C’est en effet l’info qui tourne en boucle sur les chaînes. Revenons d’abord sur les faits.
La première apparition du tireur a eu lieu vendredi dernier, au matin. « La prochaine fois, je ne vous raterai pas », a‑t‑il promis au journaliste de BFM qu’il venait de menacer de son arme. Il est passé à l’acte lundi en milieu de matinée, blessant grièvement un assistant‑photographe, dans les locaux de Libération.
Le chœur des journalistes et des politiques est unanime
Pour Nicolas Demorand, c’est évidemment une atteinte à la démocratie. Ce n’est pas un homme qui a été grièvement blessé, mais une liberté fondamentale. Fabrice Rousselot, directeur de la rédaction de Libération, renchérit, s’indignant que « des individus puissent s’en prendre à la presse ». Les victimes de la violence quotidienne apprécieront.
Le maire de Paris est encore plus clair quand il affirme : « Quand des journalistes sont victimes de cette violence, c’est une indignation décuplée par notre attachement à la démocratie ». François Hollande lui‑même a tenu à s’exprimer d’Israël. Et la droite n’est pas en reste. Jean‑François Copé et François Fillon se sont chacun fendu d’un communiqué de soutien.
Ces réactions si unanimes et fermes ne sont pas innocentes. La description de l’homme : « de type européen », et « le crâne rasé », relayée à l’envi par toutes les chaînes, désigne d’avance le coupable. Anticiper sur les revendications du criminel, parler de climat de violence politique, évoquer une attaque informatique du site de Libération le même jour, tout cela ne peut qu’entretenir un climat de peur et de tension au sein de la société française.
Source : Bulletin de réinformation, R.C., 19//11/2013