J. d’Entraigues ancien élève de l’Ecole Polytechnique
D- Que faire
▪ L’évidence est là. Comme c’était le cas depuis toujours dans les pays musulmans ou ayant une forte population musulmane, la maîtrise de l’islam est devenu en France un enjeu majeur, enjeu sur la nature duquel l’histoire ne laisse guère de doute: la paix civile, l’unité nationale et notre civilisation même.
Et la lutte contre l’islamisme, « radical » ou pas, (ce que l’on appelle « l’islamisme », ce n’est en fait rien d’autre que l’islam en dynamique) est un combat permanent – politique, législatif et policier – et qui ne peut jamais être définitivement gagné. Cela devrait être désormais un objectif majeur de tout gouvernement français, et d’ailleurs aussi de tous les gouvernements occidentaux.
On ne peut que comprendre la position de la Pologne et des autres pays du groupe de Visegrad qui, voyant la situation inextricable dans laquelle se trouve désormais l’Europe de l’Ouest, ont clairement fait savoir qu’ils ne voulaient pas d’une immigration musulmane importante.
Dans cette lutte il reste à mettre toutes les chances de son côté, et ce qui précède permet de dégager les points fondamentaux suivants :
- Le premier est évident : il faut absolument réduire l’immigration, ce qui de toutes façons est indispensable pour de multiples raisons (18). Il est évident que la maîtrise de l’immigration passe notamment par la maîtrise de nos frontières et le rétablissement de la primauté du droit national.
- Il ne faut absolument rien céder à l’islam, ce qui impose qu’il doit demeurer dans le cadre dans lequel se trouvent en France toutes les autres religions, et dans ce cadre la religion reste strictement du domaine privé. Il faut donc ne rien céder en ce qui concerne la communautarisation religieuse de la vie publique, laquelle est l’une des spécificités de l’islam.
Ce ne sont pas les attentats, mais cette communautarisation de la vie publique, couplée à l’existence d’une importante population immigrée qui est le fer de lance de l’islamisme dans les pays occidentaux, par la submersion civilisationnelle et le séparatisme qui en résultent.
Toute percée supplémentaire du communautarisme a en outre un double effet : couper un peu plus du restant de la population les musulmans ou les personnes d’origine musulmane et renforcer le pouvoir qu’ont sur eux les islamistes – la possibilité de communautariser la vie publique leur donne en effet un extraordinaire moyen d’embrigadement et de contrôle.
On a vu le rôle clé des obligations visibles de l’islam : ne pas les respecter est sans importance si on en est empêché, mais ce peut être considéré comme un acte d’apostasie dès lors que cela est devenu possible, et l’apostasie est un crime.
Le pari que l’on doit absolument faire, c’est qu’une importante proportion des musulmans souhaitent vivre comme tout le monde (ou à tout le moins, n’y voient pas d’inconvénient), et sont donc tout disposés à prendre pour cela la distance nécessaire avec leur religion. Encore faut-il que la France les mette en situation de pouvoir le faire et ne les abandonne pas aux islamistes en laissant le champ libre au communautarisme.
On ne peut que suivre Malika Sorel (21, 22) lorsqu’elle insiste sur l’absolue nécessité de s’appuyer autant qu’on le peut sur la « digue » de la laïcité : quand une digue a cédé, plus rien ne s’oppose à la submersion.
– Il ne peut y avoir de « négociation » avec l’islam : la loi divine ayant vocation à s’appliquer à l’ensemble de la Terre jusqu’à la fin des temps, toute concession ne peut être que la correction d’une anomalie. Il ne saurait donc y avoir la moindre réciprocité. De toutes façons avec qui négocier, l’islam ne permettant à personne de le représenter ? Toute « négociation » ne peut être qu’un marché de dupes.
La notion de « concordat » a pu en son temps avoir un sens pour le catholicisme, le protestantisme et le judaïsme. Elle ne peut en avoir avec l’islam. Et puis, pourquoi le gouvernement français établirait-il un concordat avec des musulmans, si ce n’est pour attribuer à l’islam plus que ce qui n’est attribué aux autres religions par les lois françaises ? Et c’est justement ce qu’il faut absolument éviter.
Il ne saurait non plus y avoir avec l’islam « d’accommodements raisonnables » qui le soient réellement, ainsi que le montre d’ailleurs à l’évidence l’évolution de plus en plus accélérée de la situation en France, chaque avancée de l’islamisme étant, par un mécanisme de cliquet, un tremplin pour l’avancée suivante, ou la situation actuelle du Canada, pays champion du monde des « accommodements raisonnables » (voir par exemple §E2).
– L’appareil législatif français doit être renforcé et précisé sur certains points.
Il se trouve que, par chance, il oppose à l’islamisme un peu plus d’obstacles que dans le reste du monde occidental. Les anticléricaux qui furent à l’origine de la loi de 1905 n’imaginaient certainement pas que, un siècle plus tard, elle se retrouverait être l’ultime digue contre le communautarisme islamique, digue qui ne protège toutefois (et encore imparfaitement) que le secteur public et qui est attaquée et se fissure de toute part. Interdire le port du voile dans le secteur public est la loi, mais dès que l’on met un pied en dehors de ce secteur, il s’agit d’un délit qui peut être impitoyablement dénoncé et sanctionné.
Il est donc fondamental de réexaminer cet appareil législatif, en rajoutant aux endroits appropriés certains verrous, et en introduisant certaines dispositions complémentaires (sachant que dans bien des cas il suffit de faire appliquer les lois existantes). Il est essentiel que ceux qui s’opposent à la communautarisation de la vie publique, outre les pressions de toutes sortes auxquelles ils peuvent être soumis, ne soient plus à la merci de décisions de la Cour Européenne des droits de l’homme (on retombe sur la nécessité absolue de rétablir la primauté du droit national), du Conseil d’Etat, de jurisprudences de la Cour de cassation, et d’actions en justice d’organisations islamistes ou d’associations diverses et variées… En effet, on a vu apparaître ces dernières années une nouvelle forme de «djihad» : le djihad judiciaire.
Lorsque les notions de liberté individuelle, de liberté de conscience et de liberté de culte ont été introduites en France, absolument personne n’avait l’islam à l’esprit. Personne n’imaginait qu’elles seraient utilisées pour revendiquer pour des populations entières, au nom de leur religion, le droit de s’habiller différemment, de manger différemment, d’avoir des rythmes de vie différents, de séparer les femmes des hommes etc. Personne n’imaginait que, à l’opposé de leur objectif, on les retrouverait utilisées pour que, par la communautarisation, échapper à une religion soit devenu pratiquement impossible. Personne n’imaginait qu’au nom de la liberté de culte seraient massivement introduite les aberrations sanitaires que sont l’abattage halal (cf §E5) et l’égorgement de 300. 000 moutons lors de l’Ait el Kebir (10)…
▪ A peu près seul contre tous, et en particulier contre les partis « de droite », le Front National est le seul parti à avoir réellement pris la mesure de l’importance cruciale de la lutte contre le communautarisme, ainsi que de l’absolue nécessité de prendre, dans l’esprit ci-dessus (c’est à dire en remontant si nécessaire au niveau approprié et en se mettant à l’abri de décisions supranationales), des dispositions permettant de mettre fin au boulevard offert à l’islamisme par la situation actuelle. .
Sur ce point du communautarisme, Marine Le Pen affiche une détermination dépourvue de toute ambiguïté. Sa proposition d’inscrire dans la Constitution que la République ne reconnaît aucune communauté semble bien de nature à bloquer l’islamisme par le haut, et sa proposition de mettre à l’abri de l’islamisme le secteur privé, en y étendant la laïcité, une absolue nécessité (que réclame d’ailleurs nombre de chefs d’entreprise et une majorité de l’opinion publique (28)).
Dénoncer le communautarisme permet d’être ouvert avec les musulmans : on ne cible alors que ceux qui souhaitent pouvoir vivre en France comme tout le monde.
Dans les partis du système, rien, quand ce n’est pas, pire encore, des actions qui ne peuvent que l’accélérer, l’idéologie dominante étant maintenant que le seul moyen d’éviter les attentats, c’est de permettre aux musulmans de « vivre pleinement leur foi » dans l’espace public. C’est ainsi que non seulement les attentats islamistes n’auront pas empêché les islamistes de continuer à tisser tranquillement leur toile, mais qu’ils leur auront permis d’accélérer leur action : on ne saurait mieux démontrer l’existence d’une synergie entre l’islamisme « modéré » des Frères Musulmans et l’islamisme « radical » de Daech, entre le « djihad » civilisationnel et le « djihad » guerrier.
Et puis, pour le croyant, quelle preuve extraordinaire de la toute-puissance d’Allah que le fait que des mécréants, d’eux-mêmes, favorisent l’avancée de l’islam !
Et quel signal d’encouragement donné aux islamistes, et quel signal inverse donné aux musulmans qui voudraient s’y opposer ! On lira l’intervention quelque peu désespérée de Boualem Sansal (23). On notera que ce qui se passe en France est suivi de très près dans les pays du Magreh (29).
La loi El Khomry, par une disposition particulièrement habile introduite discrètement dans son préambule, aura ainsi été en 2016 une percée majeure de l’islamisme, qui ouvre la voie à la communautarisation religieuse de l’entreprise privée. En mettant bas tout ce qui s’y opposait dans les jurisprudences actuelles (car en fait, pour le moment, dans bien des domaines on n’est guère protégé contre l’islamisme que par des jurisprudences), elle ouvre en effet la porte à l’introduction de la religion dans le code du travail, et paralyse dès maintenant toute entreprise privée qui voudrait se protéger par sa réglementation du communautarisme religieux, en la mettant dans une insécurité juridique totale : c’est maintenant à elle en d’apporter la preuve que l’activité religieuse dont elle veut se protéger n’est pas incompatible avec son bon fonctionnement (voir l’analyse de Malika Sorel (24) ).
Le silence de tous les candidats à la présidentielle issus des partis du système sur ce point de la loi El Khomry est accablant, de même que, plus généralement, est accablante la responsabilité dans la situation actuelle de ces partis et des gouvernements qui se sont succédé. On lira sur ce point le remarquable ouvrage de Malika Sorel «Décomposition Française» (22).
Un « guide pratique du fait religieux dans l’entreprise » a été diffusé fin 2016. Notons au passage que le lecteur, au vu des nombreux exemples cités, peut se demander si ce guide n’aurait pas été simplement établi pour faciliter les pélérinages à Lourdes. L’islam n’y est guère cité que pour préciser que si, par exemple, une fête célébrant l’Ait el Kebir est organisée dans une entreprise, sa direction doit veiller à ce que cela ne reste pas une activité communautaire et que tout le monde doit pouvoir y participer
Dans son ouvrage au titre martial Vaincre le totalitarisme islamique , François Fillon dénonce certes le communautarisme (sans trop préciser ce en quoi il consiste d’ailleurs), énonce certes un certain nombre de considérations de bon sens, mais on y chercherait en vain la moindre mesure concrète de nature à stopper son extension. Dans l’une de ses interventions ultérieures, il indique bien que l’islam est la seule religion à poser des problèmes, mais en conclut curieusement que ce n’est pas parce qu’une seule religion pose des problèmes qu’il faut pénaliser toutes les autres en renforçant la « laïcité ».
Quant à Emmanuel Macron, qui est ouvertement le candidat du mondialisme, rappelons tout de même qu’il est directement à l’origine de la loi El Khomry. Son discours défend une « laïcité libérale » permettant à chaque croyant de « vivre pleinement sa foi » quelle que soit sa religion, ce qui permettrait d’évacuer ce qui reste d’obstacles à la communautarisation islamique de la vie publique.
Il se trouve en outre que la communautarisation est un facteur essentiel de destruction des nations, et cela va tout à fait dans le sens du mondialisme, qui tient par ailleurs, outre l’Union Européenne et la Cour européenne des droits de l’homme, le système politico médiatique, et de plus en plus, le système judiciaire, le Conseil d’Etat, et la Cour de Cassation.
Le mondialisme et ses candidats (de fait tous les candidats issus des partis du système: les primaires de la droite n’ont pas débouché sur la désignation surprise d’un Trump français) peuvent en outre escompter un renvoi d’ascenseur électoral de la part des musulmans: en Grande Bretagne 70% des musulmans ont voté contre le Brexit.
Une démarche particulièrement pernicieuse est celle qui consiste, en exploitant à fond le fait que la majorité des Français n’ont pas vraiment compris ce qu’était réellement l’islam, et en quoi il se distinguait fondamentalement des autres religions, à chercher à enrôler ces dernières dans la destruction de la digue de la laïcité, et a fortiori dans l’opposition à tout ce qui pourrait contribuer à la renforcer.
Sous cet angle la « laïcité », présentée comme une attaque contre le principe même de religion, serait en fait une erreur historique particulière à la France sur laquelle il faudrait absolument chercher à revenir, et tout renforcement de la digue de la laïcité, une attaque contre toutes les religions. Cette démarche semble incontestablement avoir un certain succès auprès de milieux de droite, ainsi qu’auprès de représentants de l’Eglise catholique.
Une erreur fondamentale serait de chercher à lutter contre le communautarisme visible musulman en lui opposant un communautarisme visible chrétien, ne serait-ce que parce que la doctrine de l’Eglise catholique – et c’est sur le long terme la marque d’une profonde sagesse – va totalement à l’encontre de tout communautarisme temporel. Le Nouveau Testament ne connaît que la notion de « prochain ».
▪ Par définition, dans les « écoles coraniques », on enseigne à des enfants ce que sont le Coran, la Sunna, la vie du Prophète Mahomet et ce que l’on doit en conclure. De ce qu’on a vu précédemment là-dessus, on imagine tout ce qui peut en résulter, et à quel point on peut en ressortir formaté, sinon fanatisé, et cela pour de longues années, sinon pour l’existence. Djemila Benhabib qui a vécu cela de l’intérieur en Algérie le décrit (25). Comment expliquer, sinon par une imprégnation dans leur jeunesse par l’idéologie islamiste, le fait qu’en France 29% des musulmans mettent la loi divine au-dessus des lois françaises (cf §E3), et la facilité avec laquelle Daesch a pu y recruter
Tant que l’islam sunnite restera défini comme il l’est, et que le contenu du Coran restera ce qu’il est (et il n’est assurément pas du pouvoir du gouvernement français d’y changer quoi que ce soit, ni même de définir ce qui doit y être sélectionné pour être enseigné dans les écoles coraniques: voir ci-dessous au §E1 ce qui est dit sur ce point), il y aura matière à interdire les écoles coraniques sous le seul angle des lois existantes interdisant la désobéissance civile, sans compter les lois interdisant les appels au meurtre, à la discrimination entre religions, etc.
Il est évident qu’une surveillance étroite de ce qui se passe dans les mosquées et de la désignation des imams est indispensable, sans qu’il soit nécessaire de le justifier par autre chose que le ferme respect des lois rappelées ci-dessus auxquelles on peut rajouter les lois contre le terrorisme. Tout cela nécessite une police très spécialisée et, évidemment, d’une nature tout à fait nouvelle en France. Il est de toute façon clair que, en France, dans bien des domaines, rien ne pourra plus être plus comme avant.
▪ En France, comme dans les autres pays occidentaux, l’islam est le produit d’une immigration récente, et c’est normalement aux immigrés de s’adapter au pays d’accueil, et non l’inverse. Il s’agit d’une situation très différente de celle de pays comme la Russie, où les musulmans étaient parfois présents avant le christianisme. La Russie a mis en place au cours des siècles, avec des méthodes si nécessaire musclées, une gestion de cette situation, et la situation y semble maîtrisée, du moins pour le moment, et les minorités musulmanes globalement loyales et fidèles à la patrie (voir par exemple (27)).
▪ Tout ce qui précède ne traite que du problème du « vivre ensemble ». Avoir résolu ce problème conditionne assurément tout le reste, mais ne suffit évidemment pas à créer un sentiment d’union nationale, pas plus que le respect du règlement d’un hôtel ne fait de ses clients une communauté. Mais il s’agit là d’un autre chantier (qui, lui, ne concerne pas que l’immigration musulmane) et où la façon dont l’histoire est enseignée est évidemment un point clé.
▪ Comme on l’a vu, à la base de l’islam se trouve le principe de l’existence d’une loi divine parfaite et immuable, dont le statut ne peut être que supérieur à celui des lois élaborées par les hommes, lesquelles dépendent des contingences du moment. Ceci peut paraître simpliste, mais il n’en demeure pas moins que l’on conçoit que cette idée puisse apparaître séduisante, et cela d’autant plus que certaines lois humaines sont manifestement contestables.
Pour que la loi humaine puisse être admise, encore faut-il qu’elle ne se déconsidère pas totalement par de délirantes dérives sociétales, dont le mariage homosexuel est l’exemple typique.
L’homosexualité existe depuis toujours et a été assez bien admise dans beaucoup de civilisations (dont la nôtre). Mais jamais elle n’a été érigée en mode de vie égal à l’hétérosexualité. Les Français, matraqués par les médias comme ils le sont depuis des années, réalisent-ils que, presque partout dans le monde comme c’était d’ailleurs en France le cas, il y simplement une décennie ou deux, la simple idée du mariage homosexuel ne dépasse pas le stade d’un immense éclat de rire ?
On notera que sur ce point le Front National est le seul parti à proposer de revenir sur la loi Taubira. Il est plus généralement le seul à afficher que la famille doit se fonder exclusivement sur l’union d’un homme et d’une femme, et accueillir des enfants nés d’un père et d’une mère.
Il n’invoque pour cela aucune raison religieuse, parce que cela n’est pas nécessaire : il suffit de se raccrocher à ce que l’on peut considérer comme étant des lois naturelles et d’évoquer les dérives qui ne peuvent manquer d’en résulter si l’on s’en écarte.
Comme on l’a vu, la doctrine chrétienne a libéré la créativité et l’esprit humain. Mais, dans sa sagesse, l’Eglise s’est toujours opposée aussi à ce que l’homme oublie les limites de sa raison. Les idéologies totalitaires s’y sont toujours heurtées.
Dans le domaine sociétal, il existe de fait des lois naturelles (ne sont-elles pas celles que l’on retrouve dans ce que l’on appelle la « morale », qui joue en quelque sorte chez l’homme le rôle d’un instinct intellectualisé ?), et l’Eglise s’oppose à ce que l’homme y joue aux apprentis sorciers. Mais c’est exactement ce que fait ici aussi le Front National.
Mais que le Front National n’évoque dans cette démarche aucun motif religieux peut-il justifier que « La Manif pour tous » ait apporté son appui à François Fillon qui, lui, a clairement affiché qu’il ne ferait rien ?
E- Annexes
1- Il est strictement impossible de tabler sur une réforme de l’islam.
– L’origine des problèmes spécifiquement posés par l’islam est évidemment identifiée depuis longtemps: c’est la divinisation de textes qui, il y a maintenant plus d’un millénaire, sont réputés avoir permis aux musulmans la conquête fulgurante d’un immense empire colonial ainsi que le gouvernement et l’administration de cet empire. Aucune évolution pérenne ne pourra être possible tant que le Coran et la Sunna garderont leur statut actuel.
La pression imposée par l’islamisme est toutefois telle qu’aucun intellectuel musulman, même ceux qui dénoncent le plus violemment la situation actuelle – et certains le font à coup sûr très sincèrement – ne se risque à proposer de revenir sur cette divinisation : tous les problèmes ne viendraient que de ce que le Coran et l’islam, intrinsèquement bons, auraient été détournés de leurs fins. Avec comme conséquence que ceux qui dissimulent par calcul et ceux qui dissimulent par crainte aboutissent au même résultat : l’anesthésie de l’opinion publique.
En fait il ne s’est trouvé ces dernières années, pour dénoncer cette divinisation, que le maréchal Al-Sissi, dans un extraordinaire discours adressé, le 28 décembre 2014, aux membres de l’université El-Azhar, qui est l’autorité de l’islam sunnite la plus reconnue :
« (…) Je parle d’un discours religieux en accord avec son temps (…) Je m’adresse aux érudits religieux et prédicateurs. Nous devons considérer longuement et froidement la situation actuelle. Je l’ai déjà dit plusieurs fois par le passé. Nous devons considérer longuement et froidement la situation dans laquelle nous nous trouvons. Il est inconcevable qu’en raison de l’idéologie que nous sanctifions, notre nation (ndlr : la nation formée par l’ensemble des musulmans) dans son ensemble soit source de préoccupations, de danger, de tueries et de destruction dans le monde entier. Il est inconcevable que cette idéologie – Je ne parle pas de « religion » mais d’ « idéologie » – soit l’ensemble des idées et des textes que nous avons sanctifiés au cours des siècles, à tel point que les contester est devenu très difficile. On en est arrivé au point que [cette idéologie] est devenue hostile au monde entier. Peut-on imaginer qu’1,6 milliard [de musulmans] tuent une population mondiale de 7 milliards pour pouvoir vivre [entre eux] ? C’est impensable.
Je prononce ces mots ici, à Al-Azhar, devant des prédicateurs et des érudits. Puisse Allah être témoin au Jour du Jugement de la sincérité de vos intentions, concernant ce que je vous dis aujourd’hui. Vous ne pouvez y voir clair en étant enfermés [dans cette idéologie]. Vous devez en émerger pour voir les choses de l’extérieur, pour vous rapprocher d’une idéologie réellement éclairée. Vous devez vous y opposer avec détermination (…)
Je le répète : Nous devons révolutionner notre religion. (…) »
Qu’en est-il aujourd‘hui résulté ? Rien. Comment d’ailleurs imaginer que des juristes musulmans, dont la raison d’être est l’exégèse de textes sacrés, acceptent d’eux même de saborder leur raison d’être en désacralisant ces textes ?
Ce discours pourtant essentiel a en outre été à peu près totalement passé sous silence dans les médias occidentaux.
A supposer que cela débouche un jour au sein de Al-Azhar, encore faudrait-il que ce soit accepté par tous les musulmans. Toute principale autorité de l’islam sunnite qu’elle est, Al Azhar n’a en effet, vis-à-vis des musulmans, que l’autorité que ceux-ci veulent bien lui accorder (comme on peut le voir en ce qui concerne l’Etat Islamique du Levant).
– Comme l’indique Sami Aldeeb (cf (15)), une autre démarche résoudrait radicalement toutes les difficultés: il suffirait de ne retenir du Coran que sa partie mecquoise, celle où Mahomet n’avait pas de pouvoir temporel et qui ne contient aucune disposition à caractère temporel. De ce fait, ne serait aussi à retenir que la partie de la Sunna relative à cette période. Il en résulterait, par construction en quelque sorte, un islam fondé uniquement sur la spiritualité.
C’est ce qui fut proposé par le penseur musulman soudanais Mahmoud Muhammad Taha. Mais il a été jugé et pendu en 1985, à l’instigation de l’Azhar.
L’idée d’imposer qu’un tri soit effectué dans les textes fondateurs de l’islam pour n’en retenir que ce qui est compatible avec nos lois, autrement dit que ce qui demeure dans la sphère privée est souvent proposée. En fait le seul tri concevable est celui évoqué ci-dessus. Si on se lançait dans la sélection des versets un par un, ce serait déjà assez inextricable. Mais il faudrait en outre faire de même au sein des dizaines de milliers de hadiths.
Peut-être cela sera-t-il tenté un jour. Mais il faudra alors que cette redéfinition de l’islam, qui en ferait en fait une religion nouvelle, soit acceptée par les musulmans eux-mêmes. A tout le moins il faudrait que cette redéfinition commence par être adoptée par l’Azhar…
2- Un exemple d’école de l’échec des politiques communautaristes : le Canada.
Malika Sorel a fait un tour de la situation des différents pays occidentaux et sa conclusion est sans appel : dans les pays anglo-saxons, dont la politique d’accueil consiste à offrir aux immigrés toute possibilité de garder leurs coutumes, l’échec est total en ce qui concerne les musulmans, et la situation y est bien pire qu’en France.
Le Canada en est un exemple d ‘école, car il n’a pas de problème économique, et l’immigration, importante mais très bien maitrisée, se limite à de l’immigration choisie, pour laquelle l’insertion économique est donc garantie.
C’est ainsi que les musulmans ont pu se vêtir partout comme ils le voulaient, ouvrir toutes les écoles coraniques qu’ils voulaient pour y éduquer leurs enfants, construire toutes les mosquées qu’ils voulaient, obtenir que les entreprises et les administrations prennent en compte nombre de leurs diverses revendications (ce qui demeurait gérable du fait de leur petit nombre)… Il ont pu aussi mettre en place des tribunaux islamiques officieux, dont la fonction était de traiter des problèmes familiaux (héritages, divorces…) en conformité avec le « droit musulman ». Rappelons tout de même que seuls y sont reconnus les mariages et divorces religieux, que la femme n’y est pas traitée comme l’homme, qu’un musulman jugé apostat n’a pas le droit d’hériter d’un musulman, que son mariage peut être cassé, que l’on peut être considéré comme apostat si l’on ne se comporte pas comme un musulman…
Avec comme conséquence que la minorité musulmane s’est de plus en plus communautarisée, que le voile islamique s’y est de génération en génération de plus en plus répandu, que sa « visibilité » est sans aucune commune mesure avec son importance encore faible (1 million environ, soit environ 3% de la population, mais qui a doublé en 10 ans), et que les lois canadiennes sont exploitées à fond par un « djihad judiciaire » disposant de moyens financiers considérables: quiconque critique l’islam s’expose à être poursuivi en justice (voir par exemple le procès récemment intenté à Djemila Benhabib (26)). Le parcours de cette dernière est particulièrement intéressant : ayant quitté l’Algérie pour fuir les islamistes, elle a tout d’abord été en France, où elle a vécu un certain temps dans des banlieues, puis est allée au Canada, qui est le pays dont rêvent tous les candidats à l’émigration.
Les Canadiens ont maintenant eux aussi leurs attentats islamistes, leurs « radicalisés » et leurs djihadistes.
Dans l’Ontario, où sont concentrés la majorité des musulmans, et où leur poids électoral est donc important, la communauté musulmane a demandé l’officialisation des tribunaux islamiques (qui n’étaient que des tribunaux d’arbitrage privés, c’est à dire qui devaient être tout de même être agréés par les différentes parties). Après avoir longuement hésité le gouvernement local (le Canada est un état fédéral) a fini par refuser, sous la pression d’une opinion publique alertée par des immigrées furieuses à la perspective de retrouver au Canada ce qu’elles avaient fui dans leur pays natal..
3- Qu’en est-il de l’islamisation de la population musulmane en France ?.
Une difficulté majeure est que, dans le cas de l’islam sunnite, la notion de « musulman pratiquant » n’a aucune signification, ainsi que le sont donc toutes les statistiques sur ce point, qui concluent régulièrement qu’il n’y a pas péril en la demeure. En effet l’islam sunnite, mis à part les obligations rituelles, dont on a vu qu’elles ne sont en fait réellement obligatoires en public que si le contexte est suffisamment favorable, n’a ni liturgie ni sacrement (un mariage, par exemple, est simplement un acte d’état civil vis à vis de la loi islamique). Une mosquée peut être utilisée pour prier, mais c’est avant tout un lieu de prêche, de rencontre, d’enseignement et d’enregistrement de l’état civil musulman: son existence n’a rien d’obligatoire.
Le brave musulman qui, isolé dans un quartier ou une petite ville tranquille, se comporte exactement comme tout le monde et ne fréquente aucune mosquée, est-il un musulman qui a décidé une fois pour toutes de prendre avec sa religion toute la distance nécessaire ? Ou un « salafiste » qui cache soigneusement son jeu ? Ou un musulman fort heureux de profiter du fait qu’il a échappé à la pression de sa communauté, mais qui se recommunautarisera dès que cette pression réapparaîtra ?
On pourra lire dans (25), décrite par quelqu’un qui a vécu cela de l’intérieur dans les banlieues françaises, l’extraordinaire pression qui s’exerce sur l’immigré et sa famille, pression encore renforcée s’il s’agit d’une femme, et s’il a des proches dans son pays d’origine où la loi islamique, même lorsqu’elle n’est pas explicitement introduite dans le code civil et le code pénal d’un pays musulman, y est souvent appliquée de fait (voir par exemple (17)).
En fait les seules évaluations chiffrées disponibles du degré d’islamisation des populations musulmanes sont des études telles que l’étude de l’institut Montaigne de septembre 2016. Ces conclusions sont extrêmement inquiétantes : 29% des musulmans indiquent ouvertement qu’ils considèrent que pour eux la loi islamique est plus importante que la loi française.
Cela n’empêche pas les conclusions de l’institut Montaigne d’être résolument optimiste (oui, un islam de France est possible !) : la cause des 29% est simplement à rechercher dans la réaction de rejet de la France qu’entraîne chez les musulmans les « crispations » actuelles autour de l’islam, la solution étant donc évidente : il suffirait bien sûr de laisser aux musulmans plus de liberté pour pratiquer leur religion (voir ce qu’en pense Boualem Sansal (23)).
4- Le « voile islamique »
Cette notion recouvre aussi bien le simple foulard que les burqas, tchador, niqab, etc… Il n’y a pas entre ces différentes vêtements de différence de nature, mais simplement des différences d’intensité. Le burkini relève aussi de la même notion.
Un islamiste pouvant toujours trouver plus islamiste que lui, on aboutit vite à une surenchère dans ce domaine. C’est ainsi que, pour essayer d’y couper court, le roi du Maroc vient d’interdire le port et la commercialisation de la burqa.
En ce qui concerne la France, le port du voile, qui pendant des décennies était resté peu pratiqué et limité à des femmes d’un certain âge, n’a explosé que tout récemment. Cela n’a nullement été spontané (voir Malika Sorel, qui cite une analyse de Gilles Kepel (22))
Cette stratégie islamiste est pour le moment totalement gagnante: dans les portions du territoire à forte population musulmane, on ne voit plus que des femmes voilées, et il se répand partout ailleurs, et cela d’autant plus aisément que chercher à s’y opposer est, à la faveur de nos lois (sauf dans la fonction publique, où l’interdiction est, du moins pour le moment, la règle), immédiatement dénoncé et poursuivi en justice, très souvent avec succès, par des associations dotées d’importants moyens financiers. La plus connue est le CCIF (« Collectif contre l’islamophobie en France »), dont le directeur, Marwan Muhammad, ne cache même plus son objectif:
« Qui a le droit de dire que la France dans trente ou quarante ans ne sera pas un pays musulman ? Qui a le droit ? Personne dans ce pays n’a le droit de nous enlever ça. Personne n’a le droit de nous nier cet espoir-là. De nous nier le droit d’espérer dans une société globale fidèle à l’islam. Personne n’a le droit dans ce pays de définir pour nous ce qu’est l’identité française » (déclaration à la mosquée d’Evry en août 2011) .
Le seul moyen de s’opposer à une telle démarche est d’afficher clairement (puis bien sûr de se mettre en position de traduire cela dans les faits) qu’une règle élémentaire de la vie en société consiste à ne pas revêtir un type d’habit donné dans le seul but de se distinguer volontairement et ostensiblement du restant de la population, ce qui est manifestement aujourd’hui le but du voile et qui est effectivement ressenti comme tel par le restant de la population.
Nul besoin dans cette démarche de chercher à savoir la véritable raison du port du voile par l’intéressée. Est-ce sous la contrainte ou sous une pression plus ou moins explicite de l’entourage ? Est-ce volontairement, de façon parfaitement assumée? Dans ce cas, est-ce simplement parce qu’il s’agit d’une tradition vestimentaire ? Ou pour marquer son appartenance à une communauté ethnique ? Ou pour marquer son appartenance à la communauté de l’Oumma ? Ou pour respecter une prescription religieuse dont le non-respect serait sanctionné dans l’au-delà ? Ou pour rester « pure », considérant que porter le voile est une condition de pureté ? Ou pour toute autre raison ?
Si une Bretonne immigrée à Paris s’y promenait en bigouden, personne n’y verrait sans doute d’inconvénient, et peut être même cela serait-t-il vu avec une certaine sympathie. Mais elle serait sans doute tout de même poliment invitée à retirer son couvre-chef sur son lieu de travail (à moins bien sûr qu’il ne s’agisse d’une crêperie), et la Bretagne ne protesterait probablement pas. Mais si toutes les Bretonnes se mettaient à brandir leur appartenance à la Bretagne comme un étendard, toute différente deviendrait la situation, et elles se couperaient de fait du restant de la population. Gageons qu’on leur demanderait en outre très fermement d’enlever leur coiffure non seulement sur leur lieu de travail, mais aussi dans la plupart des lieux accueillant du public et que, en cas de litige, les tribunaux administratifs ne leur donneraient pas raison.
Si de plus, simultanément, des Bretons réclamaient par ailleurs l’indépendance de la Bretagne, en évoquant de plus une conquête ultérieure par la Bretagne du reste de la France, le bigouden serait sans doute ressenti comme une provocation, et pourrait bien s’en retrouver interdit.
Au fait, que dit l’islam en ce qui concerne le voile ? Pour Tarek Obrou, le célèbre imam de Bordeaux, dans un livre paru en 2002 (cité par Malika Sorel (22)), il n’y avait alors aucun doute : le foulard islamique, qui cache les cheveux et le cou, complété par un vêtement qui cache le reste du corps, sont des prescriptions divines et s’il y avait eu le moindre doute là-dessus il aurait été le premier à prôner la levée de cette obligation.
Sans doute a-t-il complètement repris son étude de la question, car sa position est aujourd’hui bien différente : en fait l’islam laisse totale liberté à la femme musulmane de le porter ou non. C’est simplement une affaire de pudeur personnelle et qui n’a donc rien à voir avec l’islam.
Mais penser que la pudeur exige le port du voile, cela ne signifie-t-il pas que celles qui ne le portent pas sont impudiques ? Autrement dit sont des putes, dont il ne faut pas s’étonner qu’elles soient de temps en temps agressées (l’imam de Cologne, il y a un an, a eu son moment de célébrité en expliquant ainsi les agressions sexuelles de la Saint Sylvestre). Et puis, comment peut-il y avoir coexistence harmonieuse entre femmes pudiques et femmes impudiques dès lors que, bien au-delà de ce qui est exigé par la décence, la pudeur doit s’afficher dans l’espace public par le port d’un vêtement particulier? Comment accepter qu’un certain nombre de femmes, en ne le portant pas, s’affichent comme étant impudiques ? Le fait que, comme l’indique Tarek Obrou, l’islam n’exige nullement le port du voile justifie assurément que l’on nous explique que les agressions effectivement de plus en plus fréquentes de femmes non voilées n’a aucun motif religieux. Mais pourquoi alors, pour éliminer une ambiguïté qui nuit à l’image de l’islam, ne pas demander aux musulmanes de s’habiller comme tout le monde, quelle que soit la conception qu’elles se fassent par ailleurs de la notion de pudeur ?
Bien évidemment, l’habit religieux porté par les religieuses appartenant à une congrégation catholique n’a strictement rien à voir avec le voile islamique. Il témoigne simplement du fait que, avec l’accord de cette congrégation, la personne qui le porte a décidé d’en faire partie, et que l’appartenance à cette congrégation, avec toutes les tâches temporelles qui en découlent, est désormais son métier. Et les missions temporelles de cette congrégation sont par ailleurs parfaitement définies et ne suscitent aucune inquiétude. Elles méritent même le respect, que l’on soit catholique ou non, par le domaine résolument sociétal dans lequel elles se situent.
Malika Sorel (22) décrit l’énorme pression qui s’exerce sur les filles dans les communautés musulmanes, et comment de plus ce sont les femmes elles-mêmes qui en sont les principaux acteurs (alors même qu’il est peu contestable que le voile est un instrument de domination de la femme). Sauf à posséder une personnalité exceptionnelle, il est très difficile dans ces conditions de refuser de porter le voile dès lors qu’il est autorisé dans la vie publique.
Aujourd’hui ce sont des femmes musulmanes ou d’origine musulmane qui demandent le plus fermement son interdiction. Force est de constater qu’elles ne trouvent guère de soutien auprès des féministes françaises « de souche » ni d’ailleurs au sein du système politico-médiatique.
Certes la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public (loi dite loi sur la burqa) est aujourd’hui peu aisée à faire respecter dans les Moolenbecks français, et ne l’est certainement pas. Mais il en demeure pas moins que, en dehors de ces zones, elle a mis un coup d’arrêt à l’invasion de l’espace public par les burqas et autres vêtements de ce type. Un restaurateur peut aujourd’hui en toute sécurité juridique interdire l’accès de son restaurant à une femme en burqa.
L’histoire montre un certain nombre d’exemples de situations dans lesquelles le port du voile a été aboli sur de longues périodes dans des pays à peu près uniquement musulmans, ce que n’est tout de même pas aujourd’hui la France, et cela semble-t-il sans que cela ait déclenché de révolution. Au moins en Egypte, il semble même que cela ait été plutôt favorablement admis par une partie importante de la population (28). Mais cela est toujours venu d’initiatives du pouvoir politique, qui avaient parfaitement compris le rôle essentiel du voile islamique dans la société fut-il réduit à un simple foulard. Ce n’est jamais venu des religieux musulmans eux-mêmes.
5- L’abattage halal.
Ce sujet est abordé sur un certain nombre de sites (dont tout particulièrement (30), qui lui est consacré).
Une proportion très importante des bovins et des ovins abattus en France (on cite souvent 70% des moutons et 30% des bovins) l’est selon les règles halal qui du moins est ce qu’affirment les interlocuteurs musulmans du gouvernement français à partir de l’exégèse des textes fondateurs de l’islam qu’ils ont retenue imposent que, d’une part l’animal ne soit pas étourdi auparavant, et que d’autre part la trachée artère et l’œsophage soient sectionnés : le sacrificateur doit tout trancher jusqu’aux vertèbres d’un même coup de couteau (voir(30)).
Ceci en absolue contradiction avec des règles sanitaires élémentaires qui imposent :
– que la trachée artère et l’œsophage restent intacts dans la saignée, ce qui est le seul véritable moyen d’éviter toute contamination par les bactéries du tube digestif des ruminants, et en particulier par des souches particulièrement virulentes de la bactérie escherichia coli, dont il est le principal réservoir (ces souches tuent ou rendent handicapés à vie une centaine de personnes par an en France).
– que l’animal soit étourdi avant la saignée : de façon à permettre d’éviter toute blessure de la trachée artère et l’œsophage, pour d’évidentes raison de souffrance animale, et parce que les spasmes de l’agonie s’opposent à un bon écoulement du sang, ce qui nuit ensuite à la conservation de la viande.
Insistons sur le fait que, à partir du moment où il y a section de l’œsophage, l’existence de contaminations est statistiquement certaine. Ces contaminations seront évidemment encore plus fréquentes si, de plus, l’animal n’a pas été étourdi. Et cela quelles que soient les précautions que l’on affirme prendre. On ne peut en outre exiger d’un sacrificateur la même minutie que pour un préparateur en pharmacie.
• Au niveau de l’abattoir, on sait évidemment parfaitement ce qui a été abattu halal et ce qui ne l’a pas été, et, au moins lorsque l’abattoir est français, le dispositif de traçabilité de la viande permettrait sans aucune difficulté d’imposer que le détaillant informe le client sur ce qu’il achète. Toutefois, en l’absence de toute réglementation dans ce sens (ou plus exactement du refus du pouvoir politique d’introduire une telle réglementation), si le détaillant affiche cette information, c’est sous sa seule responsabilité, et ce sera à lui d’en assumer tous les risques. On conçoit que peu s’y hasardent dans le contexte actuel.
• C’est ainsi que l’on a vu réapparaître et croître régulièrement des problèmes de contamination bactérienne qu’avaient à peu près éliminés des décennies d’application de règles sanitaires rigoureuses, ainsi que les risques d’intoxication associés : c’est ce que montrent les analyses de routine, lesquelles savent très bien faire la différence entre les souches bactériennes issues du tube digestif des ruminants et celles issues de l’environnement). Aujourd’hui il est hors de question de ne pas cuire à cœur un steack haché et, les détaillants préférant se couvrir, on voit de plus en plus apparaître la recommandation de cuisson à cœur pour d’autres morceaux.
A noter qu’il y a un problème du même type avec les volailles, pour lesquelles il existe aussi un mode d’abattage halal, la bactérie concernée étant cette fois ci la bactérie campylobacter, (rien de tel n’ayant été constaté pour le porc, dont l’estomac héberge pourtant aussi ces bactéries).
Le client final, comme on l’a vu, n’a même pas la possibilité de savoir ce qu’il achète.
– Cerise sur le gâteau, qu’il soit musulman ou pas, il concourt, pour un montant qu’il ignore, au financement de l’islam : l’égorgement ne peut être pratiqué que par un sacrificateur musulman dont la prestation est rémunérée par l’abattoir, qui en répercute le prix sur le détaillant, qui le répercute sur les clients.
• Le seul grand parti à avoir dénoncé ce scandale est le Front National, ce qui avait conduit Nicolas Sarkozy lors de sa campagne présidentielle de 2012 à promettre l’étiquetage obligatoire de la viande halal.
Depuis ce sujet a été étouffé par le système politico médiatique, qui a réussi en outre le tour de force, dans les récents scandales de maltraitance des animaux dans les abattoirs, de ne pas citer la composante principale de cette maltraitance, à savoir l’épouvantable souffrance qu’est l’égorgement à vif.
L’aspect sanitaire du scandale, qui est évidemment un sujet infiniment plus explosif que la souffrance animale, puisqu’il concerne des dizaines de millions de français et des risques gravissimes, a été totalement évacué des médias.
• Il est évident que jamais on n’en serait arrivé là si, au départ, aucune dérogation aux règles d’abattage pour des motifs religieux n’avait été admise. A l’origine de cette dérogation se trouve le casher qui, totalement marginal, ne posait pas réellement de problèmes, mais qui a ouvert un boulevard au halal. La réglementation de l’abattage est devenue européenne en 1993, et elle a gardé la possibilité de déroger pour des motifs religieux. En principe cette dérogation doit être limitée aux besoins résultant de commandes bien identifiées, mais ce volet de la réglementation n’est absolument pas respectée : il obligerait l’abattoir à changer de chaîne en fonction des commandes, ainsi qu’à ne pas commercialiser les morceaux ne correspondant pas aux pratiques alimentaires des populations concernées. C’est ainsi que l’on se retrouve avec du halal pour tout le monde.
Un certain nombre de pays ont interdit l’abattage halal ou ne l’ont jamais autorisé (la Suisse en particulier), ce qui leur a évité d’être dans la situation qui est aujourd’hui la nôtre.
On ne peut en outre que constater que pendant des décennies des millions de musulmans ont mangé la même viande que tout le monde sans que cela ait semblé leur poser un problème particulier, et en particulier sans que cela les ait amené à quitter la France, ou à cesser d’y immigrer.
• Pour remédier à cette situation les dispositions à prendre sont extrêmement simples :
a) Interdire en France l’abattage halal. Il suffit pour cela de revenir sur la dérogation permettant pour des motifs religieux de contrevenir aux règles d’abattage .
b) Il reste à se prémunir contre les importations, ce qui impose de rendre obligatoire de préciser sur l’étiquetage, de façon claire :
. le pays d’abattage ;
. le mode d’abattage.
On peut compter sur le consommateur pour se préoccuper de ces informations.
Notons que si, dans le contexte actuel, la première disposition relève de la France seule, il n’en est pas du tout de même des dispositions relatives à l’étiquetage : la définition des mentions obligatoires de l’étiquetage est du ressort de la seule réglementation européenne.
En ce qui concerne le mode d’abattage, il ne fait pas partie des mentions obligatoires ( toutes les demandes formulées par des parlementaires européens en ce sens ont été rejetées).
Cela impose donc, là encore, le rétablissement de la supériorité de la loi nationale.
F- Bibliographie
(1) http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Avignon-Reine-Jeanne-la-cite-des-salafistes-903833
(2) Le Monde diplomatique août 2015 « Islam et relégation urbaine à Montpellier », avec en sous-titre « Comme une grande prison dont les détenus auraient la clé »
(3) Jean-Louis Harouel « le vrai génie du christianisme » Laïcité-Liberté-Développement 2012 . Cet ouvrage a été présenté en 2012 par Polemia https://www.polemia.com/le-vrai-genie-du-christianisme-laicite-liberte-developpement-de-jean-louis-harouel/
(4) Le Coran Version bilingue arabe-française par Sami Awad Aldeeb Abu-Sahlieh.
(5)Johan Bourlard « Le Jihâd-Les textes fondateurs de l’islam face à la modernité » Editions de Paris.
(6) Malek Sibali « L’islam sacrée violence- Textes fondateurs »
(7) https://asialyst.com/fr/2016/05/20/indonesie-deux-siecles-d-islamisme-violent/
(8) Antoine Sfeir « L’Islam contre l’Islam – L’interminable guerre des sunnites et des chiites » (Grasset)
(9) https://www.thereligionofpeace.com/
(10) http://vigilancehallal.com/wp-content/uploads/2016/09/THILLIER-FCO-AE-Juillet-2016.pdf
(11) http://www.blog.sami-aldeeb.com/2016/03/23/le-coran-aurait-dit-tuer-un-homme-cest-tuer-toute-lhumanite-faux-citation-tronquee-informez-vous/
(12) http://www.memri.fr/2016/06/13/sami-aldeeb-la-signification-du-verset-coranique-nulle-contrainte-en-religion/
(13) Muhammad – Traduction, introduction et notes d’Abdurrahmân Badawî.
(14) « Aristote au mont Saint-Michel : Les racines grecques de l’Europe chrétienne » de Sylvain Gouguenheim (éditions Seuil). A fait l’objet de présentations dans Polemia :
https://www.polemia.com/aristote-au-mont-saint-michel-les-racines-grecques-de-leurope-chretienne-de-sylvain-gouguenheim/
https://www.polemia.com/les-racines-europeennes-ne-sont-pas-musulmanes/
(15) « Savoir ou se faire avoir » blog de Sami Aldeeb
http://www.blog.sami-aldeeb.com
(16) Sami Aldeeb Zakat, corruption et jihad : Interprétation du verset coranique 9:60 à travers les siècles (disponible gtatuitement sur amazon)
(17) Sami Aldeeb « Le délit d’apostasie aujourd’hui et ses conséquences en droit arabe et musulman »
http://www.vexilla-regis.com/textevr/APOSTASIE.htm
(18) Jean-Yves Le Gallou « L’immigration, la catastrophe Que faire ? »
(19) Majid Ouchaka Il était une foi, l’islam… (éditions Tatamis)
(20) La prière dans l’islam
http://www.blog.sami-aldeeb.com/2014/11/04/sami-aldeeb-la-fatiha-et-la-culture-de-la-haine/
( 21) Malika Sorel-Sutter « Immigration; le langage de vérité » (Mille et une nuits)
(22) Malika Sorel-Sutter « Décomposition française » (Fayard)
(23) « Islamisation : la France m’inquiète » Boualem Sansal (Valeurs actuelles, 5-01-2017, ou encore
http://www.blog.sami-aldeeb.com/2017/01/12/islamisation-la-france-minquiete/
(24) http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/03/09/31001-20160309ARTFIG00127-malika-sorel-pourquoi-la-loi-el-khomri-est-communautariste.php
(25) Djemila Ben Habib « Ma vie à contre-Coran » (VLB éditeurs_Québec)
(26) http://www.marianne.net/djemila-benhabib-gagne-son-proces-les-islamistes-n-imposeront-pas-leur-loi-aux-tribunaux-100246685
(27) https://www.polemia.com/sombre-prediction-le-probleme-de-leurope-va-aller-en-saggravant/ (cette étude présente notamment un point de la situation en Russie).
(28) Egypte : quand Nasser se moquait du voile…
http://geopolis.francetvinfo.fr/egypte-quand-nasser-se-moquait-du-voile-cetait-il-y-a-plus-de-50-ans-50845
(29) https://el-manchar.com/2016/07/18/la-france-met-au-point-le-radicalometre-un-instrument-qui-mesure-la-vitesse-a-laquelle-un-individu-se-radicalise/
(30) https://vigilancehallal.com/
J. d’Antraigues
13/02/2017
Voir aussi :
https://www.polemia.com/lislam-une-religion-comme-les-autres-13/
https://www.polemia.com/lislam-une-religion-comme-les-autres-23/
https://polemia.com/pdf_v2/islam_13-fev.pdf
Correspondance Polémia – 27/02/2017
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