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L’Europe c’est la paix ? Non c’est la guerre de Sécession qui vient

L’Europe c’est la paix ? Non c’est la guerre de Sécession qui vient

par | 23 mai 2014 | Europe, Politique

L’Europe c’est la paix ? Non c’est la guerre de Sécession qui vient

Pour Michel Geoffroy, les Européens n’auront bientôt plus le choix qu’entre être otages ou rebelles. L’Union européenne est loin d’être un facteur de paix. C’est au contraire la menace d’une guerre de sécession qui plane sur les peuples européens. Un texte à lire à quelques jours des élections européennes du 25 mai 2014.

À l’approche des élections européennes toute l’oligarchie bruxelloise et politicienne répète sur l’air des lampions « l’Europe c’est la paix », sans doute pour tenter de retenir un électorat européen de plus en plus réticent. On ne pourrait qu’en rire si le sujet n’était pas si grave.

Les mouches du coche

En rire d’abord, parce que l’Union européenne n’est en rien responsable du fait que l’Europe occidentale n’ait pas connu de conflit armé sur son sol depuis 1945. Si nous avons connu la paix (si l’on excepte les guerres de décolonisation bien sûr) on le doit avant tout à l’équilibre de la terreur qui a définitivement gelé la guerre froide après la présidence Khrouchtchev. L’Union européenne qui n’a mis en place ni défense autonome, ni Europe de l’armement, ni diplomatie digne de ce nom n’a aucune responsabilité dans cette situation.

Les mouches du coche bruxelloises voudraient nous faire croire que les différents traités techniques ou commerciaux mis en place en Europe depuis les années 50 seraient à l’origine de cette longue paix, puisque le doux commerce apporterait la paix et la prospérité pour tous. Cette antienne libérale ne résiste pas à l’analyse.

Les différents accords et « communautés » mis en place en Europe occidentale n’ont que marginalement changé la donne stratégique : l’Europe a été plus sûrement protégée par l’engagement nucléaire américain, par l’armement nucléaire français et britannique ainsi que par l’inexorable déclassement de la puissance soviétique, que par les gesticulations des émules de Jean Monnet.

Heureux les pacifiques

Et d’ailleurs quelle belle paix en vérité !

L’Europe occidentale vit en paix, mais dans nos rues les militaires patrouillent l’arme à la main « contre le terrorisme », comme hier à Alger ou à Belfast. L’Europe occidentale vit en paix mais elle accueille des djihadistes. Elle vit en paix mais elle se trouve partout confrontée à l’explosion de l’insécurité et à des émeutes urbaines récurrentes.

L’Europe vit en paix mais de plus en plus de ses soldats meurent à l’étranger dans des « opérations extérieures ». L’Europe c’est la paix mais on a quand même fait la guerre à la Serbie, à l’Irak, en Afghanistan aussi et on a soutenu les insurgés en Libye, en Syrie et, si l’on avait écouté certains, peut-être serions-nous aussi en Iran. L’Europe vit en paix mais ses frontières sont des passoires. L’Europe vit en paix mais sa démographie s’effondre. L’Europe vit en paix mais elle est en passe de perdre la guerre économique.

L’Europe vit en paix mais déjà plus en liberté puisque l’Union européenne détruit la souveraineté des États, donc la liberté des peuples.

La paix en Europe ressemble curieusement à celle des cimetières !

La guerre de Sécession

L’Union européenne non seulement ne nous a pas apporté la paix mais elle risque de nous conduire en plus à la guerre de Sécession.

Ceux qui préconisent périodiquement la création des États-Unis d’Europe – comme M. Cohn-Bendit par exemple – seraient bien avisés en effet de se souvenir des conditions dans lesquelles la guerre civile américaine –que l’on nomme chez nous la guerre de Sécession- a éclaté.

Le moteur principal de cette guerre n’a pas été la question de l’esclavage. Celle–ci fut tout au plus un prétexte moral commode – déjà – pour les « yankees ».

La vraie raison est de nature juridique, lorsque les États du Nord ont refusé aux États du Sud –qui regroupaient pourtant plusieurs États fondateurs des États-Unis- le droit de se retirer d’une Union qu’ils jugeaient conduire une politique économique et commerciale contraire à leurs intérêts. Les États du Sud affirmaient que puisqu’ils avaient fondé l’Union ils disposaient du droit de s’en retirer. Les États du Nord rétorquaient qu’on ne pouvait sortir de l’Union sans détruire l’Union et par conséquent sans porter atteinte aux droits de ceux qui entendaient y rester. Ceux qui voulaient le faire (pour fonder une nouvelle confédération) étaient donc des rebelles qu’il fallait maintenir dans l’Union de gré ou de force. Résultat : 5 ans d’une atroce guerre civile !

L’Europe yankee

L’Union européenne ressemble beaucoup malheureusement à la situation des États-Unis au XIXème siècle.

Elle se trouve, comme eux, coupée économiquement entre les États du Sud et du Nord puisqu’elle ne constitue pas une zone économique homogène, notamment dans la zone euro.

L’Union européenne se présente aussi sous la forme d’une institution autiste qui ne sait pas tenir compte des attentes des européens car elle poursuit un projet mondialiste qui suppose justement la destruction de l’identité européenne. Ce projet global et carcéral ne souffre aucune possibilité d’inflexion et conduit les États européens continentaux à se soumettre ou à se démettre.

Ceux -ci ne peuvent plus contrôler en effet la marche de l’Union européenne, qui a réussi à se placer hors d’atteinte de la régulation politique : ses vrais décideurs, non- élus, ont érigé l’indépendance vis-à-vis des États en principe, comme la Banque Centrale. La cacophonie organisée de l’Union européenne à 28 dilue enfin inexorablement l’influence des membres fondateurs, au sein d’un « machin » de plus en plus anonyme.

Les traités européens ne règlent pas clairement en outre la question de la sortie de l’Union : ils ne conçoivent en effet l’Union européenne que comme un ensemble appelé à s’étendre sans limites, comme l’OTAN !

La question de l’immigration pourrait enfin jouer le même rôle que celle de l’esclavage lors de la guerre de Sécession et servir de carburant idéologique aux « unionistes » contre les « confédérés ». Car bien entendu les partisans de l’Union européenne se déclarent très favorables à l’immigration de peuplement et au « grand remplacement » des européens.

Otage ou rebelle ?

L’Union européenne place aujourd’hui les États et les peuples qui la composent devant une alternative redoutable, comme les États-Unis en 1861.

Soit la fuite en avant dans le projet mondialiste et c’est ce que font la plupart des gouvernements occidentaux faute de pouvoir ou de vouloir réformer l’Union européenne.

Soit sortir du machin européen et s’exposer à devenir la cible –dans tous les sens du terme- de tout le Système et sans doute aussi des États-Unis, donc de la superpuissance mondiale.

L’Union européenne nous oblige à choisir entre le statut d’otage ou de rebelle désormais.

Si vous pensez que la guerre de Sécession ne se produira pas en Europe occidentale, rappelez-vous donc la mise en quarantaine de l’Autriche, coupable d’avoir accepté des élus « populistes » dans son gouvernement. Rappelez-vous les pressions et les menaces exercées sur la Hongrie, quand elle a voulu renforcer le contrôle du gouvernement sur sa banque centrale.

Souvenez-vous de la façon dont Bruxelles refusait à la Grèce le droit de sortir de l’euro lors de la crise de sa dette souveraine : on ne sort pas de l’euro répondait la troïka, un point c’est tout. Et elle envoyait la police anti-émeutes contre les manifestants.

L’attitude européenne vis-à-vis des évènements qui se déroulent en Ukraine nous renseigne aussi sur sa conception yankee du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les gouvernants européens ont décidé en effet de soutenir le nouveau pouvoir ukrainien – insurrectionnel mais c’est un détail – et de refuser aux russophones, tout droit à l’autodétermination. Les médias occidentaux -la voix de son maître – regrettent ainsi que l’Ukraine ait renoncé à son armement nucléaire. Mais pourquoi donc : pour bombarder Sébastopol ? Et ils dépeignent les russophones comme des « séparatistes » ou des « rebelles ».

Cela ne vous rappelle rien, vraiment ?

Michel Geoffroy

Michel Geoffroy

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