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Ligue du LOL : les tartuffes médiatiques enfin démasqués

Ligue du LOL : les tartuffes médiatiques enfin démasqués

par | 16 février 2019 | Société

Ligue du LOL : les tartuffes médiatiques enfin démasqués

Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère ♦ La Ligue du LOL est un groupe de journalistes et de communicants parisiens qui avaient pris l’habitude de moquer sur Twitter, parfois durement, de nombreuses personnalités, notamment des femmes. Une affaire qui a agité tout le petit milieu parisien et qui révèle bien le double jeu d’un monde bien-pensant… en apparence.

La  détestation des journalistes des médias dominants, tient au fait qu’ils se considèrent plus comme des influenceurs que comme des informateurs. Il y a longtemps qu’ils ont pris en otage la liberté d’informer au profit  d’une idéologie gauchisante qui se sert de l’information comme d’un réseau social orienté.

Il est évident que pour réussir une carrière dans ce milieu, il faut être médiatiquement correct… ou faire semblant de l’être ! Cela pousse à l’hypocrisie et à la dissimulation. Les rédactions sont pleines de misogynes qui donnent des leçons de féminisme.

On le soupçonnait, mais plus personne ne peut en douter avec le scandale de la «  Ligue du LOL ». Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais,  pourrait être la devise de ces blogueurs de la honte. Et il est «  jubilatoire »  — mot adoré par les journalistes de l’audiovisuel — de voir les moralisateurs reconnus comme des harceleurs.

De quoi s’agit-il ? Le Monde nous l’explique du haut de son impeccable magister : Près d’un an et demi après le déclenchement de l’affaire Weinstein aux Etats-Unis, une partie des membres d’un groupe privé Facebook baptisé « Ligue du LOL », composé d’une trentaine de journalistes, communicants ou développeurs, tous familiers des nouvelles technologies, sont accusés d’avoir participé à des dizaines de campagnes de harcèlement, souvent à caractère sexiste, notamment sur les réseaux sociaux, organisées au début des années 2010. »

Depuis la révélation, le 8 février, par Libération de l’existence de ce groupe, des dizaines de témoignages ont été publiés sur les réseaux sociaux par des femmes, principalement, mais également des hommes, se disant victimes de tels agissements.

Lundi 11 février, Vincent Glad, pigiste pour Libération, et Alexandre Hervaud, chef du service Web du même journal, ont été mis à pied « à titre conservatoire », David Doucet et François-Luc D., à la rédaction en chef des Inrockuptibles, ont, depuis, été mis à pied. Leur confrère Guillaume Ledit, journaliste à Usbek & Rica, également. Une mesure semblable a été prise par Publicis Consultants à l’égard du communicant R-L-A. Le site de podcasts Nouvelles Écoutes a mis fin à sa collaboration avec Guilhem Malissen et annoncé suspendre l’émission qu’il animait. Après avoir été entendus par leur hiérarchie, Olivier Tesquet et Christophe Carron, respectivement journaliste à Télérama (mais oui !) et rédacteur en chef de Slate.fr, n’ont pas fait l’objet de sanctions. A des degrés divers, il est reproché à ce fin cénable d’avoir participé à la Ligue du LOL.

Et l’on peut continuer longtemps la liste des hypocrites, Jekkyl de presse et Hyde de réseaux sociaux.  Que des autorités morales qui se défoulent de leur obligation  professionnelle de bons sentiments et chassent en meute celles et ceux qu’ils font par ailleurs semblant de défendre, voire de vénérer, est  très révélateur «Il est beau le journaliste modèle qui joue les exemples après s’être bien amusé au sein de meutes de harceleurs de féministes. Il est beau» tweete Thomas Messias, collaborateur à Slate.

La journaliste Léa Lejeune, victime de la Ligue du LOL et présidente de l’association Prenons la une,  résume bien sur Slate la dictature du conformisme carriériste :

«Pourquoi n’avons-nous pas parlé pendant toutes ces années? Parce que ces gens-là avaient des postes importants, étaient amis avec des rédacteurs en chef influents ou des personnes à des postes de direction à Slate, à Libération, aux Inrocks, dans la presse people ou magazine –ceux qui sont cités parmi les membres de la Ligue du LOL. Précaires, nous avions peur de perdre des opportunités de travailler.»

Moralité, si l’on ose dire : les traqueurs de la vérité obligatoire et pourfendeurs de fake news et de déviants du politiquement correct le jour sont des Weinstein  du  blog anonyme la nuit.

Il y a décidément quelque chose de pourrie dans les rédactions bien-pensantes de France. Ce harcèlement-là, plus grave que bien d’autres puisqu’il s’agissait tout simplement pour les LOListes de défendre leurs acquits professionnels contre des consœurs un peu trop prometteuses, n’est pas ultra-médiatisé. On se demande bien pourquoi…

Pierre Boisguilbert
16/02/2019

Source : Correspondance Polémia

Crédit photo : Domaine public, via PixaBay

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