Ou, pour les votants, savoir choisir entre dédiabolisation et convictions. C’est peut-être ce que risquent, pour deux affaires différentes, Aymeric Chauprade, pour sa vidéo La France est en guerre et Florian Philippot, pour son intervention au micro de Radio classique le 9 janvier 2015.
Ils ont tous les deux expliqué pourquoi ils ne se rendraient pas à la convocation des juges en arguant notamment de leur immunité de député européen.
Par ailleurs, on peut donc se demander quelles raisons ont poussé Gilles Lebreton (FN), devenu membre du nouveau groupe Europe des nations et des libertés, et Joëlle Bergeron (ex-FN), tous deux membres de la commission des affaires juridiques du Parlement européen, à voter la levée de l’immunité parlementaire du député allemand Udo Voigt poursuivi pour « appel à la haine raciale et offense » pour une affiche ayant créé la polémique où était inscrit « Blanc, pas seulement une couleur de tricot ! Pour une vraie équipe nationale. L’équipe de football nationale en 2010 ? Plan de jeu 2006. »
Lorsque l’on voit l’utilisation à des fins politiques des lois liberticides en France, encore récemment, avec le procès scandaleux fait à Éric Zemmour, il faut être naïf pour croire que la commission des affaires juridiques fera le distinguo entre le « sulfureux » député Udo Voigt en Allemagne et le FN « dédiabolisé » en France… Gilles Lebreton et Marine Le Pen, qui a soutenu ce vote devraient méditer les derniers mots d’Eric Zemmour à son procès le 24 juin dernier :
« Si je comprends bien ce qui m’est reproché, la liberté d’expression, c’est bon pour les dessinateurs de Charlie, mais ce n’est pas bon pour moi. Parce qu’eux sont gentils, et moi, je suis méchant. Eux ont de bonnes arrière-pensées, et moi j’en ai de mauvaises. Si je comprends bien, nous vivons toujours sous le règne de la phrase de Saint-Just : “Pas de liberté pour les ennemis de la liberté”. Cela s’appelait la Terreur. »
Le Salon Beige
29/06/2015