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Agenda : L’homme héroïque. Conférence n°3

Agenda : L’homme héroïque. Conférence n°3

par | 16 novembre 2015 | Politique, Société

Agenda : L’homme héroïque. Conférence n°3

Agir pour la démocratie directe et l’Institut néo-socratique vous invitent à leur prochaine conférence qui se tiendra le mardi 17 novembre à 19 heures précises, à l’association « Dialogue Franco-Russe » 120, Champs-Élysées 75008 Paris.

Nouveau Thème : L’homme héroïque, un idéal pour une France et une Europe qui n’en ont plus. Conférence n°3 : Un exemple d’héroïsme, les résistants. Héroïsme et armée.

L’héroïsme peut se pratiquer dans toutes les circonstances d’une existence humaine, mais la vocation militaire y conduit tout particulièrement. L’exemple de grands résistants au totalitarisme montre que l’armée est protectrice de nos libertés et de la nation, ce qui est souvent oublié dans notre Occident décadent qui accuse l’armée « d’esprit fascisant ». La biographie des grands résistants en dit plus qu’un long discours abstrait. Six exemples permettent de méditer sur des circonstances fort diverses mais montrent la résistance au totalitarisme d’esprits patriotes et chrétiens.

En Russie, l’Armée blanche a résisté à la révolution communiste et à son bras armé, l’Armée rouge. Elle s’est achevée dans la défaite, la mort ou l’exil. L’amiral Alexandre Koltchak (1874-1920), dit « le Polaire », gouverneur général de la Russie blanche, était connu par ses faits d’armes : il obtint un Sabre d’Or pour ses hauts faits pendant la guerre russo-japonaise en 1904. Lorsque les marins se mutinent en Mer Noire, ils veulent lui prendre ce sabre : il leur déclare : « Ce qui vient de la mer retourne à la mer » et jette le sabre par-dessus bord devant les mutins médusés. Lors de la défaite des Armées blanches, Koltchak est trahi par le général français Maurice Janin (socialisant) et les troupes tchèques qui l’accompagnent et il est remis aux bolcheviks qui l’assassinent à Irkoutsk (Sibérie). Koltchak a compris que les « alliés » occidentaux l’ont trahi.

Le général Anton Denikine (1872-1947) a été décoré de la Croix de guerre française pour ses exploits pendant la première guerre mondiale. Il est arrêté en 1917 mais s’échappe. Il devient le chef des Armées blanches, mais, devant les échecs de celles-ci, démissionne au profit du général Wrangel. En 1945, il émigre aux USA où il écrit ses mémoires dont la lecture fut conseillée par le président Poutine. En 2005, son corps est rapatrié en passant par la France ; le gouvernement français (présidence Chirac) ne se fit pas représenter à la cathédrale orthodoxe de Paris. Il fut enterré au monastère de Donskoï comme le philosophe Ivan Iline ou l’écrivain Alexandre Soljenitsyne. Le patriarche Alexis II parla à cette occasion de réconciliation nationale.

En Allemagne, il y eut une résistance au régime d’Hitler, surtout menée par des officiers comme le colonel Claus von Stauffenberg (1907-1944) ou l’amiral Canaris. Tous deux étaient très catholiques. Stauffenberg fit un attentat contre Hitler le 20 juillet 1944 à la Tanière du Loup où résidait Hitler en Prusse Orientale. L’attentat puis le coup d’État baptisé « opération Walkyrie » échouent. Stauffenberg est fusillé en criant :

« Vive la Sainte Allemagne ! »

Avant l’attentat il rédigea un serment où l’on peut lire : « Nous nous réclamons, intellectuellement et pratiquement, des grandes traditions de notre peuple qui, par la fusion dans l’être allemand des racines helléniques et chrétiennes, ont donné naissance à la civilisation occidentale ».

L’amiral Wilhelm Canaris (1887-1945), chef des services de renseignements de l’armée allemande, joue double jeu, informant les Alliés grâce au Vatican. Il est arrêté peu après l’attentat de Stauffenberg et condamné à mort. Il déclare qu’il meurt pour la patrie en s’opposant à la folie criminelle d’Hitler. Sa veuve et ses deux filles deviendront les hôtes officielles du général Franco.

Pour la résistance française, j’évoquerai le général De Gaulle et l’amiral Thierry d’Argenlieu, tous deux officiers patriotes et profondément catholiques. Charles De Gaulle est très connu mais j’insisterai sur l’ambiance catholique et militaire dans laquelle il vivait et non sur sa vie politique. Il a défendu l’éthique héroïque dans son livre Le Fil de l’Épée avec son fameux portrait de l’homme de caractère. Quant à l’amiral Georges Thierry d’Argenlieu (dit « carme naval » ou « tient lieu d’argenterie » à cause de ses multiples décorations), il eut une carrière assez unique de moine et d’officier par alternance. Dans de nombreux discours et écrits, il défend une éthique aristocratique de l’honneur. Il dit aimer la Marine pour ses traditions « de vaillance, de culture, d’honneur, d’abnégation, de courtoisie, de noblesse pour tout dire ». Il combat ce qu’il appelle « la charité défigurée » :

« “Il faut être de son temps”, répète un opportunisme intéressé et dissolvant et sous cet aphorisme creux, il entend abriter toutes les compromissions ».

Face à Hitler, il condamne le pacifisme et déclare : « Aimer sa terre natale, le sol de ses ancêtres, est un devoir sacré ». Les Américains soutiennent Pétain au nom du droit. Pour d’Argenlieu, l’éthique est supérieure au droit et il s’engage dans la Résistance dès le début comme dans une croisade pour Dieu et la Patrie. Pour De Gaulle, c’est lui qui eut l’idée de la Croix de Lorraine comme symbole des résistants.

À notre époque, quand on contemple les politiciens (politichiens, disait De Gaulle) qui nous gouvernent, combien auraient été résistants ? Entre ceux qui prônent l’immigration et ceux qui prônent la soumission aux États-Unis, ou qui prônent les deux, le « parti de l’étranger », comme disait Pierre Juillet, se porte bien !

À bientôt et très amicalement

Ivan Blot
14/11/2015

Programme des conférences 2015-2016

  • 22 septembre. Conférence 1. L’histoire de nos héros : les héros tragiques d’Homère jusqu’à Schiller ; les personnages historiques de Jeanne d’Arc à Napoléon.
  • 6 octobre. Conférence 2. Les décadences dans l’histoire : la Grèce (Aristophane), Rome (Suétone), l’Europe et la France actuelle.
  • 17 novembre. Conférence 3. Les héros de la Résistance : le général Dénikine, l’amiral Koltchak, le colonel von Stauffenberg, l’amiral Canaris, le général De Gaulle, l’amiral Thierry d’Argenlieu. Héroïsme et armée.
  • 8 décembre. Conférence 4. Héroïsme et philosophie : la pensée de l’être (Nietzsche, Berdiaev, Heidegger), la tradition (Burke, Hayek, Dumézil), la personne (Carlisle, Dostoïevski, Gehlen), Dieu et l’héroïsme (Jean Climaque, Pascal, Kierkegaard).
  • 12 janvier. Conférence 5. Le retour à la bestialité ; la mission et la tenue.
  • 2 février. Conférence 6. L’héroïsme et les vertus chrétiennes, cardinales et ordinales.
  • 15 mars. Conférence 7. L’âme tripartite, les trois cerveaux et le héros éternel.
  • 5 avril. Conférence 8. Le Gestell ou la personnalité étouffée par la masse.
  • 24 mai. Conférence 9. Les trois fonctions de Dumézil et l’héroïsme ; Sombart, Shakespeare, etc.
  • 21 juin. Conférence 10. La spiritualité et l’héroïsme ; la chevalerie; la fuite du sacré ; les deux piliers chrétiens : courage et charité (à ne surtout pas dissocier).

 

Ivan Blot

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