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Lettre d’Europe : l’honneur du peuple français en Corse

Lettre d’Europe : l’honneur du peuple français en Corse

par | 28 août 2016 | Politique

Lettre d’Europe : l’honneur du peuple français en Corse

Natacha Polony, journaliste

♦ Il y a quelques jours, Polémia présentait sur son site un commentaire signé Michel Geoffroy traitant des incidents survenus sur la plage corse de Sisco et lancés par la « communauté » musulmane locale afin d’obtenir la privatisation de ladite plage. Tout en reconnaissant la légitime réaction de jeunes Corses, à cette occasion notre auteur déplore la passivité généralisée des Français eu égard à leur comportement face à la radicalisation d’une certaine population telle qu’on nous l’impose.

Aujourd’hui, Polémia relève sur le journal belge Le Soir un article sous la plume de Natacha Polony qui rend hommage à l’honneur du peuple français en Corse, rejoignant ainsi notre chroniqueur. Nous livrons cet article à nos lecteurs, en signalant in fine deux autres papiers, le tout pouvant ainsi constituer une amorce de dossier consacré à ce grave sujet identitaire.
Polémia


Le voile s’est posé sur nos mots, bien avant que de s’inviter sur nos plages. L’altercation qui, depuis une petite crique de Corse, est venue mêler ses remous à ceux d’un été déjà tempétueux est plus intéressante encore par les mots employés pour la relater. Ainsi, la très grande majorité des commentateurs, reprenant tout simplement une dépêche de l’Agence France Presse, a d’abord parlé de «  tensions en Corse après une rixe entre communautés corse et maghrébine  ».

N’importe quel jeune journaliste sait – ou devrait savoir – ceci : les faits n’existent pas. Il n’existe que le récit de ces faits, et les mots pour le dire valent en eux-mêmes interprétation. Encore faut-il percevoir les nuances du vocabulaire français et comprendre qu’elles sont parfois porteuses d’idéologie. Mais non. Aucun commentateur n’a semblé gêné par cette phrase reprise comme une évidence. Si ladite rixe avait eu lieu à Saint-Raphaël ou au Lavandou, aurait-on parlé de heurts entre « communautés provençale et maghrébine » ; à La Baule ou à Paimpol, de heurts entre « communautés bretonne et maghrébine » ?

Le mot « communauté » envahit la parole médiatique

Ce mot de « communauté » employé le plus souvent comme une facilité de langage, pour s’épargner une phrase plus précise, envahit la parole médiatique jusqu’à l’absurde. Et, ce faisant, s’impose ce que justement l’Islam politique cherchait à nous faire accepter : l’idée que la France serait composée d’entités diverses pouvant faire valoir leur égale légitimité à suivre leurs coutumes propres et à revendiquer des droits. Il n’y a plus de citoyens de confession musulmane, mais une « communauté musulmane » (forcément solidaire ?). Il n’y a plus de citoyens de confession catholique, mais une « communauté catholique ». Plus de Maghrébins ou de Français d’origine maghrébine mais une « communauté maghrébine ». Plus de peuple corse, partie intégrante du peuple Français, mais une « communauté corse ». Et bientôt plus de peuple français mais une « communauté française ». Toutes, donc, à égalité sur un territoire neutre régi par le droit réduit à la seule expression des libertés individuelles.

C’est précisément contre cela que se sont élevés des Corses sans doute moins complexés que les Français de métropole, parce que moins oublieux de ce qu’ils sont. Déjà, l’hiver dernier, des habitants d’Ajaccio avaient manifesté dans le quartier d’origine de jeunes gens ayant monté un guet-apens contre des pompiers. Parce qu’en Corse, on ne tolère pas que les pompiers, qui risquent leur vie pour autrui, se fassent caillasser (comme cela arrive très régulièrement dans toute la France, dans l’indifférence du pouvoir et l’impuissance des citoyens). Pas plus qu’on ne tolère que des petits caïds prétendent interdire l’accès d’une plage pour que leurs femmes puissent se baigner sans risquer le regard forcément concupiscent d’un « infidèle » extérieur à la tribu.

Et c’est d’ailleurs bien le sens de cette privatisation, comme du fameux burkini, comme de ces longues abayas noires ou brunes qui fleurissent dans certains quartiers : les femmes appartiennent au clan, et le regard des autres hommes les salit parce qu’il ne saurait y avoir de mélange. Et plus ces signes visibles seront nombreux et banalisés, plus l’espace public appartiendra à la « communauté ». Curieux que cela ne choque pas les habituels adeptes du « métissage » et du « mélange ». On en a même vu, comme Edwy Plenel, proclamer le droit au burkini en ressortant les photos des baigneuses des années 1910, comme si tout à coup, le contrôle patriarcal du corps des femmes façon Léon Daudet leur semblait un modèle.

Les mots sont politiques

Certes, il y eut parmi les manifestants corses quelques excités adeptes des vociférations racistes, et quelle belle occasion pour certains de prétendre que cette manifestation dans son ensemble était de caractère « islamophobe » et de poser la question d’un « racisme corse » quasi congénital (puisque dans ce sens-là, tous les amalgames sont permis). On est moins pressé de s’interroger sur ce qui pousse des délinquants d’origine Nord-Africaine à cibler systématiquement des victimes d’origine chinoise pour les agresser et les voler, et dernièrement tuer, à Paris et dans sa proche banlieue. Les victimes et les coupables, cette fois, n’ont pas le bon profil.

Oui, les mots sont politiques, et de ne plus connaître leur sens, on impose sans même y penser un modèle politique. Ainsi de la Une du Monde daté du 19 août, où l’on peut lire ce titre : « Burkini : les musulmanes doivent-elles devenir invisibles ? » Un titre qui induit – et l’on craint que ce ne soit parfaitement volontaire – que « les musulmanes » dans leur ensemble ont besoin d’un burkini ou de la version de ville, le hidjab, pour être « visibles ». Une « visibilité » qui apparaît dès lors comme légitime en elle-même, puisque c’est la supposée invisibilité qui doit être débattue. En un titre, c’est la logique même de l’Islam politique et de sa conquête de l’espace public par l’instrumentalisation des droits individuels si chers au libéralisme anglo-saxon qui est avalisée sans le moindre recul.

Natacha Polony
22/08/2016

Source : Le Soir du 22/08/2016
http://plus.lesoir.be/55744/article/2016-08-22/lettre-deurope-lhonneur-du-peuple-francais-en-corse

Voir aussi :
En Corse c’est la population qui a désormais l’initiative contre les racailles et les islamistes
Burkini : comment sortir de la dictature des juges

Correspondance Polémia – 28/08/2016

Image : Natacha Polony

 

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