C’est la raison pour laquelle les Arabo-musulmans intelligents et rusés qui veulent conquérir en douceur l’Europe (par immigration et démographie) condamnent toutes les violences « islamistes » stupides et toutes les provocations d’un islam fondamentaliste et radical. Ils l’estiment maladroit et prématuré, contreproductif. Calcul stratégique et ruse. Très souvent, les dénonciations des égorgements d’Occidentaux sont des larmes de crocodile.

4. Seuls les ignorants croient qu’il existe une différence de nature entre islamisme et islam. C’est simplement une question de degré, de phase, de stratégie du lieu et du moment dans le combat de conquête, le djihad, ce dernier pouvant prendre toutes les formes. L’islam est un bloc. Intolérant à tout autre qu’à lui-même, qu’il soit sunnite ou chiite. L’islam modéré ou laïc, ou « corrigé » par aggiornamento, est une impossibilité et correspond à un fantasme de mouton occidental naïf qui se laisse prendre au piège, comme le Chaperon rouge, par le gentil loup déguisé.

5. La stratégie occidentale qui consiste (sous direction US) à aller guerroyer et bombarder dans les pays musulmans pour y éradiquer des foyers terroristes islamistes qui nous menaceraient – et pour y instaurer une « démocratie » incompréhensible pour ces populations – est d’une ineptie complète. Nous n’avons rien à faire dans ces pays-là. (1) Cette démarche est contre productive ; elle aboutira à l’enlisement militaire et à la défaite comme en Afghanistan et ailleurs. Et à la fanatisation accrue des masses musulmanes face aux « croisés ».

6. Le seule solution sensée aurait été le « cordon sanitaire » : bloquer toute immigration arabo-musulmane en Europe et assurer une sécurité intérieure sérieuse. À partir du moment où, depuis les années 70, on a laissé s’installer en Europe des millions de musulmans (sans compter les autres immigrés), on a fait entrer le loup dans la bergerie.

7. D’innombrables déclarations d’autorités musulmanes en Europe et à travers le monde, en parfait accord avec les exhortations coraniques, appellent à une conquête de l’Europe, en particulier de la France, par l’islam sunnite. Ces appels ne se réclament nullement d’un djihad islamiste violent. Ils recommandent une prise de pouvoir progressive, par le bas, grâce à la démographie et aux flux migratoires. La France est destinée à terme, dans leur esprit, à devenir Dar al-islam (domaine de l’islam). Ces appels et cet objectif sont largement diffusés par le Net et par bien d’autres canaux chez tous les musulmans de France et ne tombent pas dans les oreilles de sourds.

8. Extrêmement préoccupants sont les deux éléments suivants : non seulement la progression numérique des Européens de souche convertis mais, notamment en France, l’islamophilie des autorités politiques et judiciaires, celle de nombreuses élites médiatiques et culturelles, inconscientes ou complices. L’islam acquiert un statut privilégié et protégé et l’ « islamophobie » n’est pas tolérée par l’État « laïc ». Tandis que la christianophobie est ignorée et la judéophobie mollement réprimée, surtout en fonction de l’origine des coupables…Cette islamophilie officielle, syndrome de soumission par avance, prépare le terrain de l’islamisation généralisée.

9. On note donc une contradiction absolue entre, d’une part les efforts désespérés, avec des moyens militaires en berne, pour aller combattre à l’extérieur le djihadisme islamiste (qu’on a largement aidé par ailleurs par une « politique arabe » stupide, comme en Libye et en Syrie) ou pour essayer de traquer les tueurs islamistes potentiels en France et, d’autre part, l’incroyable encouragement à l’implantation massive et continue de l’islam en France. C’est de la schizophrénie.

10. Les attentats islamistes (on en verra, c’est sûr) sont évidemment à court terme, une chose horrible, mais qui permettent une prise de conscience de la désignation de l’ennemi. Beaucoup plus terrible est la perspective au cours du XXIe siècle de la disparition de la France, de son identité millénaire, de son être. Les projections démographiques (immigration incontrôlée et encouragée et natalité intérieure) sont inquiétantes. Idem pour d’autres pays d’Europe. Car l’islam, à terme, ne tolère rien d’autre que lui-même. Contrairement à la pusillanimité insouciante des idéologies occidentales, il possède les défauts et qualités suivants : mémoire, ténacité, intolérance, hypocrisie, patience et ruse, fanatisme ouvert et violent ou bien dissimulé, simplisme dogmatique, volonté de domination brutale. Sa grande faiblesse est que, comme toute force d’hégémonie primaire et impitoyable, il craint le châtiment et verse facilement dans la lâcheté et la soumission dès que le rapport de force s’inverse.

11. Ce n’est pas l’islamisme barbare et tueur de l’EIIL qui provoque seul le martyre des chrétiens d’Orient et leur éradication. Il ne fait qu’achever leur élimination par l’islam lui-même, à l’œuvre depuis plusieurs siècles. Mais, comme nous le disent les chrétiens d’Orient (2), nous autres Européens devons nous méfier : le même sort peut nous arriver demain si nous nous laissons coloniser par une immigration en majorité musulmane, surtout avec la radicalisation et le retour aux sources de l’islam mondial. La cohabitation à terme avec une autre civilisation ou d’autres croyances est fondamentalement inacceptable pour l’islam, sauf provisoirement. À terme, il faut se soumettre ou bien disparaître.

12. La question est celle de Carl Schmitt : quel est l’ennemi ? Non pas l’adversaire, c’est-à-dire le compétiteur, (par exemple les USA) mais l’ennemi. L’ennemi est celui qui te menace et veut ta perte, ta mort, à court ou à long terme, même s’il ne te l’avoue pas ; l’adversaire veut seulement t’affaiblir et gagner le match. Il faut avoir le courage de désigner l’ennemi principal : le « terrorisme islamiste » me semble être un leurre, ou plutôt un avatar. Un avatar de ce qui le surplombe, l’inspire et le motive : l’islam lui-même, dans sa vérité ancestrale.

13.Terminons sur une note positive. À divers signes, sociologiques et politiques, les populations de souche (surtout en France) des classes populaires, celles qui sont au contact avec le réel et qui ont du bon sens, manifestent une sourde révolte contre l’islamisation et, au delà, contre l’immigration voulue et incontrôlée. À l’inverse des intellectuels et des élites des grands médias et des partis pour l’instant au pouvoir, aux cerveaux nuageux. C’est une bonne nouvelle. À condition que cela débouche sur la conviction suivante : la solution ne passera ni par des négociations, ni par les fantasmes d’ « intégration » mais sur ce simple mot d’ordre : désislamiser la France et l’Europe. Chacun chez soi, selon le bon sens aristotélicien.

Guillaume Faye
02/10/2014

Notes

  1. Pauvres chrétiens d’Orient, dont la France (mais aussi la Russie) était la protectrice. Pour éviter le massacre, il aurait fallu, comme on savait le faire jadis, envoyer un corps expéditionnaire pour les protéger. Ce fut fait – sous Napoléon III. Mais même : après le départ du corps expéditionnaire, les persécutions reprennent en sourdine comme avant. La seule solution au Moyen-Orient aurait été un État chrétien, séparé et armé, sur le modèle israélien.
  2. Cf. reportage de Frédéric Pons in Valeurs Actuelles, N. 4061, 25/09- 01/10/ 2014.
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