Dans son livre Cover up – Le clan Biden, l’Amérique et l’État profond (Éditions Konfident, 244 pages, 22 euros), Gérald Olivier, qui a été correspondant de Valeurs actuelles aux États-Unis puis rédacteur en chef du mensuel Le Spectacle du Monde, décrit les activités financières hautement suspectes de la famille du Président américain et les interventions en sa faveur d’« un État dans l’État composé de hauts fonctionnaires indéboulonnables agissant au nom d’une idéologie “progressiste” pour transformer fondamentalement la société américaine ».
Le FBI obtient la censure des réseaux sociaux
De fait, en contradiction flagrante avec son devoir de neutralité, le Federal Bureau of Investigation (FBI), qui « sait parfaitement que la fausse affaire de collusion avec la Russie, qui a perturbé l’élection de 2016 et les deux premières années de la présidence de Donald Trump, était un coup monté par la campagne de Hillary Clinton », a choisi le camp du Parti démocrate.
En décembre 2019, Rudy Giuliani, l’ex-maire de New York devenu conseiller et avocat de Trump, rencontre un parlementaire ukrainien considéré par le Trésor américain comme « un agent du Kremlin ». Alors que se profile l’élection présidentielle, le service de renseignement intérieur saisit cette supposée interférence avec une puissance étrangère afin d’interférer lui-même dans la campagne présidentielle.
Dans la foulée, le FBI informe les dirigeants des grands groupes de presse et des principaux réseaux sociaux que la Russie cherche à lancer une opération de « piratage et fuite » à l’encontre de la candidature de Biden, ce qui entraîne la fermeture de comptes et le blocage de nombreux sites hostiles aux Démocrates. La liberté d’expression est formellement préservée car cette censure est exercée de façon légale par des acteurs privés.
Twitter, qui reçoit trois millions de dollars du gouvernement, doit embaucher du personnel, notamment des anciens de l’agence fédérale, pour traiter ces données sensibles. En 2022, son rachat par Elon Musk va permettre de révéler l’étendue de ces opérations, qualifiées antérieurement de rumeur complotiste par le service de renseignement.
Le FBI à la manœuvre
En 2023, un sénateur républicain rend public le fait que le FBI a suspendu des investigations alors qu’il était en possession d’informations compromettantes à l’encontre d’Hunter Biden, le fils cadet du Président.
Trois ans plus tôt, un de ses agents a rédigé un rapport concernant des déclarations et des éléments matériels recueillis auprès d’un oligarque ukrainien qui dirige la compagnie d’énergie Burisma Holdings. Bien que jugé particulièrement peu intelligent, Hunter a été embauché durant cinq ans au conseil d’administration et rémunéré un million de dollars par an, afin de « protéger » cette société soupçonnée de corruption par la justice ukrainienne. Via des sociétés écrans, dix millions de dollars supplémentaires ont également été versés à Hunter et à Joe Biden, alors vice-président de Barack Obama, pour obtenir le limogeage du procureur ukrainien chargé des poursuites pénales.
Une autre affaire concerne un ordinateur confié par Hunter à un réparateur du Delaware en 2019. En effectuant un transfert de données, l’informaticien remarque des photos où son client fume du crack, des images pornographiques où il se met en scène ainsi que de nombreux courriels liés à des relations d’affaires, dont un versement de 3,5 millions de dollars à son profit en provenance de l’épouse de l’ancien maire de Moscou.
Malgré plusieurs relances, Hunter, qui n’a rien payé, ne revient pas chercher son ordinateur. Selon une règle commerciale, il en perd la propriété puisque trois mois sont écoulés depuis la remise du matériel.
Sachant qui est son client, le réparateur adresse un courrier et une copie du disque dur à Rudy Giuliani. Parallèlement, son père se rend dans un bureau du FBI mais se fait éconduire.
Quelques semaines plus tard, deux agents du FBI viennent s’enquérir de la présence éventuelle d’images pédopornographiques dans l’ordinateur, mais refusent de le consulter ou de le récupérer. Dans un second temps, ils le réquisitionnent dans le cadre d’une procédure pour blanchiment d’argent.
De son côté, Rudy Giuliani contacte Steve Bannon, un ex-conseiller de Trump, qui lui suggère de remettre la copie du disque dur au New York Post, un quotidien lié au groupe Murdoch également propriétaire de la chaîne Fox News.
Le 13 octobre 2020, le FBI, bien informé du déroulement de cette affaire, fait état d’une « campagne de propagande russe » à l’occasion de l’élection présidentielle.
Le lendemain, le New York Post diffuse des révélations concernant les liens d’Hunter avec Burisma Holdings, en soulignant les remerciements exprimés par un de ses dirigeants pour lui avoir présenté son père.
À deux semaines de l’élection présidentielle, le scandale attendu ne se produit pourtant pas car seuls les médias favorables au camp républicain reprennent l’article. La grande presse, favorable aux Démocrates, se réfère à la mise en garde du FBI pour considérer qu’il s’agit d’une campagne de désinformation en faveur de Donald Trump orchestrée par la Russie.
Twitter suspend le compte du New York Post et bloque les accès à l’article, de même que les comptes des internautes qui ont twitté ou retwitté un lien. Cette censure concerne aussi la Maison Blanche, une décision sans précédent qui devient l’objet principal des débats et relègue les compromissions de la famille Biden à l’arrière-plan.
Dans les jours qui suivent, malgré un communiqué du Directeur du renseignement national affirmant qu’aucun élément ne permet de confirmer l’ingérence d’une puissance étrangère, cinquante-et-un membres de la communauté du renseignement, dont cinq anciens directeurs de la CIA, signent une « lettre ouverte » dans laquelle ils affirment que l’article du New York Post présente « toutes les marques d’une opération de désinformation russe ». Joe Biden ne manque pas de s’en prévaloir lors d’un débat qui oppose les deux candidats à la présidence.
Le FBI, qui connaît bien le contenu de l’ordinateur d’Hunter, donne pour consigne à ses agents de répondre « aucun commentaire » à une éventuelle question sur ce sujet.
« Après coup, à l’occasion de témoignages devant différentes commissions du Congrès, des agents diront que les ordres venant d’en haut étaient clairs :“Personne ne doit étudier l’ordinateur de Hunter Biden.” »
L’un des signataires de la « lettre ouverte », Douglas Wise, ancien directeur assistant à la CIA, « reconnaîtra bien plus tard que lui-même “et certains autres” savaient “que les e-mails étaient vrais ». On apprendra également « que la lettre a été rédigée et diffusée par les responsables de la campagne de Joe Biden » !
En 2022, le New York Times fera discrètement son mea culpa en reconnaissant de façon lapidaire l’authenticité des courriels contenus dans l’ordinateur d’Hunter Biden.
L’orchestration entre les Démocrates, le FBI et la presse de grand chemin
Malgré des informations apportées par deux hommes d’affaires concernant des liens de la famille Biden avec des sociétés chinoises, le FBI ne donne pas suite ou laisse traîner les investigations concernant ces dossiers compromettants.
Par la suite, lorsque deux sénateurs républicains s’apprêtent à rendre public un rapport mettant à jour « un système de trafic d’influence manifeste, orchestré par les membres de la famille Biden depuis plus de dix ans et étayé par de multiples relevés bancaires attestant de versements financiers de plusieurs millions de dollars en provenance d’Ukraine et de Chine », la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, et deux sénateurs démocrates sensibilisent le FBI sur « leurs craintes que le Sénat ne soit l’objet d’une campagne de désinformation de la part de la Russie ».
Ces soupçons, immédiatement diffusés par la grande presse, ternissent la réputation des sénateurs auprès « d’une opinion influençable et peu au fait des détails du dossier ».
Ainsi, « Trois élus démocrates ont réussi avec la complicité de la presse dominante et du FBI à tuer dans l’œuf des révélations capitales ».
L’ère Biden selon Tucker Carlson
Au printemps 2023, ce journaliste conserveur (devenu célèbre dans le monde entier depuis son interview de Vladimir Poutine) dresse un constat sévère sur la situation de son pays sous cette présidence démocrate :
- « Un dictateur fait emprisonner ses adversaires politiques», allusion aux poursuites contre Donald Trump ;
- « Un dictateur dispose d’une justice et d’une police aux ordres», allusion aux dérives partisanes du FBI et du département de la Justice ;
- « Un dictateur dispose de sa milice», allusion aux antifas et autres Black Lives Matter qui ont vandalisé des centres-villes sans être poursuivis par la justice ;
- « Ses enfants sont au-dessus des lois», allusion à Hunter Biden, resté impuni « malgré dix années d’enrichissement illicite, des abus de toutes sortes et des violations de la législation fédérale sur les armes à feu ».
***
Les médias français ont récemment fait état d’une note de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) accusant les services de renseignements russes de chercher à amplifier les « fractures internes à la société française ».
Des « actions subversives » seraient mis en œuvre sous la forme de tags, de graffitis, d’affichages non autorisés ou par des distributions de flyers critiquant la politique sociale du gouvernement, l’organisation des Jeux Olympiques ou « la politique étrangère de la France, les États-Unis ou l’OTAN ».
La note précise que ces actes pourraient être commis « par des membres des communautés russophones d’Europe de l’Est ».
Ouf, nous voilà rassurés ! Les citoyens français peuvent encore critiquer la politique gouvernementale sans être assimilés à des « agents du Kremlin » par les autorités.
Restons très vigilants, cependant, car il ne faudrait pas que le « FBI à la française » ait la tentation de s’inspirer de son homologue américain en instrumentalisant une menace d’ingérence étrangère en vue d’interférer dans la politique intérieure de notre pays.
Comme l’on sait, les pires modes traversent vite l’Atlantique…
Johan Hardoy
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